Ce matin, Paul Delaunois, directeur de Greenpeace Luxembourg, et Martina Holbach, chargée de la campagne climat et énergie, ont présenté à la presse leur analyse de l’échec du sommet de Copenhague. En outre, ils ont expliqué leurs revendications pour la futur politique climatique de l´Union européenne et du Luxembourg. Hier, le sommet de Copenhague était à l´ordre du jour du conseil des ministres de l´Environnement de l´UE.
"Le sommet de Copenhague s´est terminé sur un échec dramatique,
nos leaders politiques ont échoué", déclare Paul Delaunois. "Après
deux ans de négociations, pour décider sur le futur de notre
planète et de la survie de 6.5 milliards de gens, les plus
puissants pays du monde nous ont profondément déçu avec une maigre
déclaration politique sans objectifs quantifiés, sans engagements
contraignants et sans la moindre idée comment le processus
politique pourra être poursuivi pour qu´il se termine sur un accord
international, équitable, ambitieux et contraignant en 2010. Ce
sont les pays industrialisés et surtout les Etats-Unis et l´Union
européenne qui sont en grand partie responsables de ce désastre,
parce qu´ils ont refusé d´assumer leur responsabilité historique
pour lutter contre le réchauffement climatique", explique Paul
Delaunois.
Bien que le "non-Accord de Copenhague" reconnait que le
réchauffement climatique doit être limité le plus que possible en
dessous de 2°C, l´Accord ne définit aucune réglementation
systématique pour atteindre cet objectif. Par contre, les
conclusions proposent un système qui ressemble plutôt à une
collecte d´aumône: chaque état peut donner ce qu´il veut. Les
promesses de réduction des émissions de gaz à effet de serre
mises sur la table par les grands émetteurs sont jusqu´à présent
très loin d´être suffisantes. D´après le calcul des experts en la
matière (1), le monde serait condamné à une augmentation de la
température moyenne globale d'au moins 3,5°C. En prenant en compte
toutes les lacunes du calcul de réduction, comme par exemple les
mécanismes flexibles, les droits d´émissions connus sous
l'appellation "hot air", ainsi que les crédits forêts, Greenpeace
craint que ces promesses ne résultent en fait que dans la
continuation du "business-as-usual", ce qui représenterait une
augmentation de la température globale de 6°C jusqu´à la fin du
siècle.
Suivant le "non-Accord de Copenhague", toutes les nations qui
font partie de l´annexe I de la Convention-cadre des Nations Unies
sur le changement climatique (CCNUCC) doivent communiquer avant le
31 janvier 2010 leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à
effet de serre pour 2020 au secrétariat de la CCNUCC.
"Maintenant, nos leaders politiques ne peuvent simplement plus
revenir à l'ordre du jour comme si rien ne s'était passé. Il est
indispensable qu´ils reconnaissent leur échec collectif et trouvent
une solution. L´Union européenne qui se voit comme le précurseur
mondial en matière de protection du climat, doit assumer pleinement
ce rôle", exige Martina Holbach. "Nous appelons le gouvernement
luxembourgeois pour qu´il soutienne activement une déclaration
unilatérale de l´UE en ligne avec les recommandations scientifiques
en matière de protection du climat et les exigences des pays en
développement afin de se protéger contre les conséquences
désastreuses du changement climatique."
En ce qui concerne la politique climatique au Luxembourg,
Greenpeace Luxembourg estime que les discussions sur la futur
politique climatique nationale envisagées par le ministère du
développement durable pour le début de l´année prochaine
aboutissent enfin à une politique climatique efficace, cohérente et
en ligne avec les exigences de la science et des pays en
développement.
"Cependant, le succès des discussions dans le cadre de
l´élaboration du deuxième plan d´action CO2 sera largement
dépendant des négociations au sein de la Tripartite début 2010",
explique Paul Delaunois. "Nous appelons les partenaires sociaux à
prendre en compte toutes les exigences de la protection du climat
lors de leurs négociations et de ne pas mettre en cause la mise en
place d'une futur politique climatique ambitieuse au
Luxembourg".
Other contacts:
Paul Delaunois, tél. 621 49 30 14
Martina Holbach, tél. 621 23 33 62
Notes:
(1) www.climateactiontracker.org