VW : Stop au Greenwashing!

Greenpeace répond à la prise de position d´Autodistribution Losch

Communiqués de presse - janvier 24, 2012
Jeudi dernier, Greenpeace a protesté avec une action spectaculaire chez le plus grand concessionnaire de Volkswagen au Luxembourg, Autodistribution Losch, contre la politique climatique destructrice du premier constructeur automobile européen. En effet, Volkswagen mène campagne contre un objectif européen de réduction des émissions de CO2 plus ambitieux et des normes qui permettraient de rendre nos voitures moins énergivores et moins polluantes.
 Dans une lettre à la presse, Autodistribution Losch a pris position le même jour par rapport aux arguments de Greenpeace.

A travers l'Europe, les militants de Greenpeace sont occupés à montrer Volkswagen tel qu'il est vraiment : un groupe menant une politique régressive, usant de son influence pour empêcher que des lois dont nous avons besoin pour protéger notre planète soient édictées. © Christophe Hebting / Greenpeace

 

Pressecommuniqué in deutscher Sprache

"La prise de position d'Autodistribution Losch est un exemple typique de greenwashing : il s'agit de se vêtir d'un manteau vert afin de distraire de la politique réelle de VW en matière de protection du climat", déclare Martina Holbach, chargée de campagne climat et énergie de Greenpeace Luxembourg. «VW se présente comme un constructeur respectueux de l'environnement. S'il n'est pas «vert», il veut donner à l'opinion publique une image écologique responsable. Mais c'est un écran de fumée. En réalité, dans les coulisses, Volkswagen est une des principales forces de lobby qui lutte contre une législation européenne plus ambitieuse qui permettrait d´avoir des voitures moins polluantes».

Dans sa prise de position, Autodistribution Losch prétend, qu´en matière de comportement responsable pour réduire les émissions de CO2, VW est depuis des années le fer de lance du secteur. Mais à ce jour, bien que Volkswagen affirme vouloir «montrer l’exemple», le groupe affiche de bien piètres résultats. Entre 2006 et 2009, Volkswagen est parvenu à réduire les émissions moyennes de son parc automobile de 7,8 % en moyenne, contre 18 % pour BMW et 14 % pour Toyota. Selon les données officielles de l’Union européenne, 88 % des nouvelles voitures vendues par Volkswagen en 2009 rejettent plus de 120 g de CO2/km. Pour protéger le climat, ce sont des émissions moyennes de 80g CO2/km à l'horizon 2020 et de 60g CO2/km d'ici 2025 qui s'imposent. On en est encore loin. Pour le moment, le groupe Volkswagen possède la plus grosse empreinte climatique de tous les constructeurs automobiles européens. Les nouvelles voitures vendues par la marque allemande en 2009 ont rejeté plus de cinq millions de tonnes de CO2 chaque année, représentant 23 % de la consommation de pétrole et des émissions de CO2 des nouvelles voitures européennes.

Dans sa lettre à la presse, Autodistribution Losch affirme que VW a environ 20 véhicules dans son programme qui émettent moins de 100 grammes de CO2/km, et que la technologie de réduction des émissions BlueMotion Technologies est disponible pour presque toutes les séries de voitures. En plus, le développement des concepts de propulsion alternatifs tels que les véhicules électriques serait accéléré par le groupe VW.


VW est effectivement un leader dans le développement des technologies automobiles plus propres et moins énergivores, comme par exemple la technologie BlueMotion. Par contre, la plupart des voitures vendues par le groupe VW sont des voitures énergivores. Les voitures de VW à faible consommation ne sont guère plus que des produits de niche. En 2010, seulement 6% du volume des voitures vendues partout dans le monde étaient équipées de cette technologie qui permet de rendre les voitures plus sobres.

Volkswagen pénalise les automobilistes à la recherche des véhicules moins polluants. Les consommateurs doivent payer plus cher pour disposer de cet avantage technologique. La nouvelle publicité de VW parue samedi dernier dans des journaux luxembourgeois apporte la preuve de cette politique climatique destructrice. Dans une brochure de 36 pages, on ne trouve que deux modèles équipés avec la technologie BlueMotion. Le scandale: dans la version BlueMotion, ces deux modèles - une VW Polo et une VW Golf - sont 5000 € plus chers que la version standard.

Finalement, dans sa prise de position, Autodistribution Losch n'a pas peur de prétendre que la volonté de VW d'établir un dialogue avec les organisations environnementales comme Greenpeace existe. On peut lire dans la lettre que „l’échange et la collaboration avec des organisations environnementales telles Greenpeace va de soi au sein de la Volkswagen AG, il n’y a pas d’obstacles à un dialogue fructueux à Wolfsburg“.

Force est de constater que jusqu´à présent, la direction du groupe VW refuse tout dialogue avec Greenpeace. Depuis des mois, Greenpeace demande une entrevue avec le management de VW pour discuter sur la politique climatique. Une entrevue fixée pour le 13 décembre 2011 avec le PDG de VW, Martin Winterkorn, a été annulée par la direction sous le prétexte que Greenpeace menait des journées d´informations à Wolfsburg lors de la conférence internationale sur la protection du climat.

«Greenpeace regrette que le PDG de VW Martin Winterkorn profite de chaque occasion pour éviter le dialogue avec Greenpeace», déclare Martina Holbach. «Il est inacceptable que Monsieur Winterkorn n´accepte pas d´être confronté aux vérités inconfortables de la politique climatique destructrice de VW».
 
«Greenpeace exige que Volkswagen assume sa responsabilité pour la protection du climat et cesse tout lobbying contre les principales lois européennes en faveur du climat. VW doit s'engager publiquement en faveur d'un objectif européen de réduction des gaz à effet de serre de -30% d'ici 2020 et soutenir des normes ambitieuses qui permettront de rendre nos voitures moins énergivores et moins polluantes», déclare Martina Holbach. «En plus, Volkswagen doit rendre l'ensemble de son parc automobile plus sobre. Le programme BlueMotion doit être proposé pour tous ses modèles sans supplément à payer».

Plus d´informations:

Martina Holbach, Greenpeace Luxembourg, tél. 54 62 52 24 / 621 23 33 62

Lisez le rapport « Le côté obscur de Volkswagen » (en français) ou « Die dunkle Seite des Volkswagen-Konzerns » (en allemand)