Actualité - juin 2, 2007
Le 01/06/07 - La 59e session annuelle de la Commission Baleinière Internationale (CBI) a pris fin à Anchorage en Alaska. Elle a réuni 76 pays votants, soit cinq de plus que l'année dernière (1). Le moratoire sur la chasse commerciale reste heureusement en vigueur, mais Greenpeace appelle à une profonde réforme de la Commission.
C'est par un vote sur la responsabilité de la CBI en relation
avec la Convention sur le commerce international des espèces
menacées d'extinction (CITES) que les pays opposés à la chasse ont
obtenu une nouvelle année de sursis. La résolution a été proposée
par une coalition de 15 pays et a obtenu 37 voix pour, 4 contre et
4 abstentions. Il est à noter que 26 pays ont refusé de voter
jugeant la résolution «inappropriée». De fait, cette nouvelle
résolution invalide celle de l'année précédente, dite de
«St Kitts», qui considérait que le moratoire n'était plus
nécessaire. Pourtant, la diplomatie baleinière japonaise a, cette
année encore, montré son efficacité avec l'entrée en cours de
session de la Guinée Bissau...
Tout en se réjouissant de la reconduction du moratoire,
Greenpeace déplore que l'essentiel des débats ait été consacré aux
quotas de la pêche de subsistance traditionnelle et aux
marchandages des autorités japonaises. Rien n'a été fait pour
oeuvrer en faveur de la protection des milliers de cétacés qui
meurent tous les ans des conséquences de la pollution, des prises
de pêche annexes et du réchauffement climatique.
Cette session, beaucoup moins houleuse que les précédentes,
laisse par conséquent beaucoup d'observateurs perplexes. «Est-il
acceptable que le Japon ait fait échouer la proposition brésilienne
du sanctuaire de l'Atlantique-sud alors qu'il n'a aucun intérêt
dans cette zone?», s'interroge Stephan Beaucher, responsable de la
campagne Océans à Greenpeace France. «Cette session a encore une
fois mis en lumière la nécessité de moderniser la CBI, comme les
autres conférences de gestion, qui doivent sans ambiguïté
travailler à la préservation des ressources plutôt qu'à la gestion
des quotas de chasse et de pêche.»
D'ici à la prochaine session qui aura lien en juin 2008 au
Chili, il a été décidé d'organiser une réunion uniquement consacrée
aux réformes à apporter à la CBI et son fonctionnement.
«Ce n'est pas d'un lifting dont a besoin la CBI, c'est d'une
remise à plat complète de ses missions, d'une refonte de son
organisation. Il est grand temps qu'elle se donne les moyens de
travailler sur les questions de fond! Les cétacés sont déjà menacés
par bien d'autres causes d'origine humaine... Les japonais et leurs
alliés doivent admettre que la chasse baleinière appartient
désormais au passé», ajoute Stephan Beaucher.
1. Les nouveaux entrants sont la Croatie, Chypre, l'Équateur, la
Grèce, la Guinée Bissau et le Laos.