Greenpeace Luxembourg a présenté ce matin, dans le cadre d'une conférence de presse, son expédition internationale "Défendons nos Océans". La jeune géographe luxembourgeoise Dorothée Herr rejoindra dès mardi prochain l'équipage de Greenpeace sur l'Esperanza, pour un voyage en mer de trois mois. A partir des îles Açores, sur l'Atlantique, les militants de Greenpeace mettront en évidence les dégâts irréversibles causés par le chalutage de fond. L'expédition se poursuivra en Méditerranée, dans la mer de Barhein et l'océan Indien.
Dorothée Herr participe à l'expédition "Défendons nos Océans" comme matelot bénévole à bord de l'Esperanza et restera en mer pendant trois mois, des îles Açores à Singapour.
En novembre 2005, l'Esperanza avait quitté l'Afrique du Sud à
destination de l'océan antarctique pour s'opposer à la
chasse baleinière. Le bateau Greenpeace vient d'achever une
campagne en Afrique de l'Ouest pour s'opposer à la pêche
pirate. Pendant toute l'année, l'Esperanza va poursuivre son
expédition à travers les mers et les océans pour dénoncer les
graves menaces qui pèsent sur la vie marine, l'un des principaux
objectifs étant de promouvoir la création d'un réseau mondial de
réserves marines.
Depuis le début de l'expédition, Greenpeace a obtenu des
résultats. Les entreprises à capitaux japonais Gorton's, Sealord et
la maison mère Nissui ont
retiré leur soutien à l'industrie baleinière.
Un bateau frigorifique rempli de 11'000 caisses de poisson pêché
dans les eaux d'un des pays des plus pauvres d'Afrique, la Guinée,
vient d'être
déclaré illégal par les autorités espagnoles à Las Palmas. Sa
cargaison va être confisquée. La pêche pirate a été démasquée et ne
sera pas impunie.
A partir du mois de mai, pendant la troisième étape de
l'expédition, Greenpeace tentera d'obtenir un moratoire sur la
pêche au chalut de fond. En collaboration avec des
scientifiques du International Fund for Animal Welfare (IFAW) et du
Department of Oceanography and Fisheries de l'Université des Açores
(DOP/UAC), de nouvelles images des monts sous-marins, qui sont des
zones d'une biodiversité unique et encore inexplorée, seront
réalisées. Dans les grands fonds, les biologistes estiment qu'il
reste encore entre 500.000 et 5 millions d'espèces marines à
découvrir. Cependant, bon nombre de ces espèces sont gravement en
danger à cause de la pratique de pêche la plus destructrice au
monde: le chalutage de fond. S'ils sont autorisés à continuer ce
type de pèche, les chalutiers de fond de haute mer détruiront une
grande partie des espèces des fonds marins avant même que les
scientifiques n'aient pu les découvrir.
Cette étape a aussi pour but d'illustrer le concept de tourisme
baleinier en alternative à la chasse baleinière ainsi que de
prouver que la gestion durable de l'environnement peut bénéficier à
la population indigène.
La suite de l'expédition se concentrera sur la création d'un
réseau mondial de
réserves marines. Selon Greenpeace, pour la protection efficace
des espèces marines et de leurs habitats, 40% des océans devront
être mis sous protection pour permettre aux populations animales de
se régénérer. À l'intérieur des réserves, la taille des populations
augmente et les individus vivent plus longtemps et développent une
capacité reproductive accrue. La pêche dans les zones adjacentes de
ces réserves bénéficiera également de ce mode de gestion des océans
sans en compromettre l'avenir.
Lors de la quatrième étape de l'expédition en Méditerranée,
l'accent sera mis sur les élevages
de thon. Vu les grandes quantités de poisson nécessaires pour
nourrir un thon d'élevage, la Méditerranée est aujourd'hui
surexploitée et mise en danger par une pêche en partie
illégale.
La pollution
sera un autre sujet de cette quatrième étape. Elle constitue un des
impacts les plus significatifs de l'activité humaine sur les
océans. Au banc des accusés se trouvent - à part la pollution liée
aux hydrocarbures suite aux accidents et aux dégazages illégaux -
les eaux usées domestiques, les rejets industriels, les
déversements de déchets, l'exploitation minière, les pesticides et
engrais agricoles, les sources de chaleur résiduelle et les
décharges radioactives.
La dernière étape de l'expédition à laquelle participera
Dorothée Herr se concentrera sur la surpêche
dans l'océan indien. L'appétit de l'homme pour le poisson et les
capacités de ses moyens de pêche industrielle dépassent largement
les limites écologiques de nos océans et génèrent un impact
dévastateur sur les écosystèmes marins et, par conséquent, menacent
les moyens de survie de ceux qui dépendent des océans, pour le
présent et le futur.
Dorothée Herr participera à l'expédition "Défendons nos Océans"
comme matelot bénévole à bord de l'Esperanza et restera en mer
pendant trois mois, des îles Açores à Singapour. Elle communiquera
régulièrement sur un weblog
spécial du site internet "Défendons nos
Océans".