Les représentants de la coalition "votum klima", Caritas, ASTM, Mouvement Ecologique et Greenpeace, lors de la conférence de presse.
Ils invitent, par ailleurs, le gouvernement actuel à abandonner
sa politique uniquement orientée sur des intérêts à court terme
pour enfin prendre des orientations compatibles avec sa
responsabilité globale. Les choix du gouvernement l'empêchent
manifestement de mettre en place une politique efficace de
protection du climat au Luxembourg. Dans le contexte de la
prochaine conférence internationale sur la protection du climat à
Poznan, ainsi que des négociations actuelles concernant le paquet
climat/énergie de l'UE, les organisations lancent un appel au
gouvernement et notamment, au ministre de l'Environnement, Monsieur
Lucien Lux, en faveur d'un engagement non équivoque qui
soutiendrait des objectifs clairs pour lutter contre le changement
climatique.
La semaine prochaine, les négociations internationales
commencent à Poznan, en Pologne, avec pour objectif de démarrer les
négociations pour une nouvelle Convention qui succèdera au
Protocole de Kyoto, en vue de réglementer la réduction mondiale des
émissions de gaz à effet de serre à partir de 2012. Il est
impératif qu´une nouvelle Convention pour la protection du climat
soit finalisée lors de la conférence de 2009 à Copenhague. L'enjeu
est de taille. La vitesse dramatique du changement climatique qui
menace des milliards de personnes, demande une action rapide et
radicale de la communauté internationale. Selon les scientifiques,
le monde doit atteindre le pic des émissions de gaz a effet de
serre en 2015, au plus tard et décroître rapidement ensuite. Pour
atteindre cet objectif, les nations industrielles doivent réduire
leurs émissions d'au moins 25 à 40% pour 2020. Pour limiter
l'élévation de la température moyenne globale en dessous de 2°C,
tous les Etats devront se diriger vers un arrêt rapide et complet
de toutes les émissions de gaz à effet de serre à l'horizon
2050.
Un des défis majeurs de la conférence de Poznan sera
l'intégration des pays émergeants et des pays en voie de
développement dans la lutte contre le changement climatique. Cet
enjeu n'a de chance de réussir que si les nations industrielles
comme le Luxembourg, font suivre leurs promesses d'un programme
d'action sérieux et indiscutable. Les nations industrielles (y
compris les Etats Unis) doivent s'engager à Poznan à réduire leurs
émissions de gaz à effet de serre dans leurs pays, et en plus, à un
soutenir fortement les pays en voie de développement, qui sont les
pays le plus exposés aux effets du changement climatique.
L'objectif de réduction pour le Luxembourg: au moins 30% jusqu'à
2020.
Puisque le climat mondial se modifie de plus en plus rapidement,
les experts exigent une réduction rapide et importante des
émissions de gaz à effet de serre. "La protection du climat doit
être prise au sérieux: ainsi, nous exigeons que le Luxembourg
baisse graduellement ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à
2020 d'au moins 30%, et cela exclusivement par des mesures de
réduction au niveau national", soutient Martina Holbach de
Greenpeace Luxembourg. "Ce but est réalisable car les potentiels de
réduction sont nettement supérieurs. Ce qui manque, c'est la
volonté politique. De plus, c'est dans l'intérêt de l'économie et
de la population de diminuer la dépendance du pays des sources
d'énergie fossiles."
Agir chez nous au lieu d'acheter des droits de pollution
ailleurs
Concernant la protection du climat, le Luxembourg est vraiment
loin d'être exemplaire. Même si sur le papier, le pays annonce
atteindre ses objectifs de Kyoto, dans la réalité, les émissions de
gaz à effet de serre se trouvent actuellement à un niveau supérieur
à celui de 1990. La balance de Kyoto est remplie presque
exclusivement par l'achat de droits d'émission à l'étranger.
Jusqu'en 2012 le gouvernement compte investir environ 250 millions
d'euros dans des projets douteux en matière de protection du
climat. Et cet argent va manquer pour les mesures nationales.
"Le gouvernement luxembourgeois doit agir dans le pays au lieu
de s'acquitter de ses responsabilités en achetant des droits de
polluer à l'étranger", exige Dietmar Mirkes d'Action Solidarité
Tiers Monde. "Jusqu'à présent, le Luxembourg, un des états les plus
riches du monde qui a aussi les émissions par habitant les plus
hautes de toute l'Europe, a à peine modifié sa propre politique
climatique. Si toutes les nations industrielles se comportaient
comme le Luxembourg, leur crédibilité serait définitivement perdue
dans les négociations internationales. Pourquoi les états les plus
pauvres de l'UE comme la Roumanie ou les pays émergeants comme la
Chine et l'Inde devraient-ils se déclarer prêts pour de vastes
réductions de gaz à effet de serre, si les nations riches refusent
de prendre leur responsabilité?"
Aider les victimes du changement climatique
Le Luxembourg a, en raison de ses émissions historiques et
actuelles et de sa bonne situation économique, une obligation
morale supérieure aux autres états au monde à s'engager pour la
protection du climat. Le soutien des pays en voie de développement
dans la lutte contre les conséquences du changement climatique doit
donc aussi être une priorité pour le gouvernement. "Bien que les
personnes vivant dans les pays les plus pauvres contribuent le
moins au changement climatique, ils sont les plus affectés par
notre gaspillage d´énergie et de combustibles fossiles" explique
Norry Schneider de Caritas Luxembourg. "Le Luxembourg doit
contribuer aux programmes d'aides aux pays en voie de développement
concernés, afin que soient mis à leur disposition, aussi rapidement
que possible, les moyens leur permettant de financer les mesures
d'adaptations au changement climatique ainsi que le transfert de
technologie nécessaire au développement de leurs économies sans
qu'ils aient recours aux énergies fossiles. Cet argent doit être
additionné au budget de la politique d'aide au développement. De
plus, le Luxembourg devra considérer la protection et l'adaptation
au changement climatique dans tous ses projets de soutien au pays
du Sud."
Créer des structures capables d'agir
Des objectifs contraignants de réduction des gaz à effet de
serre sont indispensables. Pour pouvoir les remplir, des
changements structuraux sont nécessaires: "La protection du climat
doit jouer un rôle central dans tous les domaines de notre société.
Pour que la protection du climat ne reste pas l'enfant mal aimé de
la politique luxembourgeoise, mais se transforme en une «success
story» pour la société luxembourgeoise, nous avons besoin d'une
politique cohérente impliquant tous les ressorts de l'état: du
gouvernement, aux administrations, en passant par les communes, les
ménages, les entreprises artisanales et l'industrie" expose Paul
Polfer du Mouvement Ecologique. "La planification du pays, les
politique du transport, de la construction, des logements, de
l'énergie et de l'économie doivent enfin aller main dans la main.
Chaque projet politique doit être contrôlé par rapport à son
"caractère respectueux du climat" avant que toute décision soit
prise."
"Votum Klima" veut gagner le soutien des partenaires sociaux,
des forces vives de la nation et du public avant les prochaines
élections législatives. Il faudra convaincre les futurs décideurs
politiques de la nécessité d'effectuer un virage de la politique
concernant le climat et l'énergie. En janvier 2009 après avoir pris
en compte les résultats de Poznan, les quatre organisations
présenteront leurs revendications dans le détail en vue d'établir
une future politique de protection du climat crédible.
Other contacts:
Martina Holbach, Greenpeace Luxemburg, Tel. 54 62 52 24,
Paul Polfer, Mouvement Ecologique, Tel. 43 90 30 26,
Dietmar Mirkes, Action Solidarité Tiers Monde,
Norry Schneider, Caritas Luxemburg, Tel. 40 21 31 518,