Actualité - mai 11, 2010
Les premières galettes de pétrole ont atteint les côtes de Port Eads, à l’extrême pointe sud de la Louisiane. Des fragments d’hydrocarbure ont notamment été repérés à l’intérieur des marécages, près de l’embouchure du Mississipi, ce qui est de très mauvais augure pour les espèces animales et végétales vivant dans le delta.
Debris and oil from the Deepwater Horizon drilling platform float in the Gulf of Mexico after the rig sank April 22, 2010. The mobile offshore drilling platform was engulfed in flames after an explosion April 20.
Chaque jour, 800 000 litres de brut s'échappent de la
plate-forme pétrolière de British Petroleum (BP), qui a explosé le
22 avril dernier dans le Golfe du Mexique. Jusqu'ici, toutes les
tentatives mises en place par BP pour maîtriser la catastrophe ont
échoué. Brûler la nappe ajoute une pollution atmosphérique à la
contamination maritime. Les dispersants, en plus de ne faire que
diluer l'hydrocarbure sans le faire disparaître, provoque une
pollution chimique. Les barrages flottants installés sont
inefficaces: à certains endroits, les vagues ont projeté le pétrole
par-dessus les bouées. Le «couvercle» placé sur le puits pour
juguler la fuite a dû être retiré aussitôt après avoir été
installé.
«Le mal est fait, et la compagnie pétrolière peut communiquer
autant qu'elle veut, nous ne pourrons pas réparer cette
catastrophe, déclare Paul Delaunois, directeur de Greenpeace
Luxembourg. En revanche, nous pouvons prendre définitivement acte
des dangers liés à l'extraction du pétrole off-shore. Ces marées
noires sont la conséquence de notre dépendance aux fossiles.»
Le XXIe siècle ne peut et ne doit pas être celui du pétrole. En
plus d'être synonyme de pollutions colossales, le pétrole est une
énergie fortement émettrice de CO2. Or afin d'éviter les pires
conséquences du dérèglement climatique, nous devons inverser la
courbe des émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici à
2015. En un seul jour, les rayons du soleil qui frappent la Terre
génèrent assez d'énergie pour satisfaire le niveau actuel de la
demande mondiale pendant huit ans...
«Les gouvernements du monde entier sont aujourd'hui à la croisée
des chemins : ils doivent choisir entre la recherche de pétrole à
tout prix - off-shore en Louisiane, sables bitumineux en Alberta,
forage en Arctique - et le développement massif des économies
d'énergie et des filières renouvelables, permettant un avenir sûr
aux générations futures», conclut Paul Delaunois.
Greenpeace demande un moratoire sur l'extraction pétrolière
off-shore, et plus largement l'abandon du recours aux énergies
fossiles.