Récif de l’Amazone : des soutiens de taille contre Total

Actualité - septembre 6, 2018
Quel est le point commun entre les acteurs Leonardo DiCaprio et Lambert Wilson, des scientifiques, des représentants des populations indigènes brésiliennes, un hippocampe à vélo et deux millions de personnes à travers le monde ? Ils ont tous rejoint le mouvement pour sauver le Récif de l’Amazone face aux projets d’exploration pétrolière de Total.

Face à l’entêtement de Total à vouloir forer à proximité du Récif de l’Amazone, au large du Brésil, la mobilisation grandit. Stars hollywoodiennes, sportifs, peuples autochtones, scientifiques et même un drôle d’hippocampe qui a fait le tour de France à vélo en plein mois d’août : chaque jour, les soutiens se font plus nombreux pour demander à Total de renoncer à son projet qui menace directement la biodiversité au Brésil et en Guyane. Petit tour d’horizon des soutiens qui continuent d’affluer.

1. Les peuples autochtones

Au mois de février 2018, les représentants des peuples autochtones Karipuna, Galibi Marworno, Galibi Kalinã/kali’na, Palikur et Wayana, qui vivent au Brésil, au Suriname et en Guyane française, se sont réunis dans la ville d’Oiapoque, dans l’Etat brésilien d’Amapá, pour dénoncer les conséquences néfastes des modèles de développement économique de leur pays respectif sur leurs modes de vie et leurs territoires. Leurs principales préoccupations : l’exploitation intensive des minerais (en particulier le projet « Montagne d’or » en Guyane et la menace contre la Renca au Brésil) et l’exploration pétrolière à proximité de l’embouchure de l’Amazone, où a été découvert le Récif de l’Amazone. A l’issue de cette réunion, les représentants ont publié une lettre rejetant ces méga-projets. Localement, la mobilisation continue que ce soit contre les forages exploratoires près du Récif de l’Amazone ou contre le projet pétrolier Guyane Maritime, comme en témoignent les nombreuses contributions recueillies au cœur de l’été par un collectif guyanais sur ce sujet.

2. Les stars du cinéma

Le Récif de l’Amazone a trouvé des fervents défenseurs parmi au moins deux personnalités du septième art : Leonardo DiCaprio, qui a partagé les toutes premières images que nous avons collectées, démontrant la présence du récif, sur ses comptes Instagram et Facebook ; et Lambert Wilson qui s’est rendu avec Greenpeace en Guyane et n’a de cesse de dénoncer les projets qui menacent la biodiversité dans la région. L’acteur français est allé à la rencontre de représentants de communautés qui risquent d’être touchées par les projets de Total au Brésil et en Guyane. Il a recueilli leurs témoignages, s’est entretenu avec des scientifiques et continue de participer activement au mouvement pour sauver le Récif de l’Amazone, quitte à donner de sa personne (comme en témoigne cette interview très nature, dans le magazine Psychologies du mois d’août) !

3. Les athlètes

Deux sportives brésiliennes, Maya Gabeira (l’une des meilleures surfeuses professionnelles au monde) et la nageuse Joanna Maranhão ont enfilé le maillot de Greenpeace pour appeler leurs fans à s’opposer au projet d’exploration pétrolière de Total au large du Brésil. En mai, elles ont toutes deux participé à un événement à bord de l’Esperanza avec des bénévoles de Greenpeace sur le thème de l’engagement pour l’environnement. De quoi amplifier la vague pour sauver le Récif de l’Amazone !

In Copacabana beach, a 100-meter image was formed by more than 500 people. Around 200 of them were students from public schools in Rio de Janeiro. The action was coordinated by the artist John Quigley with Greenpeace Brazil for the Defend The Amazon Reef campaign. The goal is to stop an oil exploration near this recently discovered marine biome.Na praia de Copacabana, uma imagem de 100 metros de comprimento foi formada por mais de 500 pessoas. Cerca de 200 eram estudantes de escolas públicas do Rio de Janeiro. A ação foi coordenada pelo artista John Quigley junto ao Greenpeace Brasil para a campanha Defenda os Corais da Amazônia, que quer barrar a exploração de petróleo perto desse bioma marinho, descoberto há pouco tempo.
La surfeuse Maya Gabeira a participé à plusieurs actions aux côtés de Greenpeace, notamment en se joignant à une bannière humaine sur la plage de Copacabana, au Brésil, pour défendre le Récif de l’Amazone en 2017.
© Barbara Veiga / Spectral Q / Greenpeace.

4. Les scientifiques

L’heure est à la science pas au pétrole ! C’est ce que continuent de clamer les nombreux océanographes, biologistes, environnementalistes et autres chercheurs qui ont participé aux recherches sur le Récif de l’Amazone. Plusieurs ont signé l’an dernier une lettre ouverte appelant à protéger cet écosystème unique qui est loin d’avoir livré tous ses secrets. Parmi les soutiens scientifiques : Sylvia Earle, l’une des plus grandes océanographes au monde ; Carlos Nobre, chercheur de l’Institut brésilien de recherche spatiale (INPE) et membre du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, l’organisme de référence sur les questions liées au changement climatique) ; l’économiste indien Pavan Sukhdev ; et Ove Hoegh-Guldberg, directeur de l’Institute for Global Change en Australie qui a participé au documentaire Chasing Coral. Lors de notre deuxième expédition d’exploration du Récif de l’Amazone, en mai, un autre scientifique de renom a rejoint le mouvement et a apporté son expertise à la campagne : le français Serge Planes, spécialiste des récifs coralliens.

ENGLISH BELOWO navio Esperanza está no Brasil para uma expedição científica sobre os Corais da Amazônia. Pesquisadores e o time do Greenpeace buscam mais informações sobre esse bioma, que é único no mundo. Empresas internacionais têm planos de explorar petróleo na região próxima aos Corais em breve. Especialistas, no entanto, alertam que um vazamento ali ameaçaria de forma irreversível o bem-estar do ecossistema marinho e das pessoas que habitam a costa. Nesta imagem, Maria Nóbrega, microbiologista da Universidade Federal do Rio de Janeiro, prepara amostras de água para cultura de bactérias. Foto Marizilda Cruppe/Greenpeace.The ship Esperanza is back to Brazil for a scientific expedition about the Amazon Reef. Researchers and the Greenpeace team seek for more information about the biome that is unique in the world. International oil companies want to drill for oil within a few kilometers of the Amazon Reef soon. However, experts warn that an oil spill in the area would irreversibly threaten the well-being of the ecosystem and people living in the coast. In this image, Maria Nóbrega, microbiologist from Federal University of Rio de Janeiro (UFRJ) prepares water samples for bacterial studies. Photo Marizilda Cruppe/Greenpeace.
Maria Nóbrega, microbiologiste de l’Université fédérale de Rio de Janeiro, était à bord de l’Esperanza lors de notre dernière missions scientifique.
© Marizilda Cruppe / Greenpeace

5. Un hippocampe à vélo

C’est le petit dernier des « grands soutiens » : un hippocampe à taille humaine sillonne les routes de France à vélo, cet été. Au programme : quelques étapes dans des stations Total, pas tout à fait par hasard… L’hippocampe géant va à la rencontre des responsables des stations essence et les invite à s’informer sur le projet d’exploration pétrolière de Total au large du Brésil et les menaces qui pèsent sur le Récif de l’Amazone. Pour pédaler, l’hippocampe n’est pas tout seul : à ses côtés, les militants du Tour Alternatiba, des Amis de la Terre, d’ANV-COP21 et de Greenpeace France sont mobilisés non seulement pour faire connaître la campagne sur le Récif de l’Amazone mais aussi plus largement pour sensibiliser aux questions de changement climatique et de transition écologique.


Dans le cadre du Tour Alternatiba, un hippocampe et des militants à vélo font des haltes estivales dans des stations Total © Alternatiba

6. Et les salariés de Total ?

Et si les salariés du géant pétrolier se souciaient aussi de la protection de l’environnement et des menaces que font peser certains projets sur la biodiversité ? Faute d’avoir eu des vraies réponses et un vrai dialogue avec la direction de Total, nous avons souhaité aller à la rencontre des employés, devant le siège du groupe à la Défense, début juillet. Le but était de discuter et d’expliquer tout simplement notre démarche et les résultats de notre dernière mission scientifique sur le Récif de l’Amazone, carte à l’appui. On ne peut pas encore parler d’un véritable soutien massif… mais certains se sont montrés intéressés et concernés par les enjeux environnementaux.

7. Vous toutes et tous !

Enfin, le plus grand soutien au Récif de l’Amazone, c’est vous ! Vous êtes désormais plus de 2,1 millions de personnes à avoir rejoint la campagne pour sauver le Récif de l’Amazone, en signant notre pétition. Continuons ensemble à faire grandir ce mouvement ! Total persiste ? On résiste !

Article Source : Greenpeace France