Vers une Politique Agricole Commune écologique? Beaucoup reste à faire!

Communiqués de presse - octobre 12, 2011
Bruxelles / Luxembourg, 12 octobre 2011 – Le Commission européenne a présente aujourd’hui sa proposition de réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) de l’Union européenne. Greenpeace regrette que la proposition de réforme de la PAC ne mette pas d’accents suffisants pour assurer un avenir durable à l’agriculture en Europe. La proposition de la Commission manque de mesures pour promouvoir dans l’Union européenne une agriculture vraiment écologique qui protège les ressources naturelles, qui est porteuse d’avenir pour les agriculteurs et respectueuse de la santé des consommateurs.

La nouvelle PAC sera en place pour la période de 2014 à 2020 et représente plus d’un tiers du budget de l’Union européenne. Dans ses discours préalables la Commission européenne avait annoncée une PAC qui réoriente l’agriculture européenne vers des pratiques plus écologiques et qui apporte des réponses aux nombreux défis environnementaux qui se posent dans le secteur agro-alimentaire.

« La Commission ne tient pas ses promesses, elle rate une occasion pour offrir aux agriculteurs européens une réelle perspective d’avenir. L’agriculture européenne a besoin d’une PAC verte qui aide à protéger les ressources naturelles, les sols, l’eau et la biodiversité. Seule la promotion d’une agriculture réellement durable peut à long terme assurer l’avenir économique des agriculteurs, notamment des petites et moyennes exploitations agricoles au Luxembourg! » déclare Maurice Losch, Chargé de Campagne OGM et Agriculture de Greenpeace Luxembourg.

Le rapport sur la situation et l’avenir de l’agriculture mondiale (IAASTD – International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development, 2008) est un des plus importants documents de référence en matière d’agriculture. Le rapport tire la conclusion que la seule option qui permet de nourrir à l’avenir et sous des conditions climatiques changeantes une population mondiale croissante est un modèle d’agriculture qui respecte le travail des agriculteurs et qui protège les ressources naturelles, notamment la biodiversité, l’eau et les sols. En favorisant encore trop une agriculture industrielle, la proposition de réforme de la PAC ne tient pas vraiment compte des conclusions du rapport IAASTD.

Selon Greenpeace les subsides de la PAC devraient soutenir une agriculture écologique qui protège les ressources naturelles (sol, eau, biodiversité), qui travaille sans OGM et qui s’attaque d’une manière cohérente et décidée à la problématique des pesticides et des fertilisants chimiques. La PAC devrait contenir un paquet de mesures concrètes qui assurent au niveau des exploitations agricoles la protection de la biodiversité, notamment en assurant une rotation et une diversité des cultures: au moins trois différentes cultures par ferme, dont une culture de plantes légumineuses. La promotion des cultures de plantes légumineuses dans l’Union européenne permettrait notamment de réduire les importations de matières fourragères OGM qui entrent actuellement dans la chaine alimentaire. En plus l’agriculture biologique devrait être soutenue d’avantage par les budgets de la PAC.

« C’est difficilement imaginable que plus d’un tiers du budget de l’Union européenne, de l’argent public, soit investi dans un type d’agriculture industrielle qui ne donne pas de vraies perspectives aux agriculteurs, qui pose de graves problèmes environnementaux et de santé publique. Nous demandons au Gouvernement et aux députés européens du Luxembourg de s’engager dans les mois à venir pour une PAC qui soutient une agriculture sans OGM et sans brevets sur le vivant et qui favorise des pratiques agricoles sans pesticides et sans intrants chimiques », déclare Maurice Losch, chargé de campagne OGM et Agriculture chez Greenpeace Luxembourg.

Contact :

Greenpeace Luxembourg, Maurice Losch, Chargé de campagne OGM et Agriculture

Tel. : 621 215 024 ; Email :

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