Actualité - mai 19, 2006
Des militants Greenpeace ont occupé le terminal portuaire de Santarem, situé en pleine forêt amazonienne, du géant américain Cargill. Leader mondial spécialisé dans le négoce de matières premières agricoles et de production de soja, l'entreprise est surtout connue pour sa contribution majeure à la déforestation dû à l'exploitation sauvage du soja qui détruit chaque année des millions d'hectares de forêts.
L'Artic Sunrise bloque le quai de chargement du port de Santarem, les navires viennent habituellement y chercher le soja destiné à alimenter les marchés européens
Dans le port, la réaction des
employés de Cargill a été extrêmement violente. Un activiste de
l'association a été poussé dans la rivière. L'Artic Sunrise, un des
bateaux de la flotte de Greenpeace, tente de bloquer le quai de
chargement afin de perturber le ballet des barges qui acheminent
vers l'Europe le soja brésilien. Là encore, un des navires de
Cargill s'oppose de manière particulièrement violente à cette
manœuvre.
"Nous ne sommes pas surpris par une
telle violence dans la réaction de Cargill car cette entreprise,
comme toutes celles qui exploitent de manière totalement illégale
l'Amazonie, ne supporte pas les travaux d'investigation et les
dénonciations menées par la société civile, analyse Paulo Adario
coordinateur de la campagne Amazonie pour Greenpeace. Ce port
représente un chaînon essentiel dans la mécanique de déforestation
de l'Amazonie car il sert de lien direct entre la forêt et les
marchés européens où s'écoule le soja cultivé hors de toutes
réglementations."
Les récents travaux de documentation
de Greenpeace sur les activités de Cargill ont en effet montré que
ce port a été construit de manière totalement illégale. Une large
quantité de soja qui y transite provient de plantations opérant
elles-aussi en totale illégalité par rapport à la législation
brésilienne. On estime aujourd'hui que plus de 1,2 millions
d'hectares de forêt ont déjà été détruits pour faire place aux
cultures de soja.
En Europe, ce soja sert principalement aux plus grandes
entreprises agroalimentaires à nourrir les volailles. Ces volailles
sont ensuite re-conditionnées puis commercialisées par les
enseignes de restauration rapide. Cette action vise donc à montrer
comment, d'un bout à l'autre de la chaîne : du producteur au
consommateur, les agissements d'une entreprise comme Cargill
contribuent directement à la destruction de la forêt
amazonienne.