Promesse tenue : Greenpeace dépose 2,7 millions de noms (dont le vôtre!) au pôle Nord

Actualité - avril 16, 2013
Ajout de blogue par Diego Creimer

Quatre jeunes adultes courageux et déterminés participant à une mission de Greenpeace ont déposé un drapeau sur le fond marin du pôle Nord, à l’endroit même où un sous-marin avait déposé un drapeau russe pour revendiquer cette région au nom de Moscou en 2007.

Le « drapeau pour l’avenir » repose maintenant à quatre kilomètres sous la banquise, à l’extrémité nord de la planète et réaffirme la nécessité de transformer l’Arctique en zone naturelle protégée.

Les activistes de la campagne Sauvons l’Arctique – incluant deux ambassadrices des nations autochtones – ont tenu une cérémonie à l’endroit correspondant au pôle Nord géographique. Ils ont percé un trou dans la glace puis ont fait descendre le drapeau dans l’eau glacée jusqu’au fond de l’océan.

Le drapeau pour l’avenir, dessiné par la jeune malaisienne Sarah Batrisyia, est attaché à une capsule temporelle de verre et de titane qui contient les signatures de près de trois millions de personnes, incluant des acteurs, des musiciens, des artistes et des gens d’affaires qui ont signé la pétition et appuyé la campagne Sauvons l’Arctique. Tout comme vous !

Durant la fin de semaine, l’archevêque et lauréat du prix Nobel de la paix Desmond Tutu a lui aussi exigé la création d’un sanctuaire international dans l’Arctique. « J’appuie sans réserve ces jeunes gens qui ont voyagé jusqu’au pôle Nord, au nom de tous ceux dont la vie est bouleversée par les changements climatiques », a-t-il déclaré.

L’acteur d’Hollywood Ezra Miller – vedette des films Il faut parler de Kevin et Le Monde de Charlie – était l’un des participants à la cérémonie. Au moment de faire descendre le drapeau et la capsule temporelle, il était accompagné de Josefina Skerk, une femme de 26 ans siégeant au Parlement saami de Suède; Renny Bijoux, un jeune homme originaire des Seychelles; ainsi que Kiera-Dawn Kolson de la nation Tso’Tine-Gwich’in du nord du Canada, responsable de la campagne Arctique dans le Grand Nord.

« En ce moment, les compagnies pétrolières se précipitent vers l’Arctique. Elles voient la disparition de la banquise comme une opportunité de faire des profits, alors que nous devrions absolument en ralentir la fonte. Chaque habitant de la planète a d’excellentes raisons de prendre l’avenir de l’Arctique au sérieux. Notre destin collectif est intimement lié à cette région. Nous sommes venus ici, à l’extrémité nord du globe, pour rappeler qu’il existe des solutions basées sur l’unité, la paix et le respect mutuel. Nous devons nous inspirer des nations autochtones et rétablir notre lien avec la nature », a affirmé Kiera-Dawn Kolson.

« Nos noms et ceux de millions d’autres personnes reposent maintenant sur le fond marin du pôle Nord. Ensemble, nous exigeons la création d’un sanctuaire international qui mettra l’Arctique à l’abri de l’exploitation pétrolière et des revendications territoriales des États-nations », a ajouté Josephina Skerk.

 
L’océan Arctique est menacé par le réchauffement climatique, l’exploitation pétrolière, la navigation commerciale et la pêche industrielle. La fonte de la banquise suscite la convoitise de compagnies comme Shell, Gazprom et Statoil, et les revendications territoriales des pays riverains s’en trouvent ravivées.

En déposant le drapeau pour l’avenir et la capsule temporelle au fond de l’océan, ces quatre jeunes ambassadeurs et les membres de Greenpeace qui les accompagnaient ont en quelque sorte tracé une ligne de démarcation dans la glace, et signifié aux compagnies polluantes qu’elles ne sont pas les bienvenues dans la région.

L’expédition s’est déplacée durant une semaine sur la banquise, bravant des vents violents et des températures pouvant descendre jusqu’à 30 degrés sous zéro. Ses membres ont parcouru environ 10 km par jour en tirant des traîneaux pesant 80 kg en moyenne. Dans cet environnement aussi isolé qu’imprévisible, leurs rations se sont rapidement épuisées. La dérive de la banquise les a éloignés de leur objectif, si bien qu’ils ont dû compter sur un hélicoptère en provenance du camp Barneo pour parvenir à un endroit suffisamment rapproché du pôle Nord et ainsi compléter leur trajet.