Greenpeace demande la création d'un réseau de réserves marines couvrant 40% des océans.
Aujourd'hui, surpêche et pollutions en tout genre menacent
gravement les écosystèmes marins et les centaines de millions de
personnes qui se nourrissent des produits de la mer. Selon la FAO,
un tiers des ressources halieutiques sont surexploitées et la
moitié sont déjà exploitées au maximum... Face à cette situation
préoccupante, Greenpeace a pour objectif de sensibiliser citoyens
et acteurs politiques à trois thèmes prioritaires: la sauvegarde du
thon rouge, la création d'un vaste réseau de réserves marines et la
prise de conscience des consommateurs et des acteurs de la grande
distribution.
La sauvegarde du thon rouge
Le thon rouge, espèce emblématique, est confronté en
Méditerranée à une possible extinction à court terme du fait des
pratiques destructrices de thoniers qui opèrent sur les zones de
reproduction. Greenpeace a contribué en 2006 à mettre cette
question primordiale sur le devant de la scène. L'action politique
n'a pourtant pas encore suivi... La campagne de pêche actuellement
en cours, notamment au large des eaux libyennes, échappe à tout
contrôle et menace gravement la pérennité des stocks.
Greenpeace demande à l'Union européenne d'adopter un plan de
sauvetage du thon, en commençant par entériner les décisions, si
modestes soient-elles, prises à Dubrovnik en novembre 2006: taille
minimale de prise à 30 kilos, total autorisé des captures (TAC) à
29 500 tonnes, fermeture de la pêcherie au 30 juin, interdiction
des avions de repérage et présence d'inspecteurs à bord des
navires. Dans ce contexte, Greenpeace demande au gouvernement
français de ne pas faire obstruction à la volonté de l'Union
Européenne, comme il l'a fait lors des précédents conseils des
ministres des pêches en avril et mai.
La création d'un vaste réseau de réserves marines
Pour Greenpeace, le nécessaire encadrement des pêcheries ne
suffira pas. Seule la création d'un vaste réseau de réserves
marines couvrant 40% des océans peut permettre de régénérer les
écosystèmes et reconstituer les populations marines. Choisies en
fonction de critères écologiques pertinents, ces zones côtières et
hauturières doivent bannir toutes les armes de la pêche
industrielle -chaluts de fond, palangres et filets -, ainsi que
toute possibilité de dégradation. Véritables nurseries, les zones
protégées jouent un rôle de régénération important. Les quelques
exemples existants montrent par ailleurs qu'elles bénéficient
directement aux pêcheurs et à la conservation des espèces. Début
2007, plus de 300 scientifiques européens ont signé un appel à la
création de zones marines protégées.
La sensibilisation des consommateurs et des acteurs de la grande
distribution
Alors que la vente des produits de la mer augmente tous les ans,
70% de la consommation se concentre sur 9 espèces, alors que 120
sont théoriquement disponibles en criée. Greenpeace a pour objectif
d'informer les consommateurs sur la nécessaire diversification des
espèces consommées et sur les risques issus de la consommation de
certains poissons pendant leur période de reproduction. En
parallèle, Greenpeace travaille sur ces mêmes problèmes avec les
acteurs de la grande distribution, qui constituent 75% du
marché.