Depuis novembre 2005 Greenpeace s'attache à observer et à rendre
public les dangers auxquels nos océans doivent faire face de nos
jours. L'action directe et la présentation des solutions sont le
credo de Greenpeace. L'un des principaux objectifs de l'expédition
est la création d'un réseau mondial de réserves
marines couvrant 40% de la surface des océans.
Les Açores: La beauté sous-marine de nos océans et le succès du tourisme baleinier
Pendant
la troisième étape de l'expédition "Défendons nos océans"
l'Esperanza se trouvait autour du magnifique archipel des
Açores, au beau milieu de l'Atlantique. A bord ne se retrouvait
pas seulement un nouvel équipage de Greenpeace mais aussi des
scientifiques du Fonds International pour le Bien-être Animal
(IFAW) et de l'Université des Açores (UAC) ainsi qu'un équipement
de haute technicité: un véhicule télécommandé capable de filmer par
300m de fond et une caméra pouvant filmer jusqu'à une profondeur de
1000 mètres. L'intérêt de ces appareils était de montrer la faune
et la flore magnifiques des Açores.
Les monts sous-marins de cette région sont les mieux protégés
des eaux européennes. Mais malheureusement beaucoup d'autres
habitats des grands fonds subissent une autre destinée. Des
pratiques de pêche destructrices telles que le
chalutage de fond transforment ces magnifiques oasis en déserts
stériles et morts. La nécessité de la création des réserves
marines, qui implique la préservation de régions qui sont encore
peu explorées, est indiscutable.
Durant cette même étape Greenpeace a également pu constituer de
nouveaux documents photographiques des baleines. Ceux-ci ne vont
pas seulement enrichir le catalogue de photo-identification de la
région, géré par l'IFAW, mais ont pour but aussi de montrer que les
baleines ont plus de valeur et d'intérêt quand elles sont vivantes
que quand elles sont abattues. Greenpeace a pu confirmer que le
concept de tourisme baleinier a un potentiel économique
extraordinaire et est une alternative à la chasse baleinière.
Méditerranée: La surexploitation du thon rouge
En Méditerranée l'Esperanza a poursuivi son voyage dans les
zones de pêche des thoniers senneurs. Le but était de documenter
les activités néfastes de la
pêche au thon rouge et de s'opposer aux pratiques industrielles
d'élevage des thons rouges, responsables de la disparition
programmée de cette espèce et de la fragilisation de tout
l'écosystème méditerranéen.
Grâce à des repérages aériens et des équipements perfectionnés
(radars et sonars) les thoniers senneurs se rendent sur les
frayères (lieux de reproduction) et encerclent les bancs de thons
rouges à l'aide de filets appelés sennes tournantes. Une fois
capturés ces poissons sont transférés dans ces cages flottantes et
remorqués jusque dans des "fermes d'élevage". C'est là qu'ils sont
parqués pour être ensuite gavés jusqu'à ce que leur chair atteigne
un taux de lipides suffisant pour le marché de la gastronomie
japonaise.
Non contente de ravager une ressource qui a déjà perdu 80% de la
biomasse de ses reproducteurs en 20 ans, et dont les quotas de
pêche légaux explosent chaque année (+ 37% en 2005), l'industrie de
la surpêche aux thons rouges engendre également la surpêche des
petits poissons pélagiques à travers le globe. En effet, il est
nécessaire de pêcher au moins 15 à 20 kg de poissons fourrage
(céphalopodes, sardines, anchois…) afin de produire un kilo de
chair grasse dans les fermes à thons. Cette "logique" de
l'engraissage des thons rouges contribue ainsi fortement au pillage
des ressources halieutiques au large de régions connaissant déjà
des nombreuses difficultés économiques; c'est notamment la
problématique majeure des eaux d'Afrique de l'Ouest qui sont
régulièrement vidées par les pêcheries pirates.
De plus, l'introduction de cette nourriture exotique dans les
cages de la Méditerranée augmente les risques de contamination des
espèces locales et garantit une pollution fécale massive des
écosystèmes ambiants.
Mer Rouge: une côte bétonnée?
Après avoir passé le Canal de Suez le navire s'est rendu en
Egypte pour soutenir les activités d'un groupe environnemental
local, l'Association de protection environnementale et de
conservation de Hurghada (HEPCA, Hurghada Environmental Protection
and Conservation Association).
Les
côtes égyptiennes, reconnues par les plongeurs de tous les
coins du monde pour ses récifs coralliens extraordinaires, sont
déjà ou sont en train d'être transformées en zones d'habitation
touristiques. Ce développement côtier anarchique met en péril
l'existence de milliers de kilomètres de récifs frangeants (récifs
coralliens bordant immédiatement la terre ferme).
Il reste heureusement des endroits où la situation est bien
meilleure grâce à l'existence de réserves marines. Par exemple, le
parc national Ras Mohammed est devenu un des lieux de plongée les
plus courus au monde et son réseau de réserves marines, où les
coraux et ses habitants y sont préservés, a permis une augmentation
considérable des revenus liés au tourisme et à la pêche.
Mer de l'Inde: le bénéfice des réserves marines
Comme dans les ports de Barcelone et d'Hurghada (Egypte),
l'Esperanza a reçu aussi pendant les journées porte-ouverte dans le
port de Chennai (Inde) une grande affluence de centaines de
visiteurs qui souhaitent s'associer à l'expédition.
Lors d'une conférence de presse à bord de l'Esperanza,
Greenpeace a présenté un rapport intitulé 'Ecosystèmes côtiers et
marins en Inde - Plans pour le futur' ('Indian Coastal and Marine
Ecosystem - Planning for the Future'). Ce rapport, qui est le
premier du genre à paraître en Inde, appelle à augmenter la
protection de la diversité marine indienne et plus particulièrement
les mangroves. Il insiste également sur l'importance du rôle joué
par les écosystèmes côtiers et marins au niveau planétaire, et la
vulnérabilité des communautés qui en dépendent.
Le but est d'inciter le gouvernement indien à prendre les
mesures nécessaires afin de protéger légalement un large
pourcentage d'habitats côtiers et marins, en collaboration avec les
communautés de pêche locales.
Pendant tout ce trajet, Dorothée Herr s'est investie comme
matelot bénévole à bord de l'Esperanza et a effectué différents
travaux (lire
son blog). Pendant les périodes de transit et sans programme
d'action, le maintien du bateau était sa tâche principale: peindre,
nettoyer, visser, fraiser,… "Un changement très radical mais
bienvenu après cinq ans d'études à l'université", dit la jeune
géographe diplômée. A part ces travaux d'entretien, l'entraînement
aux actions en mer était aussi une toute nouvelle expérience pour
elle. "Si on se trouve derrière la direction d'un des zodiacs, même
si on n'est pas en action, le pouls bat un peu plus vite", explique
Dorothée. Après plus de trois mois sur l'Esperanza, le maniement et
la mise à l'eau des bateaux gonflables, la manœuvre d'atterrissage
du grand navire ou la préparation des bannières d'action deviennent
une routine. Certainement ce trajet était une expérience pour la
vie, mais aussi une expérience qui lui a montré l'absolue nécessité
de s'engager à défendre l'environnement et plus précisément nos
océans.
Pour plus d'informations: Dorothée Herr: 661 198 141 Roger
Spautz: 54 62 52 27 ou 621233361
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