Des militants de Greenpeace enquêtent sur la cargaison du 'Greveno', bateau chargé de bois illégal, en provenance du Parc National Tanjung Puting
Notamment, la CDB prévoit que chaque pays signataire établisse
un réseau efficace d'aires protégées. Les gouvernements ont pour
responsabilité de délimiter et d'assurer la protection de ces
aires. Actuellement, les systèmes mis en place dans cette optique
laissent à désirer. En effet, les financements sont inadaptés et la
gestion des aires protégées souvent aléatoire. L'extinction des
espèces qui en résulte, et qui va en s'aggravant, entraîne une
diminution dramatique de la diversité biologique à l'échelle
planétaire.
En septembre 2002, lors du Sommet mondial sur le développement
durable à Johannesburg, Afrique du Sud, les chefs d'Etat ont
réaffirmé que la CDB est "l'instrument clé de la conservation et de
l'exploitation rationnelle de la biodiversité".
En septembre 2003, les participants au Congrès Mondial des
Parcs, organisé par l'UICN (Union Mondiale pour la Nature), et qui
se réunissent tous les dix ans, ont laissé entendre que seul un
système d'aires protégées "représentatif et géré efficacement"
pouvait permettre d'atteindre les objectifs fixés par la CDB en
matière de biodiversité.
La 7ème Conférence des parties (COP VII*) se tiend cette année à Kuala Lumpur, Malaisie, du 9 au 20 Février
* conférence réunissant les délégations ministérielles des pays
signataires et constituant ainsi le corps décisionnel de la CBD
Un des principaux thèmes abordés à cette occasion est la mise au
point du programme de travail sur les aires protégées. En avril
2002, lors de la 6ème Conférence des parties, les ministres
s'étaient engagés dans la voie de l'action, en prenant position par
rapport à l'ampleur de la crise d'extinction au niveau planétaire
et en mettant en avant la nécessité d'agir rapidement par
l'intermédiaire d'un plan stratégique : "Les parties s'engagent à
[...] assurer d'ici à 2010 une forte réduction du rythme actuel de
perte de la diversité biologique au niveau mondial, régional et
national...".
La France à la CDB
Concernant la France, M. Jacques Chirac avait demandé au
gouvernement français de reprendre l'initiative en matière de
protection des forêts tropicales, mais les deux initiatives qui ont
vu le jour, à savoir, le Groupe National sur les forêts et
l'Initiative Bassin du Congo, n'ont donné lieu à ce jour à aucune
mesure concrète.
Début 2004, Greenpeace a invité le Ministère des Affaires
Etrangères, qui coordonne les travaux de la délégation française, à
mettre en oeuvre un protocole sur les aires protégées. Cette année
encore, tout comme en 2002, le gouvernement français n'a pas
anticipé les travaux de la COP VII. Aucune ligne budgétaire n'a
encore été dégagée pour la protection de la biodiversité et aucune
tactique d'alliance internationale n'a été mise en place. Pourtant,
l'Allemagne et l'Espagne sont en faveur d'un protocole sur les
aires protégées. La France doit se ressaisir et s'assurer que la
position européenne sera en faveur d'un tel protocole.
Greenpeace a rencontré entre fin janvier et début février la
Présidence de la République, le cabinet du Premier Ministre et le
Ministère de l'Environnement qui pilotera la délégation
française.
La COP VII est l'occasion d'obtenir l'adoption de mesures
concrètes en faveur de la diversité biologique de la planète.
Greenpeace sera présente et appellera les gouvernements à mettre en
place rapidement un protocole sur l'établissement des réseaux
d'aires protégées, faisant en sorte que la COP VII mérite son
appellation de "Sommet pour la vie sur Terre".
Les demandes de Greenpeace à la COP VII de la CDB
Dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique
(CDB), les ministres des 187 pays signataires se réuniront lors de
la 7ème Conférence des Parties, du 9 au 20 février 2004, à Kuala
Lumpur, en Malaisie. L'objectif affiché est de mettre en place un
protocole permettant la création d'un réseau d'aires protégées
complet et exhaustif dans le monde entier, afin d'assurer la
préservation de la diversité biologique.
Pour Greenpeace, ce programme devra clairement établir des buts à atteindre,
avec un échéancier précis de mise en place, et des responsabilités
clairement définies en termes de conservation, de restauration,
d'utilisation durable et équitable, et de partage des ressources et
des bénéfices engendrés.
Greenpeace appelle les gouvernements participant à la COP VII à
poursuivre leurs efforts :
- En mettant en place une véritable gestion des aires protégées
déjà existantes, ce qui signifie entre autres d'exclure toute
activité industrielle de ces zones protégées. Les gouvernements
doivent en outre s'assurer que les lois et réglementations
pertinentes, ainsi que les droits territoriaux coutumiers des
populations autochtones, soient appliqués à l'intérieur de ces
zones ;
- En adoptant un moratoire à effet immédiat sur les activités
industrielles dans les aires non protégées de grande taille,
forestières et également maritimes, cette mesure visant à analyser
les lacunes écologiques au niveau national, régional et mondial
jusqu'à ce que des mesures nécessaires soient prises pour la mise
en place de nouvelles zones protégées ;
- En comblant les lacunes écologiques au sein même des aires
protégées nationales et internationales, d'ici à 2010 ;
- En s'assurant de la participation et de l'engagement des
populations autochtones, en les impliquant dans les processus
décisionnels inhérents à la création et à la localisation des aires
protégées, ainsi que dans l'inventaire et la gestion de ces zones
;
En mettant à disposition, notamment des pays en voie de
développement, des fonds nécessaires à la réalisation des
objectifs. La mise à disposition de ces ressources par toutes les
Parties concernées doit faire l'objet d'un échéancier clair et
précis ;
En établissant un nouveau groupe de travail ainsi qu'un comité
de surveillance en charge de la vérification de l'application des
mesures prises.
De plus, Greenpeace tient à renouveler son appel aux
gouvernements d'Andorre, de Brunei Darussalam, de Somalie et des
Etats-Unis d'Amérique de ratifier la Convention sur la diversité
biologique rapidement.