Les thermographies illustrent le gaspillage énergétique qui se produit actuellement dans les quatre secteurs - industriel, bâtiments publics, transport et habitations privées - et appellent le Luxembourg à s'engager davantage dans le domaine de l'efficacité énergétique.
Les activistes de Greenpeace ont érigé devant le ministère de
l'Economie un panneau illustrant au moyen de thermographies le
gaspillage énergétique qui se produit actuellement dans les quatre
secteurs - industriel, bâtiments publics, transport et habitations
privées - et appelant le Luxembourg à s'engager davantage dans le
domaine de l'efficacité énergétique. Rappelons que dans le cadre
des négociations sur cette Directive, Greenpeace avait réalisé au
cours de l'hiver dernier des thermographies de bâtiments
symboliques des capitales de l'Union européenne, pour attirer
l'attention sur l'absence de politique européenne permettant enfin
d'engager un programme ambitieux sur les économies d'énergie.
Actuellement, la Commission et le Parlement européens, sous
l'impulsion de la Présidence britannique, négocient un compromis au
sujet de la Directive sur "l'efficacité énergétique dans les
utilisations finales et aux services énergétiques". Cette Directive
a pour objectif d'amener les états membres à augmenter leurs
économies d'énergie pour contribuer à la protection du climat. Les
négociations menées à ce jour au Parlement européen et au Conseil
européen des ministres ont accouché d'une souris et ne permettront
certainement pas de contribuer fortement à protéger notre
climat.
Greenpeace critique le fait que des objectifs contraignants ne
figurent plus dans la proposition de la nouvelle Directive. Le
Parlement européen propose que les économies d'énergie s'élèvent à
11,5% sur 9 ans alors que le Conseil plaide pour un objectif de
réduction de seulement 9%.
Le Luxembourg, qui est représenté par son Ministre de l'Economie
Jeannot Krecké lors des négociations au sein du Conseil des
ministres, n'a pas été parmi les pays qui se sont le plus engagés
sur les économies d'énergies. Il s'est même prononcé contre des
objectifs contraignants.
"Des objectifs ambitieux et contraignants contribueraient à
réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre,
réduiraient la dépendance énergétique et les importations de l'UE,
augmenteraient la compétitivité de nos entreprises en encourageant
l'innovation, créeraient de nombreux emplois et apporteraient ainsi
un bénéfice net à l'économie européenne - jusque 10 milliards d'€
par an", affirme Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg dans une
lettre adressée au ministre Krecké.
L'isolation et la conception thermique peuvent réduire de façon
considérable la perte de chaleur et ainsi contribuer à freiner le
réchauffement de l'atmosphère. La quantité d'énergie nécessaire
pour chauffer les bâtiments existants peut être réduite en moyenne
de 30 à 50%. Dans les nouveaux bâtiments la consommation
énergétique pourrait être diminuée de 90-95%, en utilisant les
technologies et les conceptions "basse énergie" largement
disponibles sur le marché européen et luxembourgeois à un coût
compétitif. Il est estimé que la demande énergétique actuelle dans
tous les secteurs pourrait être réduite de façon rentable d'au
moins 30% à moyen terme.
Si la Commission et le Parlement européens ainsi que la
Présidence britannique arrivent à dégager un compromis sur la
Directive, ce nouveau texte sera présenté au prochain COREPER
(Comité des Représentants permanents) et les états membres n'auront
plus que cette chance pour proposer des amendements. Greenpeace
demande au Ministre de l'économie de s'engager pour insérer dans le
texte final de la Directive des objectifs contraignants visant des
économies d'énergie de 11,5% sur 9 ans ainsi que la fixation
d'objectifs intermédiaires avec une publication de plans d'action
tous les 3 ans.
Mise à jour de 18.00h:
Lors d'une réunion entre le Ministre de l'Economie,
Monsieur Jeannot Krecké, et des représentants de Greenpeace à midi,
le ministre a déclaré qu'il n'est pas en faveur d'objectifs
contraignants parce qu'il craint que le Luxembourg devra payer des
pénalités dans le cas où ces objectifs ne seraient pas atteints.
Ceci sera le cas sous le protocole de Kyoto.
Greenpeace regrette ce manque de courage politique et est d'avis
que sans objectifs contraignants les pays membres ne sont pas
incités à mettre en vigueur des mesures nécessaires pour réduire
les émissions de CO2 ou pour réduire la consommation d'énergie.
Dans le cas du protocole de Kyoto, signé en 1998, le Luxembourg a
dormi pendant 7 ans et des mesures concrètes dans tous les domaines
n'ont pas été réalisées. Greenpeace espère que le gouvernement
finalisera début 2006 un plan d'action fort pour réduire les
émissions des gaz à effet de serre dans tous les secteurs.
Other contacts:
Roger Spautz; tél: 545625227 ou 021233361
Notes:
1) Directive sur l'Efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques, COM (2003) 739