Le gouvernement luxembourgeois doit prendre l´initiative européenne de stopper la culture du maïs transgénique MON810 de Monsanto

Communiqués de presse - février 15, 2005
Greenpeace accuse la Commission européenne d´exposer volontairement les Etats membres de l´UE aux risques irréversibles encourus lors de la culture de plantes transgéniques et de saper les dispositions de la Directive 2001/18 sur la dissémination des OGM dans l´environnement. La Commission européenne a inscrit en septembre 2004, malgré la forte critique opposée par 15 Etats-membres de l´UE, le maïs transgénique MON810 de la multinationale agro-alimentaire américaine Monsanto, au Catalogue Commun des variétés des espèces de plantes agricoles de l´UE. Le maïs MON810 devient donc la première plante transgénique à pouvoir être cultivée dans toute l´Europe et ce dès la prochaine période de plantation.

Maïs OGM: une expérience dangereuse

Au vu du fait qu´il n´existe à l´heure actuelle ni plan de biovigilance approfondi des cultures de MON810 ni règles sur la coexistence entre cultures OGM et non-OGM dans l´agriculture européenne, Greenpeace exige que les ministres luxembourgeois compétents prennent l´initiative de stopper toute culture de cet OGM et ce à l´échelle européenne. Conformément à la directive 2001/18 sur la dissémination des OGM dans l´environnement, les risques potentiels qui surviennent lors de la culture de plantes transgéniques doivent être surveillés continuellement. Or, alors que la Commission européenne prétend qu´il existe un plan de biovigilance approfondi concernant les cultures de MON810, certaines recherches prouvent pourtant le contraire. A ce jour, en effet, seule une simple étude menée par Monsanto et datant de 1995 a pu être mise à jour.

«La Commission européenne est en train de mener à mal les standards de sécurité actuellement en vigueur dans l´UE. Les Etats-membres qui ont combattu pendant des années pour que les règles en matière d´autorisation d´OGM soient renforcées, ne peuvent pas aujourd´hui ne pas agir,» explique Martina Holbach de Greenpeace Luxembourg. «Les ministres luxembourgeois compétents Mars di Bartolomeo et Lucien Lux doivent, sur le champ, faire stopper tout import et culture de MON810 et ce dans toute l´Europe».

Le MON810 produit la toxine dite Bt (en principe, uniquement présente dans les bactéries) qui doit protéger la plante de maïs contre l´invasion d´un insecte nuisible. Alors que l´étude de Monsanto datant de 1995 tient seulement compte de la possibilité d´apparition d´une résistance à la toxine Bt dans les populations d´insectes nuisibles, un nombre important d´études scientifiques publiées après cette date, indiquent qu´il existe un éventail alarmant d´autres effets néfastes possibles qui vont de l´accumulation de toxines dans le sol jusqu´à la mise en danger d´espèces bénéfiques. Conformément à la Directive 2001/18 de tels effets doivent dans tous les cas être pris en compte et surveillés de près, or aucune mention de ces derniers ne figure dans le document produit par Monsanto.

Lors d´une conférence de presse datant du 8 septembre 2004, David Byrne, à l´époque Commissaire européen pour la protection des consommateurs, a indiqué que Monsanto avait mis à jour son évaluation des risques, conformément à la Directive 2001/18 et que de plus, celle-ci avait été acceptée par les Etats-membres. Des demandes effectuées par Greenpeace auprès des autorités allemandes, autrichiennes et danoises montrent, au contraire, qu´un plan de biovigilance des cultures de MON810 mis à jour, n´a en réalité jamais existé.

La réglementation européenne actuelle autorise les Etats membres à décréter des interdictions nationales sur l´importation et les cultures d´OGM quand des faits scientifiques nouveaux concernant leurs risques potentiels sur la santé humaine et l´environnement apparaissent. La Hongrie a ainsi déjà par exemple interdit dès janvier 2005 l´import et la culture de MON810 sur son territoire. «Aujourd´hui, et vu les incertitudes concernant le maïs transgénique MON810, tous les Etats-membres de l´UE devraient faire de même» conclut Martina Holbach.

Téléchargez le rapport Surveillance des OGM : la Commission européenne ne protège pas les Etats-membres de l´UE