L’EFSA donne son accord à la réautorisation du MON810 - ignorant les évidences scientifiques et l’avis des Etats membres

Communiqués de presse - juillet 1, 2009
L’autorité de sécurité alimentaire européenne (EFSA) a ignoré une nouvelle fois l’avis des Etats membres et les preuves scientifiques en donnant un avis positif sur la réautorisation du maïs génétiquement modifié MON810. Récemment, 12 Etats membres, dont notamment la France, le Luxembourg ou encore l’Autriche avait adressé à l’EFSA leurs réticences relatives à une réautorisation du MON810 qui pose de sérieux risques pour la santé et l’environnement. Des arguments scientifiques qui ont mené déjà 6 Etats membres (1), dont la France et récemment le Luxembourg et l’Allemagne à interdire le MON810, a déclaré Greenpeace aujourd’hui.

«Encore une fois, l'EFSA ignore les évidences scientifiques relatives aux effets négatifs sur l'environnement du maïs transgénique MON810. Ceci est d'autant plus grave que la Commission européenne, bien loin d'assurer son rôle de gestionnaire des risques et de prendre en compte l'incertitude scientifique, ne se base que sur l'avis biaisé de cette seule agence. Cette situation intenable est d'ailleurs fortement critiquée par les Etats membres» déclare Maurice Losch, chargé de campagne OGM chez Greenpeace Luxembourg.

Des études scientifiques indépendantes, ont prouvé que le maïs pesticide MON810, développé par le géant américain de l'agrochimie Monsanto, a des effets négatifs sur l'environnement et sur certaines espèces animales (2). Des scientifiques indépendants ont sérieusement mis en cause la qualité du dossier soumis par Monsanto et du travail d'évaluation de l'EFSA. Dans une initiative sans précédent 18 Ministres de 12 Etats membres ont adressé à l'EFSA une lettre expliquant les preuves scientifiques que le MON810 a des effets négatifs sur l'environnement et notamment sur des insectes non-cibles.

Lors du Conseil européen de l'environnement de décembre 2008, les ministres ont appelé à l'unanimité à une réforme de la procédure d'évaluation et d'autorisation des OGM dans l'UE. Les ministres ont notamment appelé à ce que les impacts des OGM sur l'environnement et à long terme soient d'avantage pris en compte dans la procédure d'évaluation.

De son propre aveu, l'EFSA n'est actuellement pas en mesure d'évaluer correctement les OGM. Elle a admis avoir besoin de 24 mois pour restructurer sa capacité d'expertise des impacts sur le long terme des OGM, conformément à la législation en cours. En attendant, il paraît donc évident que le processus d'autorisation doit être suspendu jusqu'à ce que les procédures d'évaluation des risques soient réellement indépendantes, transparentes, et conformes aux exigences de la législation européenne. La Commission européenne a d'ailleurs appelé l'EFSA à se conformer au cadre légal avant avril 2010 - ce qu'elle n'a pas encore fait à ce jour.

«Comment l'EFSA peut-elle donner un avis positif sur la réautorisation du MON810, alors qu'elle a reconnu elle-même être dans l'incapacité d'évaluer correctement les impacts à long terme des OGM sur l'environnement? A l'heure actuelle, permettre à l'EFSA de publier des avis sur l'autorisation d'OGM est une attitude politique hautement irresponsable et dangereuse!», ajoute Maurice Losch. «Greenpeace appelle la Commission européenne à prendre en compte les évidences scientifiques relatives aux effets environnementaux et socio-économiques négatifs du MON810 et à refuser l'autorisation de tout OGM avant que l'EFSA est dans la capacité d'en évaluer correctement les risques».

Other contacts:

Maurice Losch, chargé de campagne OGM
Tel.: 621 215 024; Email:

Notes:

(1) Pays ayant interdit le MON810: Allemagne, Autriche, France, Grèce, Hongrie, Luxembourg
(2) Etude sur les impacts environnementaux du MON810:
www.greenpeace.to/publications/Bt-maize-in-Europe-2009.pdf