Plus de la moitié des pays européens disent non aux OGM

Le Luxembourg est parmi les pays progressistes

Actualité - octobre 12, 2015
La nouvelle législation européenne contient une option de retrait prévoyant la possibilité pour les pays d’interdire la culture de plantes génétiquement modifiées sur leur territoire. Ils ont jusqu’au 3 octobre pour demander une exception relative aux huit OGM qui sont actuellement concernés. L’un d’entre eux est déjà approuvé, et la procédure est en cours pour les sept autres.

À ce jour, 17 pays (l’Allemagne, l'Autriche, l'Italie, le Danemark, la Croatie, la France, la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, la Slovénie, le Luxembourg, la Bulgarie, la Lituanie, les Pays-Bas, Chypre, Malte et la Pologne) et quatre régions (la Wallonie, l'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord) ont signifié à la Commission européenne qu’ils ne souhaitaient pas d’OGM sur leur territoire.

Ces pays et régions représentent 65 % de la population européenne et 65 % de la surface agricole utile. Plusieurs autres pays devraient vraisemblablement opter pour l’interdiction. Ceux-ci sont clairement opposés à l’utilisation d’OGM dans l’agriculture.


La méfiance envers l’analyse des risques

Le fait que les pays utilisent massivement l’option d’interdire les OGM reflète une profonde méfiance envers le système européen d’autorisation actuel. Les procédures visant à déterminer si les OGM sont sans danger pour les populations et l’environnement présentent des lacunes. En 2008, les ministres européens de l’Environnement ont appelé à une révision de l’évaluation des risques, sans résultat à ce jour. Les analyses des risques actuelles font fi des règles de l’UE exigeant des examens plus approfondis pour les OGM.

La principale lacune est que l’analyse des risques ne va pas assez loin. Les risques à long terme sont ignorés ou ne font pas l’objet d’un examen approfondi. Il n’est pas non plus tenu compte du fait que les paysages et les écosystèmes diffèrent d’un pays à l’autre.

Un choix politique

Outre l’impact potentiel sur les personnes et l’environnement, l’autorisation ou l’interdiction des OGM revient à choisir un système agricole et alimentaire particulier. La génération actuelle des OGM se compose principalement de plantes résistant aux herbicides ou produisant des insecticides (ou une combinaison des deux). En outre, les OGM actuels bénéficient aux grandes monocultures et à l’agriculture industrielle intensive en capital.

Si nous voulons une décontamination et une démocratisation de notre agriculture et de notre alimentation, notre meilleur choix est d’opter pour l’interdiction des OGM et de réorienter les budgets de recherche vers des pratiques agricoles alternatives telles que l’agriculture biologique. Ainsi, nous pourrons, à terme, protéger notre environnement des pesticides.

Chez Greenpeace, nous prônons une agriculture écologique aux mains de nombreux citoyens, plutôt qu’une agro-industrie aux mains d’une minorité.

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