Deux mois après Fukushima, et si la BGL-BNP et la HSBC préparaient la prochaine catastrophe nucléaire?

Communiqués de presse - mai 11, 2011
Deux mois après la catastrophe de Fukushima, Greenpeace vient de lancer un appel aux banques BNP Paribas et HSBC, toutes deux présentes sur le marché luxembourgeois, de renoncer à une participation dans le financement de la centrale nucléaire de Jaitapur en Inde. BNP Paribas est la première banque au monde à financer le nucléaire, sans prendre aucune mesure des risques des projets auxquels elle permet de voir le jour. Ainsi la BNP sera le principal financeur du projet de Jaïtapur, 6 réacteurs nucléaires de type EPR (European Pressurized Reactor) prévus sur une faille sismique en Inde.

Si Areva et Edf sont les acteurs connus de la filière, ils ne sont que la face visible de l'iceberg, De nombreux complices permettent, dans l'ombre, à cette industrie de prospérer. Les financeurs, au premier plan, doivent prendre leurs responsabilités et ne financer que des projets dont ils sont prêts à mesurer et à en assumer les risques. 

La BNP: première banque au monde à financer le nucléaire

BNP-Paribas est la première banque au monde à financer l'industrie nucléaire, avec au moins 13,5 milliards d'euros investis dans cette filière entre 2000 et 2009. Plus d'un tiers de ce montant (5 milliards d'euros) était destiné à EDF (premier exploitant nucléaire mondial détenu à 87 % par l'État français). Parmi la clientèle nucléaire de BNP, on trouve aussi Areva, le belge Electrabel ou encore la compagnie nucléaire japonaise Tepco, qui exploite la centrale de Fukushima. Qu'une banque place l'argent de ses clients pour un maximum de rendement, en calculant le risque pris, c'est une chose. Mais dans le cas de la construction d'un nouveau réacteur nucléaire, le risque financier est si important qu'aucune banque privée n'accepte de l'assumer.

Dans le cas des exportations d'EPR, c'est l'État français qui va assumer le risque financier lié au projet en lieu et place de la banque, par un mécanisme appelé crédit-export qui transfère le risque de la banque vers l'État. La banque prête donc de l'argent pour la réalisation du projet, mais n'en assumera jamais les risques: elle finance à l'aveugle, certaine de toucher le jackpot! 

Le nucléaire sûr n'existe pas. D'autant moins sur une faille sismique en Inde!

Les financeurs agissent donc de façon totalement irresponsable. Ainsi, la BNP et la HSBC sont les principales banques impliquées dans le prêt de plusieurs milliards d'euros qui financera 70 % de la vente des 2 premiers réacteurs EPR sur les 6 prévus en Inde, dans la région de Jaïtapur. Cette zone est traversée par trois failles tectoniques. Entre 1990 et 2000, pas moins de 3 séismes s'y sont produits, tous d'une magnitude supérieure à 5 sur l'échelle de Richter. La zone de Jaïtapur est classée à l'échelon 4 sur 5 sur l'échelle indienne du risque sismique, avec des séismes pouvant atteindre une magnitude de 7. Les seuls réacteurs ayant subi un séisme de cette ampleur sont les japonais.

«L'opposition de la population sur place, principalement des agriculteurs et des pêcheurs, est massive: ils vivent dignement des ressources naturelles (culture de la mangue, pêche artisanale) et ne veulent pas d'une centrale nucléaire, constate Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg. De plus, la centrale sera située dans une région qualifiée de haute qualité biologique par le gouvernement indien où la construction de centrales est supposée être interdite. Greenpeace demande que BNP-Paribas et HSBC se retirent de ce projet scandaleux à Jaïtapur et que les banques fassent toute la transparence sur leurs investissements radioactifs.» 

Other contacts:

Roger Spautz; tel: 54625227 ou 621233361