Non au charbon!

Communiqués de presse - octobre 9, 2009
Greenpeace a présenté ce matin son rapport «Le coût réel du charbon» et a réitéré sa demande au gouvernement luxembourgeois et ENOVOS de retirer les projets d’investissement dans des centrales au charbon en Allemagne et au Pays-Bas.

ENOVOS - NO CO2 !

De nos jours le charbon sert à produire presque 40% de l'électricité mondiale. Toutefois brûler du charbon constitue une des activités les plus nocives pour la planète. L'environnement est endommagé de façon irréparable, ainsi que la santé des personnes et des communautés du monde entier. Ce n'est pas l'industrie du charbon qui paye pour les dégâts causés, mais bien toute la planète.

Les besoins toujours croissants en matière d'énergie ont comme conséquence  une augmentation du recours au charbon. Entre 1999 et 2006, l'utilisation du charbon au niveau mondial a augmenté de 30%. Dans le futur on prévoit des augmentations similaires si nous ne réduisons pas notre dépendance du plus polluant des combustibles fossiles.

Le charbon: la  menace la plus dangereuse pour notre climat

Le charbon est en effet la source d'énergie la plus polluante et la source principale des émissions de dioxyde de carbone (CO2) au niveau mondial. Chaque année les centrales à charbon produisent 11 milliards de tonnes de CO2. En 2005 ce chiffre correspondait à  41% des émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles. Si les projets de construction de nouvelles centrales à charbon se réalisent, les émissions de CO2 provenant du charbon seront de l'ordre de 60% d'ici 2030.

A la demande de Greenpeace, l'Institut de recherche hollandais de Delft a effectué une analyse préliminaire sur le coût externe de l'impact sur la santé humaine et sur l'environnement causé par l'extraction du charbon et sa combustion. Cette évaluation a été centrée sur les coûts externes en 2007 liés aux changements climatiques, sur l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique et sur les décès dus aux graves accidents miniers - des facteurs dont les données mondiales actuellement disponibles sont raisonnablement fiables.

L'institut de Delft arrive à un total d'environ 360 milliards de €. Au cours des prochains dix ans ce coût pourrait atteindre un chiffre de plus de 3'600 milliards d' € - un montant six fois supérieur au chiffre investi en 2008 pour le sauvetage économique du secteur financier aux USA (700 milliards de US$, octobre 2008).

«Le coût réel du charbon souligne la nécessité d'agir de toute urgence pour éviter les conséquences désastreuses d'un futur alimenté au charbon», a déclaré Roger Spautz de Greenpace Luxembourg.

Greenpeace a vivement critiqué les plans d'investissements d'ENOVOS dans des centrales au charbon en Allemagne et aux Pays-Bas.

Le projet de construction d'une centrale électrique à charbon de plus de 400 MWe dans le port de Rotterdam aux Pays-Bas, proposé par la société belge C.GEN  est vendue au public et aux investisseurs comme une 'centrale à hydrogène'. Cependant, l'hydrogène sera obtenu par la combustion du charbon! Il s'agit donc bel et bien d'une centrale à charbon qui risque d'aggraver fortement les problèmes climatiques en raison de ses émissions de CO2.

Par ailleurs, ENOVOS envisage d'investir dans un autre projet de RWE, le géant de l'énergie allemand, qui projette de construire une nouvelle centrale électrique dans laquelle le dioxyde de carbone (CO2) serait séparé, capté puis évacué vers le nord de l'Allemagne en vue d'un stockage définitif. Ce projet de  stocker le CO2 à des milliers de mètres de profondeur dans des aquifères (couches de roches poreuses), subit une forte controverse de la part de la population, controverse soutenue par le Parlement du Land de Basse-Saxe lui-même, qui rejette les projets de stockage du CO2 sur son territoire.

Pour contrer le changement climatique, il faut limiter l'augmentation moyenne des températures globales sous la barre de 2°C. Ceci implique qu'en décembre à Copenhague, les pays industrialisés, en tant que groupe, s'engagent fermement à réduire leurs émissions de 23% d'ici 2015 pour atteindre 40% de réduction d'ici 2020. Pour cela, il faut impérativement sortir d'un modèle énergétique basé sur les énergies fossiles et annuler tout investissement dans la filière du charbon si l'on ne veut pas atteindre une augmentation des températures de 4, voire 6°C, d'ici à 2100.

Greenpeace demande au gouvernement luxembourgeois, comme actionnaire majoritaire de la société ENOVOS de refuser tout investissement d'argent public dans des centrales au charbon, de se prononcer contre le recours aux technologies de captage et le stockage du CO2 et de soutenir une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés d'ici 2020.

Other contacts:

Roger Spautz; tel: 54625227 ou 621233361