...issu d'une vache nourrie aux OGM?
La grande majorité des consommateurs rejetant les OGM,
Greenpeace demande à l´industrie alimentaire de refuser leur
utilisation dans l'alimentation animale. De plus, la mise en place
d'un étiquetage obligatoire des produits issus d´animaux nourris
aux OGM représente pour la fondation la seule mesure appropriée qui
pourrait garantir au consommateur son droit à l'information et ses
choix souverains en matière d'alimentation.
20 millions de tonnes de soja, de maïs et de colza génétiquement
modifiés sont importées chaque année en Europe. La grande majorité
de celles-ci (80%) est utilisée pour produire les matières
fourragères de nos animaux d'élevage. A l'heure actuelle, aucun
étiquetage permettant de distinguer les produits provenant
d'animaux nourris aux OGM des autres aliments n'existe, ni à
l'échelle européenne, ni au Luxembourg (3).
"Très peu d'entreprises présentes sur le marché luxembourgeois
peuvent à l'heure actuelle certifier que leurs produits proviennent
d'animaux nourris sans OGM" explique Anne Thomas, chargée de
campagne pour Greenpeace Luxembourg. "Alors que nos consommateurs
viennent clairement de démontrer qu'ils sont contre l'utilisation
des OGM dans la chaîne de production alimentaire, ceux-ci leur sont
pourtant imposés par les industriels."
L'étiquetage obligatoire des produits provenant d'animaux
permettrait aux consommateurs européens de faire un choix clair en
faveur du non OGM et d'inciter les marchés internationaux à ne plus
encourager la culture de plantes transgéniques. Au vu des résultats
du sondage que Greenpeace a fait mener, les consommateurs du
Luxembourg sont plus de 80% à vouloir s'engager dans cette
direction.
"Nous observons une méfiance très prononcée des consommateurs à
l'égard de l'utilisation des OGM dans l'alimentation des animaux.
La grande majorité des consommateurs demande plus de transparence
concernant la provenance des aliments et exige donc l'étiquetage
des produits alimentaires provenant d'animaux nourris aux OGM"
clarifie Marc Thilgen, Directeur d'études chez TNS ILRES.
Mettre en place des filières totalement non OGM pour la
production d'aliments est économiquement viable et rentable, comme
le prouvent les exemples de la NÖM, deuxième compagnie laitière
autrichienne, de la société Emmi en Suisse ou encore de la
"Upländer Bauernmolkerei" en Allemagne. Toutes ces entreprises
laitières ont banni les matières fourragères transgéniques de
l'alimentation des vaches à l'origine de leur lait.
Alors que le principal débouché des OGM reste le secteur de
l'alimentation animale, notamment européen, leur culture provoque
des ravages écologiques et sociaux dans les pays producteurs, par
exemple en Argentine.
"10 ans après les premières plantations de soja génétiquement
modifiés en Argentine, les conséquences sur l'environnement sont
désastreuses: utilisation d'engrais et d'herbicides en large
augmentation, plantes rendues beaucoup plus sensibles aux maladies,
mauvaises herbes résistantes et surtout, presque la moitié des
forêts tropicales anciennes du pays rasées afin d'y faire pousser
des fèves de soja", explique Anne Thomas. "Des alternatives non OGM
durables aux matières fourragères transgéniques existent pourtant.
Les entreprises doivent donc cesser d'utiliser les OGM lors du
processus de production alimentaire. Ceci répondrait non seulement
aux vœux de la majorité des consommateurs mais permettrait
également de préserver notre environnement de dommages graves et
irréversibles".
Other contacts:
Anne Thomas, chargée de campagne OGM, Greenpeace Luxembourg, +352 02119 46 21.
Marc Thilgen, Directeur d'études, TNS ILRES, +352 49 92 91.
Notes:
1. Les résultats détaillés du sondage ainsi qu'un document relatif aux OGM dans l'alimentation animale "Les OGM dans l'alimentation des animaux d'élevage: risqué et non nécessaire!" sont disponibles">http://www.greenpeace.org/luxembourg/press/reports/sondage-ogm-octobre-2005">disponibles ici.
2. TNS ILRES est le plus grand institut de sondage du Luxembourg; il est notamment spécialisé dans les études consommateurs.
3. Alors que les ingrédients et additifs alimentaires aussi bien que les matières fourragères transgéniques font l'objet d'un étiquetage depuis avril 2004, les produits provenant d'animaux nourris aux OGM (lait, œufs, viandes etc.) ne sont pas inclus dans le champ d'application des règlements européens (Règlements 1829/2003/CE et 1830/2003/CE).