Greenpeace et l’ancien Directeur des sociétés Monsanto et Limagrain établies en Roumanie, Monsieur Dragos Dima, font part aujourd’hui, dans le courant d’une conférence de presse donnée lors de l’ouverture de la «Semaine Verte» à Berlin, de leurs craintes vis à vis de la volonté de la compagnie Monsanto de contaminer l’agriculture européenne avec son soja transgénique.
Des militants de Greenpeace occupent le siège Europe / Afrique de l'entreprise Monsanto à Bruxelles.
Le géant américain de la biochimie a en effet demandé
l'autorisation en décembre 2005 de pouvoir cultiver son soja
génétiquement modifié "Roundup Ready" (RR) dans toute l'Europe
lorsque sa licence d'exploitation actuelle - qui ne concerne que
l'importation et non pas la culture du soja RR - prendra fin en
2006.
"10 ans après l'introduction par Monsanto de son soja
transgénique dans l'environnement et dans notre nourriture, nous
avons collecté suffisamment de données à travers le monde afin de
pouvoir aujourd'hui affirmer que ce produit n'aurait jamais dû être
autorisé sur le marché. De récentes recherches en Roumanie ont
montré que depuis que la compagnie a introduit le soja dans ce
pays, la situation est devenue totalement incontrôlable. Les
Etats-membres de l'Union européenne doivent absolument ne pas
suivre l'exemple de la Roumanie, protéger leur agriculture et
s'opposer à la demande d'autorisation de Monsanto" énonce Susanne
Fromwald de Greenpeace Europe Centrale et de l'Est.
Un récent rapport de Greenpeace (1) vient de révéler que le soja
génétiquement modifié cultivé en Roumanie recouvre plus d'hectares
qu'officiellement enregistrés. A cause de ces cultures illégales et
d'une contamination inévitable, l'agriculture conventionnelle et
biologique n'est dores et déjà plus possible dans nombre de
régions.
"Les semences transgéniques sont un cadeau empoisonné. La
Roumanie n'a pas connu de débat scientifique et public avant leur
commercialisation. Ni les autorités, ni les entreprises n'ont
respecté le principe de précaution lors de l'évaluation des impacts
de ces plantes sur l'agriculture. Année après année, les surfaces
cultivées avec le soja transgénique résistant à l'herbicide
«Roundup» ont augmenté sans mesures adéquates de contrôle" explique
Dragos Dima. Lui-même a quitté Monsanto en 1999 lorsque les
premières semences transgéniques ont été introduites en
Roumanie.
Des officiels du gouvernement roumain, réagissant aux
découvertes de Greenpeace, ont déclaré que la culture des plantes
transgéniques devrait être réduite en 2006 et totalement éliminée
d'ici 2007 lorsque le pays devrait rejoindre l'Union européenne.
Cependant, le fait que Monsanto ait maintenant demandé une
autorisation de culture concernant l'Europe entière, devrait
empêcher la Roumanie de pouvoir se prémunir contre les OGM et les
contaminations génétiques.
"Des expériences en Argentine et aux Etats-Unis ont démontré que
la culture du soja transgénique de Monsanto empêche la poursuite de
l'agriculture conventionnelle et biologique, mène à l'augmentation
de l'utilisation de pesticides et rend les plantes plus sensibles
aux maladies (2). La destruction de forêts primaires anciennes,
spécialement en Argentine, est également étroitement liée à
l'expansion des cultures de soja transgénique. Enfin, des signaux
alarmants relatifs à la santé de souris nourries avec du soja
transgénique ont été rapportés. Greenpeace demande aux Etats
membres de l'Union européenne de rejeter avec vigueur la demande
d'autorisation de Monsanto", conclut Martina Holbach de Greenpeace
Luxembourg.
Other contacts:
Susanne Fromwald, Greenpeace Europe Centrale et de l’Est, ++43 664 612 6706
Martina Holbach, Greenpeace Luxembourg, 54 62 52 1
Notes:
(1) Rapport disponible (en anglais) chez Greenpeace, au 54 62 52 1.
(2) Benbrook, Charles, "Rust, Resistance and Rising Costs - Problems facing Soybean producers in Argentina", 20 January 2005 www.greenpeace.org/international/press/reports/rust-resistence-run-down-soi.pdf