Le calmar est de retour. Faites couler un peu d'encre.

Actualité - avril 27, 2005
Les grands fonds sous-marins abritent une vie marine d’une richesse inestimable. Pourtant, ils sont gravement menacés par une pêche très destructrice : le chalutage de fond. Aujourd’hui, seul un moratoire sur cette pratique permettra aux scientifiques d’explorer les richesses de ces écosystèmes et de les faire connaître afin de les sauvegarder.

Parce qu'ils recèlent une vie marine très riche, les grands fonds sous-marins constituent un élément particulièrement important des écosystèmes océaniques. La diversité biologique qu'on trouve dans ces zones est aussi grande, sinon plus, que celle des grandes forêts anciennes du globe. Les grands fonds abritent une vie marine qui est particulièrement sensible à toute perturbation.

Pourtant, les grands fonds sont menacés par la pêche : celle-ci est pratiquée avec des filets, ou chaluts, qui sont trainés sur le fond et détruisent tout sur leur passage. Cette pratique constitue une technique de pêche parmi les plus destructrices des écosystèmes marins. Elle cause des dégâts irréversibles sur des écosystèmes rares comme les coraux d'eau froide, mais aussi sur certaines populations de poissons et autres espèces marines. Les scientifiques ont déjà exprimé leur vive inquiétude quant à la destruction de ces écosystèmes encore largement inexplorés et plus de 1 000 d'entre eux ont signé, en février 2004, une déclaration commune demandant la mise en place d'un moratoire sur le chalutage des grands fonds.

L'arrêt du chalutage des grands fonds dans les eaux internationales constituerait une avancée scientifique et environnementale majeure. Une telle mesure permettrait de préserver une biodiversité considérable, qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies (UNGA) décrétant un moratoire sur le chalutage des grands fonds serait le moyen le plus immédiat d'assurer la protection à grande échelle des forêts de corail et des habitants des grands fonds. Un tel moratoire permettrait d'inventorier et d'étudier ces écosystèmes uniques et de mettre en place des régimes internationaux pour leur conservation et pour la gestion durable des pêcheries dans les grands fonds.

En 2004, l'Assemblée Générale des Nations unies a été incapable de prendre une telle mesure en dépit de l'appel de milliers de scientifiques, de plusieurs Etats, de Greenpeace et 40 autres organisations non gouvernementales. L'Union européenne (UE) a été particulièrement réticente pour la mise en place de telles mesures, sous la pression de pays tels que la France et l'Espagne.

La position officielle de l'UE sur le chalutage des grands fonds sera fixée par les Etats membres début mai. Elle sera bien sûr déterminante pour la prochaine Assemblée générale des Nations unies qui aura lieu en Novembre prochain..

Il est donc urgent de faire pression sur les gouvernements afin que la position européenne soit favorable à l'adoption d'un moratoire sur le chalutage des grands fonds.

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