Les Chefs d'Etat doivent trouver un accord pour le climat à Copenhague

Actualité - décembre 16, 2008
Greenpeace met au défi les gouvernements de prendre leurs responsabilités face au dérèglement du climat dans les jours et les mois à venir d'ici la conférence de Copenhague.

Conférence des Nations Unies sur les Changements Climatiques, Poznan, 2008

«Les scientifiques le disent, nous devons agir dans les dix années qui viennent pour éviter l'emballement des changements climatiques. Or nous venons encore de perdre l'une d'entre elles!», constate Martina Holbach, chargée de campagne climat à Greenpeace Luxembourg. «A ce stade, la meilleure chose à faire, c'est de tirer un trait sur la conférence de Poznan, et avancer sur ce qu'il est possible - et nécessaire - d'accomplir en moins d'un an».

Il est encore possible d'obtenir un accord global à Copenhague. Les pays en développement continuent de mettre sur la table des propositions constructives et montrent leur volonté d'agir. Les messages du sénateur John Kerry et d'Al Gore ces deux derniers jours confirment encore une fois que l'administration Obama est prête à s'engager dans la lutte contre les changements climatiques et à obtenir un accord ratifié par tous l'année prochaine. «Or, au moment même où le monde pousse un soupir de soulagement face à l'espoir de la restauration du leardership des Etats-Unis dans le combat contre les changements climatiques, une poignée de pays remettent en question leurs obligations et menacent désormais de gâcher cette opportunité», poursuit Martina Holbach.

La conférence de Poznan a échoué sur trois volets essentiels de la négociation :

1) Objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre : 12 mois de perdus

A Poznan les pays en développement attendaient un signal clair des pays industrialisés, premiers responsables des changements climatiques, sur leurs engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Mais les pressions de l'Australie, du Canada, du Japon et de la Nouvelle-Zélande, qui ont combattu toute initiative pour faire avancer ce sujet, ont conduit à un report du débat au mois de juin. Résultat: la conférence n'a été qu'un pâle « copier-coller » des discussions de Bali. «Les pays industrialisés ont répété mot pour mot les déclarations déjà faites 12 mois auparavant. Où est le progrès?».

2) Financement de l'aide aux pays en développement : les caisses restent vides

Deuxième volet fondamental des négociations internationales : les financements qui vont permettre aux pays en développement non seulement de faire face aux impacts des changements climatiques, mais aussi de participer à l'effort global de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Deux questions étaient sur la table : l'opérationnalisation du fonds pour l'adaptation, et l'élargissement de son assiette de financement, trop faible. Résultat : le fonds est enfin opérationnel, mais les pays industrialisés ont refusé de s'engager à débloquer les financements supplémentaires pour renflouer ses caisses...

3) Protection des forêts: rien de neuf sous le soleil

Les débats sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation forestière (REDD) ont été cantonnés à l'organe technique et scientifique de la Convention (SBSTA) et il n'en est pas sorti de progrès substantiel. «Les résultats des négociations sur REDD sont restés bien en deçà des attentes. Plus inquiétant, des principes apparaissant pourtant relativement consensuels, comme la reconnaissance de l'importance de la biodiversité forestière et des droits des populations autochtones et autres communautés forestières, ont été violemment combattus par les négociateurs de pays comme les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et l'Inde. Cela n'est pas de bon augure pour la suite, car le succès futur de REDD dépend fondamentalement de sa capacité à intégrer les enjeux sociaux et écologique aux impératifs climatiques: les forêts tropicales ne se résument pas à des réservoirs de carbone!», explique Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg.

«Résoudre la crise climatique requiert rien de moins qu'une pleine et entière coopération mondiale. Ce n'est pas le moment de dérober à ses obligations ou d'affaiblir ses engagements. Le compte à rebours vers Copenhague a commencé. Le monde nous regarde», conclut Paul Delaunois, directeur de Greenpeace Luxembourg.