Convention sur la Diversité Biologique : Sommet pour la vie sur Terre

Actualité - février 10, 2004
La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) a été adoptée lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, à Rio de Janeiro, Brésil, en 1992. Il s'agit d'un traité international portant sur la diversité biologique et culturelle qui regroupe 187 états signataires, à l'exception notable des Etats-Unis.Les principaux objectifs de la CDB sont la protection de la biodiversité, la sauvegarde du patrimoine génétique, l'exploitation durable des ressources naturelles et la répartition juste et équitable des profits engendrés par leur utilisation.

Des militants de Greenpeace enquêtent sur la cargaison du 'Greveno', bateau chargé de bois illégal, en provenance du Parc National Tanjung Puting

Notamment, la CDB prévoit que chaque pays signataire établisse un réseau efficace d'aires protégées. Les gouvernements ont pour responsabilité de délimiter et d'assurer la protection de ces aires. Actuellement, les systèmes mis en place dans cette optique laissent à désirer. En effet, les financements sont inadaptés et la gestion des aires protégées souvent aléatoire. L'extinction des espèces qui en résulte, et qui va en s'aggravant, entraîne une diminution dramatique de la diversité biologique à l'échelle planétaire.

En septembre 2002, lors du Sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg, Afrique du Sud, les chefs d'Etat ont réaffirmé que la CDB est "l'instrument clé de la conservation et de l'exploitation rationnelle de la biodiversité".

En septembre 2003, les participants au Congrès Mondial des Parcs, organisé par l'UICN (Union Mondiale pour la Nature), et qui se réunissent tous les dix ans, ont laissé entendre que seul un système d'aires protégées "représentatif et géré efficacement" pouvait permettre d'atteindre les objectifs fixés par la CDB en matière de biodiversité.

La 7ème Conférence des parties (COP VII*) se tiend cette année à Kuala Lumpur, Malaisie, du 9 au 20 Février

* conférence réunissant les délégations ministérielles des pays signataires et constituant ainsi le corps décisionnel de la CBD

Un des principaux thèmes abordés à cette occasion est la mise au point du programme de travail sur les aires protégées. En avril 2002, lors de la 6ème Conférence des parties, les ministres s'étaient engagés dans la voie de l'action, en prenant position par rapport à l'ampleur de la crise d'extinction au niveau planétaire et en mettant en avant la nécessité d'agir rapidement par l'intermédiaire d'un plan stratégique : "Les parties s'engagent à [...] assurer d'ici à 2010 une forte réduction du rythme actuel de perte de la diversité biologique au niveau mondial, régional et national...".

La France à la CDB

Concernant la France, M. Jacques Chirac avait demandé au gouvernement français de reprendre l'initiative en matière de protection des forêts tropicales, mais les deux initiatives qui ont vu le jour, à savoir, le Groupe National sur les forêts et l'Initiative Bassin du Congo, n'ont donné lieu à ce jour à aucune mesure concrète.

Début 2004, Greenpeace a invité le Ministère des Affaires Etrangères, qui coordonne les travaux de la délégation française, à mettre en oeuvre un protocole sur les aires protégées. Cette année encore, tout comme en 2002, le gouvernement français n'a pas anticipé les travaux de la COP VII. Aucune ligne budgétaire n'a encore été dégagée pour la protection de la biodiversité et aucune tactique d'alliance internationale n'a été mise en place. Pourtant, l'Allemagne et l'Espagne sont en faveur d'un protocole sur les aires protégées. La France doit se ressaisir et s'assurer que la position européenne sera en faveur d'un tel protocole.

Greenpeace a rencontré entre fin janvier et début février la Présidence de la République, le cabinet du Premier Ministre et le Ministère de l'Environnement qui pilotera la délégation française.

La COP VII est l'occasion d'obtenir l'adoption de mesures concrètes en faveur de la diversité biologique de la planète. Greenpeace sera présente et appellera les gouvernements à mettre en place rapidement un protocole sur l'établissement des réseaux d'aires protégées, faisant en sorte que la COP VII mérite son appellation de "Sommet pour la vie sur Terre".

Les demandes de Greenpeace à la COP VII de la CDB

Dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CDB), les ministres des 187 pays signataires se réuniront lors de la 7ème Conférence des Parties, du 9 au 20 février 2004, à Kuala Lumpur, en Malaisie. L'objectif affiché est de mettre en place un protocole permettant la création d'un réseau d'aires protégées complet et exhaustif dans le monde entier, afin d'assurer la préservation de la diversité biologique.

Pour Greenpeace, ce programme devra clairement établir des buts à atteindre, avec un échéancier précis de mise en place, et des responsabilités clairement définies en termes de conservation, de restauration, d'utilisation durable et équitable, et de partage des ressources et des bénéfices engendrés.

Greenpeace appelle les gouvernements participant à la COP VII à poursuivre leurs efforts :

- En mettant en place une véritable gestion des aires protégées déjà existantes, ce qui signifie entre autres d'exclure toute activité industrielle de ces zones protégées. Les gouvernements doivent en outre s'assurer que les lois et réglementations pertinentes, ainsi que les droits territoriaux coutumiers des populations autochtones, soient appliqués à l'intérieur de ces zones ;

- En adoptant un moratoire à effet immédiat sur les activités industrielles dans les aires non protégées de grande taille, forestières et également maritimes, cette mesure visant à analyser les lacunes écologiques au niveau national, régional et mondial jusqu'à ce que des mesures nécessaires soient prises pour la mise en place de nouvelles zones protégées ;

- En comblant les lacunes écologiques au sein même des aires protégées nationales et internationales, d'ici à 2010 ;

- En s'assurant de la participation et de l'engagement des populations autochtones, en les impliquant dans les processus décisionnels inhérents à la création et à la localisation des aires protégées, ainsi que dans l'inventaire et la gestion de ces zones ;

En mettant à disposition, notamment des pays en voie de développement, des fonds nécessaires à la réalisation des objectifs. La mise à disposition de ces ressources par toutes les Parties concernées doit faire l'objet d'un échéancier clair et précis ;

En établissant un nouveau groupe de travail ainsi qu'un comité de surveillance en charge de la vérification de l'application des mesures prises.

De plus, Greenpeace tient à renouveler son appel aux gouvernements d'Andorre, de Brunei Darussalam, de Somalie et des Etats-Unis d'Amérique de ratifier la Convention sur la diversité biologique rapidement.