De nos jours le charbon sert à produire presque 40% de
l'électricité mondiale. Toutefois brûler du charbon constitue une
des activités les plus nocives pour la planète. L'environnement est
endommagé de façon irréparable, ainsi que la santé des personnes et
des communautés du monde entier. Ce n'est pas l'industrie du
charbon qui paye pour les dégâts causés, mais bien toute la
planète.
Les besoins toujours croissants en matière d'énergie ont comme
conséquence une augmentation du recours au charbon. Entre 1999 et
2006, l'utilisation du charbon au niveau mondial a augmenté de 30%.
Dans le futur on prévoit des augmentations similaires si nous ne
réduisons pas notre dépendance du plus polluant des combustibles
fossiles.
Le charbon: la menace la plus dangereuse pour notre climat
Le charbon est en effet la source d'énergie la plus polluante et
la source principale des émissions de dioxyde de carbone
(CO2) au niveau mondial. Chaque année les centrales à
charbon produisent 11 milliards de tonnes de CO2. En
2005 ce chiffre correspondait à 41% des émissions de
CO2 provenant des combustibles fossiles. Si les projets
de construction de nouvelles centrales à charbon se réalisent, les
émissions de CO2 provenant du charbon seront de l'ordre
de 60% d'ici 2030.
A la demande de Greenpeace, l'Institut de recherche hollandais
de Delft a effectué une analyse préliminaire sur le coût externe de
l'impact sur la santé humaine et sur l'environnement causé par
l'extraction du charbon et sa combustion. Cette évaluation a été
centrée sur les coûts externes en 2007 liés aux changements
climatiques, sur l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique
et sur les décès dus aux graves accidents miniers - des facteurs
dont les données mondiales actuellement disponibles sont
raisonnablement fiables.
L'institut de Delft arrive à un total d'environ 360 milliards de
€. Au cours des prochains dix ans ce coût pourrait atteindre un
chiffre de plus de 3'600 milliards d' € - un montant six fois
supérieur au chiffre investi en 2008 pour le sauvetage économique
du secteur financier aux USA (700 milliards de US$, octobre
2008).
«Le coût réel du charbon souligne la nécessité d'agir de toute
urgence pour éviter les conséquences désastreuses d'un futur
alimenté au charbon», a déclaré Roger Spautz de Greenpace
Luxembourg.
Greenpeace a vivement critiqué les plans d'investissements
d'ENOVOS dans des centrales au charbon en Allemagne et aux
Pays-Bas.
Le projet de construction d'une centrale électrique à charbon de
plus de 400 MWe dans le port de Rotterdam aux Pays-Bas, proposé par
la société belge C.GEN est vendue au public et aux investisseurs
comme une 'centrale à hydrogène'. Cependant, l'hydrogène sera
obtenu par la combustion du charbon! Il s'agit donc bel et bien
d'une centrale à charbon qui risque d'aggraver fortement les
problèmes climatiques en raison de ses émissions de
CO2.
Par ailleurs, ENOVOS envisage d'investir dans un autre projet de
RWE, le géant de l'énergie allemand, qui projette de construire une
nouvelle centrale électrique dans laquelle le dioxyde de carbone
(CO2) serait séparé, capté puis évacué vers le nord de
l'Allemagne en vue d'un stockage définitif. Ce projet de stocker
le CO2 à des milliers de mètres de profondeur dans des
aquifères (couches de roches poreuses), subit une forte controverse
de la part de la population, controverse soutenue par le Parlement
du Land de Basse-Saxe lui-même, qui rejette les projets de stockage
du CO2 sur son territoire.
Pour contrer le changement climatique, il faut limiter
l'augmentation moyenne des températures globales sous la barre de
2°C. Ceci implique qu'en décembre à Copenhague, les pays
industrialisés, en tant que groupe, s'engagent fermement à réduire
leurs émissions de 23% d'ici 2015 pour atteindre 40% de réduction
d'ici 2020. Pour cela, il faut impérativement sortir d'un modèle
énergétique basé sur les énergies fossiles et annuler tout
investissement dans la filière du charbon si l'on ne veut pas
atteindre une augmentation des températures de 4, voire 6°C, d'ici
à 2100.
Greenpeace demande au gouvernement luxembourgeois, comme
actionnaire majoritaire de la société ENOVOS de refuser tout
investissement d'argent public dans des centrales au charbon, de se
prononcer contre le recours aux technologies de captage et le
stockage du CO2 et de soutenir une réduction de 40% des
émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés
d'ici 2020.
Other contacts:
Roger Spautz; tel: 54625227 ou 621233361