Des analyses menées par Greenpeace montrent la présence de substances toxiques dans le sang du cordon ombilical.
Greenpeace, soutenu par le WWF et d'autres ONG, appelle les
législateurs à replacer dans le futur règlement REACH la santé
publique et l'environnement en tête de leurs priorités, en
s'assurant que les substances chimiques les plus nocives soient
identifiées et progressivement éliminées, et en rendant obligatoire
la substitution de ces composés par des alternatives plus
sûres.
Le rapport, intitulé "
Toxiques en héritage", et portant sur l'analyse de sang
maternel et de cordon ombilical, révèle la présence dans ces
échantillons de substances chimiques toxiques connues ou présumées
dangereuses, et employées comme additifs dans de nombreux biens de
consommation courante. Ces substances pénètrent dans l'organisme du
bébé via le cordon ombilical sans être arrêtées par le placenta
(1).
"Les enfants à naître, se nourrissant via le cordon ombilical,
sont exposés à des substances chimiques provenant de produits aussi
courants que le plastique, les produits d'entretien, les
composants électroniques ou les cosmétiques. Il est choquant de
constater que ces substances chimiques sont présentes dans
l'organisme à tous les stades de la vie, et notamment dès le stade
fœtal, période où l'enfant est le plus vulnérable. Les
gouvernements doivent agir et exiger des industriels qu'ils
appliquent le Principe de Substitution pour tous les composés
susceptibles de s'accumuler dans l'environnement et les tissus
vivants", déclare Paul Delaunois, directeur de Greenpeace
Luxembourg (2).
Les produits chimiques incriminés se retrouvent dans
d'innombrables articles, depuis les boîtes de conserve jusqu'aux
appareils électriques, en passant par les pesticides, les
déodorants ou le dentifrice. La liste de ces substances chimiques
comprend notamment la famille très controversée des phtalates, des
muscs artificiels utilisés comme fragrances dans les parfums et
autres produits parfumés, ainsi que le triclosan, un agent
anti-bactérien des plus courants.
Ont également été détectés des composants perfluorés qui entrent
dans la fabrication de revêtements anti-adhésifs comme le téflon
ainsi que des retardateurs de flamme soupçonnés de provoquer des
troubles du développement chez l'enfant (apprentissage et
comportement). "Ces résultats justifient les préoccupations que
nous avions déjà soulevées avec nos précédents dossiers sur la
présence de ces substances dans le sang" (3), commente Paul
Delaunois.
D'autre part, la sensibilité des bébés à l'exposition à des
substances chimiques lors de leur développement, individuellement
ou en "cocktail", reste largement inconnue.
Le projet de nouvelle réglementation communautaire sur les
substances chimiques, REACH (Enregistrement, Evaluation, et
Autorisation des substances chimiques), offre une opportunité
unique et cruciale de protéger la santé humaine et l'environnement
des effets néfastes de ces substances chimiques, et de
responsabiliser les acteurs économiques, l'industrie chimique comme
les producteurs de biens de consommation. Néanmoins la version
actuelle de REACH, victime de l'activisme des lobbies, est loin
d'être satisfaisante. "Plusieurs centaines de milliers de
signatures de soutien à l'Appel de Paris (4) ont été réunies sur un
an par Greenpeace et d'autres ONG dans l'espace francophone de l'UE
pour exiger une action politique à la hauteur des enjeux sanitaires
et humanitaires" conclut Paul Delaunois.
En marge de la présentation de ce rapport, Greenpeace Luxembourg
a invité les parlementaires européens à se prononcer sur REACH qui
sera voté en première lecture au Parlement européen, le 17 novembre
prochain.
Other contacts:
Paul Delaunois, tél. (++352) 021 49 30 14
Notes:
(1) - Les réactions de deux pédiatres et d’un toxicologue sont également présentes dans le rapport
(2) - Sony, H&M;, Nokia, Ikea et d’autres entreprises se sont déjà engagées à abandonner progressivement l’utilisation de substances chimiques dangereuses dans la fabrication de leurs produits, démontrant la faisabilité de politiques de substitution.
(3) - Voir le dossier « Analyse">http://www.greenpeace.org/luxembourg/press/reports/detection-de-la-presence-de-su">Analyse du contenu chimique d’échantillons sanguins de quatre volontaires luxembourgeois » mai 2005, Greenpeace Luxembourg
(4) - Appel">http://www.artac.info/static.php?op=AppelPremPage.txt&npds;=1%22">Appel de Paris, déclaration internationale sur les dangers sanitaires de la pollution chimique, UNESCO, 7 mai 2004