Si Fukushima survenait près du Luxembourg !

Communiqués de presse - mars 5, 2012
Greenpeace a manifesté ce matin au Luxembourg – comme dans d’autres pays à travers le monde – pour une sortie immédiate du nucléaire et a montré les conséquences irréversibles de cette technologie mortifère.

(c) Christophe Hebting/Greenpeace

Des militants de Greenpeace ont érigé un cimetière avec 200 croix nucléaires sur le Fort Thüngen, près des Trois Glands. Ils ont, en même temps, fixé une bannière avec le symbole nucléaire sur les murs du Bockfiels, près de la tour du « Huelen Zant ». Ces deux endroits symboliques du pays font partie des fortifications de la ville de Luxembourg qui ont été construites au 18ème siècle : elles ont survécu à 300 ans d'Histoire. «Nous avons choisi ces endroits historiques pour manifester pour une sortie du nucléaire. Dans le cas d’une catastrophe similaire à celle de Fukushima, dans l'une des centrales nucléaires des pays avoisinants le Luxembourg, ces endroits historiques ne seraient plus visitables et resteraient contaminés par les rejets radioactifs pendant beaucoup plus que ces 300 années», a déclaré Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg.

Certains pays, comme l’Allemagne, ont tiré les conséquences de la catastrophe de Fukushima, en optant pour une sortie du nucléaire. D’autres pays, comme la France, misent toujours sur le nucléaire et ont même l’intention de prolonger la durée de vie de leurs réacteurs. La catastrophe nucléaire de Fukushima nous a démontré que le risque d’un accident nucléaire grave – contrairement aux allégations infondées des autorités de régulation et de l’industrie nucléaire - n’est pas à un très faible niveau de probabilité et que les faits - la fréquence des accidents et la manière de les gérer - ne nous permettent pas d'écarter l'hypothèse selon laquelle un tel risque serait vraisemblable, bien au contraire.

Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima nous ont démontré que la zone directement concernées par les conséquences tragiques d’un accident nucléaire était comprise entre 100 et 300 kilomètres. La France, avec ses 58 réacteurs en fonctionnement et ses dizaines d’installations civiles et militaires, se contente de protéger la population dans une zone théorique allant de 2 à 10 kilomètres. La radioactivité, une fois libérée, s'étend bien au-delà des zones théoriques de protection. Même si c'est difficile à admettre par les autorités censées protéger la population.

Après la catastrophe de Fukushima, l'Union européenne a décidé d'imposer à chaque État membre des stress tests. L'opération vise à établir dans quelle mesure les réacteurs opérationnels en Europe peuvent résister à des scénarios extrêmes, comme des tremblements de terre, des inondations, des pannes de courant, des attaques terroristes, des crashs aériens ou encore des systèmes de refroidissement défaillants. Ceci ne signifie pourtant pas que les stress tests déboucheront sur la formulation d'informations définitives quant à la sécurité des centrales. Parce que des défaillances techniques ou humaines ne pourront jamais être exclues, pas plus que l'éventualité de phénomènes naturels extrêmes. 

Si un accident nucléaire survenait dans l'une des centrales proche de chez vous, vous ne seriez pas en sécurité. Une carte interactive montre que des millions de personnes dans le monde sont exposées aux risques d'un accident dans une centrale nucléaire, sans qu'elles en aient clairement conscience. Cette carte montre l'ensemble des réacteurs nucléaires en exploitation dans le monde. Avons-nous conscience que des millions de personnes sont menacées par une catastrophe similaire à celle de Fukushima, les centrales nucléaires étant de véritables bombes à retardement?


La conclusion principale que l'on peut tirer de la première analyse des stress tests est que dans l'état actuel des choses, de nombreux éléments susceptibles de contredire l'idéologie de la sûreté nucléaire, manquent à l'appel ou ont été écartés. Greenpeace réclame principalement qu’une analyse approfondie des plans d’urgence externes dans tous les pays de l’Union européenne soit incluse comme troisième volet dans le cadre des stress tests.

Greenpeace lance aujourd’hui également un appel au gouvernement luxembourgeois pour qu'il s’engage au niveau européen pour une sortie du nucléaire et prenne la seule décision responsable en œuvrant pour une interdiction d’importation d’électricité produite dans des centrales nucléaires. Le gouvernement doit protéger les populations, pas l'industrie nucléaire.

Pour plus d’informations : Roger Spautz ; tel : 54 62 52 27 ou 621 23 33 61