L’Europe peut tourner le dos aux énergies fossiles

Le scénario „Energy [R]evolution“ de Greenpeace indique la voie à suivre pour une Europe alimentée à 100% par les énergies renouvelables

Communiqués de presse - juillet 9, 2010
Le développement massif des énergies renouvelables et des technologies à faible consommation énergétique seraient liés à une forte création d'emplois et à la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. Telles sont les conclusions d'une nouvelle étude commandée par Greenpeace et l'European Renewable Energy Council (EREC) qui a été présentée aujourd'hui à Bruxelles. La troisième édition du rapport „EU Energy [R]evolution“, réalisée par l'Institut de thermodynamique technique du Centre aérospatial allemand (DLR), démontre que 97% de l'électricité en Europe et 92% de sa consommation totale d'énergie pourraient provenir des sources d' énergie renouvelable.

Ce développement serait accompagné par une réduction massive d´émissions de CO2 de 95% d´ici 2050. Tout en tenant compte du coût des investissements, les économies réalisées sur les importations des combustibles fossiles permettraient à l'économie européenne de dégager 19 milliards d´Euro d'excédants chaque année d´ici 2050. L´économie européenne serait de plus stimulée par la création de plusieurs centaines de milliers d'emplois nouveaux.

«L'Europe alimentée à 100% d´énergie renouvelable d´ici 2050 est indispensable pour la protection du climat. En plus, une telle démarche serait favorable pour notre économie. Le charbon et l'énergie nucléaire sont des poids morts pour l'innovation et le développement. Par contre, les énergies renouvelables peuvent fournir de nouvelles technologies, de l'emploi et de la sécurité énergétique. Afin d´exploiter ce potentiel, l'UE doit absolument redevenir très ambitieuse sur la question de la protection du climat, ce qui l'obligera à arrêter de subventionner massivement les combustibles fossiles et à soutenir activement la création d'une économie forte et propre," déclare Frauke Thies, conseillière pour la politique énergétique de l´UE à l'unité européenne de Greenpeace.

Comparé à d'autres "scénarios" énergétiques développés pour l'UE en 2050, le rapport "EU Energy [R]evolution" est certainement ambitieux mais, il est fondé sur des hypothèses réalistes basées sur une fourniture d'énergie flexible, décentralisée et donc, plus proche des entreprises et des collectivités locales.

Des exemples concrets, déjà mis en oeuvre dans différents pays de l'Union européenne, comme la Commune de Beckerich au Luxembourg, apportent la preuve que la [R]évolution énergétique n´est pas une utopie. En 1997, la commune de Beckerich a développé un concept énergétique afin d´investir dans des solutions durables. Dès 1998, le premier projet de biogaz a été développé et en 1999, la consommation d'électricité avait diminué de plus de 7% par habitant, par rapport à 1994. Aujourd'hui, 15% des ménages locaux ont réalisé des investissements dans l'énergie solaire, une subvention pour l'isolation des bâtiments a permis de réduire la demande d'énergie pour le chauffage. Une installation de cogénération à base de biomasse a été installé et est connectée à un réseau de chauffage. Ainsi, 90% de l'électricité utilisée par les ménages et 40% de l´énergie nécessaire pour le chauffage proviennent des énergies renouvelables. En 2020, Beckerich s'est fixée comme objectif de fonctionner à 100% d'énergies renouvelables.

"Greenpeace demande au gouvernement luxembourgeois de développer enfin des stratégies pour rendre le Luxembourg durable en matière d´approvisionnement énergétique. Bien que les énergies renouvelables et l´efficacité énergétique figurent parmi les priorités du programme gouvernemental, en réalité, nous n'avons constaté aucun progrès au cours des douze derniers mois. Par contre, le ministre de l´économie favorise la politique du "chéquier" : au lieu de développer les énergies renouvelabels au Luxembourg, il préfère les acheter ailleurs", constate Martina Holbach, chargée de la campagne climat et énergie chez Greenpeace Luxembourg. "Greenpeace se demande quand le gouvernement va-t-il enfin reconnaître que le Luxembourg pourrait profiter énormement du développement des énergies renouvelables et des technologies à faible consommation énergétique par la création d´emplois et par une plus grande indépendance des importations d´énergies de plus en plus coûteuses."

Other contacts:

Frauke Thies, Greenpeace European Unit, tél. 0032 2 274 1912
Martina Holbach, Greenpeace Luxembourg, tél. 621 23 33 62

Notes:

Le rapport „Energy [R]evolution“ et son résumé peuvent être téléchargés du site www.greenpeace.eu