Victoire ! Le géant mondial du thon en boîte recule face à la pression citoyenne

Actualité - juillet 11, 2017
Il aura fallu deux ans de campagne, deux ans de travail sans relâche, des actions de terrain, près de 700 000 signatures récoltées à travers le monde, pour convaincre Thai Union, le géant mondial des produits de la mer, de prendre ses responsabilités pour la préservation des océans et le droit des travailleurs.

Thai Union, maison-mère de Petit Navire et ses marques soeurs (John West, Chicken of the Sea, Mareblu, et Sealect), s’est enfin engagée à prendre des mesures qui permettront de réduire significativement l’utilisation des dispositifs de concentration de poissons (DCP), protéger celles et ceux qui travaillent sur les bateaux de leurs fournisseurs, et augmenter son soutien pour le développement d’une pêche durable.

C’est un virage à 180° pour l’entreprise, envoyant ainsi un signal fort à toute l’industrie de la pêche et démontrant qu’il est possible de faire mieux pour la protection des océans et des travailleurs de la mer.

Deux ans de campagne, deux ans de mobilisation citoyenne

Une boite de thon sur cinq vendue dans le monde est une conserve produite par Thai Union.

Face à ce constat, à la puissance du groupe et à l’impact de ses pratiques sur les écosystèmes marins (Thai Union fait partie des 13 multinationales qui façonnent les écosystèmes marins tant leur empreinte est forte), Greenpeace a décidé de lancer une campagne globale pour transformer la première pêcherie mondiale : l’industrie du thon.

Pendant deux ans, partout dans le monde, Greenpeace s’est attachée à rendre visible les mauvaises pratiques des marques nationales de Thai Union, mettant en lumières l’exploitation des travailleurs et les pratiques de pêche destructrices employées dans une recherche constante de profits.

Des changements en mer et dans les boîtes de thon

Grâce à la pression croissante de la société civile, Thai Union va mettre en place dés maintenant, des changements significatifs au niveau mondial.

En 2014, lorsque nous avons commencé à discuter avec Petit Navire, l’entreprise ne considérait même pas que la méthode de pêche était un problème. L’emploi des DCP ne faisait absolument pas partie de leurs préoccupations et ils n’estimaient pas que cela pouvait l’être pour les consommateurs de thon en boîte. Aujourd’hui, Thai Union change son fusil d’épaule : d’ici 2020, l’entreprise va diminuer de moitié environ le recours aux DCP dans sa chaîne d’approvisionnement. Elle va également doubler l’offre de thon pêché sans DCP dans les pays au sein desquels Thai Union et ses filiales sont présentes. Ils mettront enfin en place un système de traçabilité qui permettra aux consommateurs de vérifier la provenance du thon et la façon dont il a été pêché. Un engagement de cette nature de la part d’un géant comme Thai Union met clairement un cran d’arrêt à la prolifération incontrôlable des DCP.

Par ailleurs, le groupe va également étendre au niveau global le moratoire concernant le transbordement en mer. Le transbordement est une pratique consistant à décharger une marchandise d’un navire sur un cargo réfrigéré, ce qui permet aux navires de pêche d’éviter de retourner au port et de maximiser leurs prises. Il connaît de nombreuses dérives ayant conduit à des abus graves des droits humains. Désormais, à moins que les fournisseurs ne remplissent des conditions très strictes permettant d’éviter ces dérives, à savoir, la présence d’observateurs sur l’intégralité des bateaux concernés, les navires fournissant Thai Union n’auront plus recours au transbordement.

Tous les six mois, nous rencontrerons les membres de la direction afin de suivre la mise en oeuvre de ces mesures. En 2018, un audit sera effectué par une tierce partie afin d’évaluer l’avancée des mesures prises par Thai Union. Nous restons donc extrêmement vigilants quant à la mise en place de ces changements majeurs.

A qui le tour ?

Thai Union ne parviendra pas à effectuer ces changements seul. Afin d’obtenir des résultats positifs avec de réels impacts sur les écosystèmes marins, les navires de pêche devront pleinement coopérer. Les principaux acteurs de ce secteur, ceux qui achètent et fournissent le thon, doivent reconnaître que le statu quo n’est plus tenable. Il est nécessaire et urgent de soutenir des pratiques de pêche environnementalement et socialement responsables. Les consommateurs ne devraient pas à avoir à choisir entre mieux ou moins bien. L’intégralité du thon présent sur le marché devrait être pêché de façon durable si nous voulons remédier aux problèmes liés à la surpêche.

 

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Article source Greenpeace France