Les plans d’action nationaux ne garantissent pas la sûreté des centrales nucléaires

Communiqués de presse - avril 12, 2013

Greenpeace présente une analyse indépendante des plans d’action qui ont été établis suite aux tests de résistance des installations nucléaires dans l’Union Européenne.

Les tests de résistances des installations nucléaires annoncés après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 devaient être un exercice transparent ayant pour objectif la diminution des risques que représente l'énergie nucléaire en Europe. À la suite des tests de résistance menés au sein de  l'UE, les pays membres ayant des centrales nucléaires ont élaboré des plans d'action nationaux visant à remédier aux faiblesses qui sont apparues au cours des deux années d'analyse.

 

En mai 2012, Greenpeace a commandé une étude indépendante en vue d’analyser les résultats des tests de résistance[1][2]. Un an plus tard, l'un des auteurs-clefs de cette étude a examiné en détail les plans d'action nationaux afin de s’assurer que les améliorations préconisées répondent suffisamment aux insuffisances identifiées.

 

Les nouveaux résultats donnent à réfléchir. En dépit d’investissements importants pour l’amélioration de la sûreté effectués à la suite des tests[3], de multiples questions vitales et connues  n'ont pas été abordées. Même pour les problèmes qui ont été traités, il faudra des années pour les solutionner - laissant dans l'intervalle les citoyens européens exposés à ces risques. Le physicien Oda Becker, auteur de l’étude conclut que : « Même si les régulateurs nationaux prétendent avoir obtenus les scores les plus élevés pour leurs tests de résistance, ils ont l'intention de laisser les réacteurs continuer de fonctionner malgré les défauts connus ».

 

Greenpeace s'est concentré au cours de cette évaluation sur les centrales nucléaires ayant une importance pour plusieurs pays. Compte-tenu du fait qu’en vertu du traité Euratom, l’énergie nucléaire reste une responsabilité nationale, les pays voisins ne sont souvent pas suffisamment impliqués dans la gestion des risques des centrales nucléaires - même pas dans le cas où ces dernières sont installées près de leurs frontières.

 

« Les résultats de l’analyse devraient agir comme un signal d’alarme : toutes les leçons de Fukushima n’ont  pas été suffisamment apprises, tous les problèmes ne seront pas résolus », déclare Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg.

 

De nombreux risques sont liés à des carences connues liées à la conception initiale des réacteurs et sont donc difficiles à éviter. Le vieillissement des réacteurs n'a pas été pris en compte, annulant de ce fait l’effet positif de la plupart des mesures à mettre en œuvre dans la décennie à venir. Étant donné qu'il existe des alternatives viables à l'énergie nucléaire et qui, en plus nous aident à  combattre le changement climatique et à atteindre d’autres objectifs en matière d'énergie telles que l'indépendance énergétique et l’abordabilité[4], Greenpeace conclut qu'une sortie progressive du nucléaire associée à des mesures d'efficacité énergétique et le développement de sources d'énergie renouvelables reste l'option la plus sûre.

 

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Plus d’informations : Roger Spautz ; tel : 54625227 ou 621233361



[1]    Wenisch, Antonia and Oda Becker, Critical Review of the EU Stress Test performed on nuclear power plants, Vienna, Hannover (2012) Greenpeace, http://www.greenpeace.org/eu-unit/Global/eu-unit/reports-briefings/2012 pubs/Pubs 2 Apr-Jun/Critical Review of the EU Stress Test .pdf

[2]    Greenpeace, Nuclear Stress Tests – flaws, blind spots and complacency, Brussels (2012) Greenpeace, http://www.greenpeace.org/eu-unit/en/Publications/2012/stress-tests-briefing/

[3]    The European Commission estimates the total costs of nuclear upgrades in the EU following the stress-tests at around 25 Billion EUR; http://www.nytimes.com/2012/10/04/world/europe/safety-review-says-europes-nuclear-reactors-need-repair.html?_r=0

[4]   Teske, Sven (ed.), Energy [R]evolution – a sustainable EU 27 energy outlook, Brussels (2012) Greenpeace, EREC; http://www.greenpeace.org/eu-unit/en/Publications/2012/ER-2012/