Ce matin, des représentants des fédérations agricoles du pays ainsi que plusieurs organisations de développement et de protection de l'environnement (1) ont remis au Président de la Chambre des Députés, Lucien Weiler, une pétition contre la transposition imminente de la Directive européenne sur la Brevetabilité du Vivant. Les signataires exigent que le projet de loi actuel soit refaçonné de manière à ce que le principe de la brevetabilité des plantes et des animaux en soit totalement exclu.
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Environ 30 activistes de Greenpeace venant d'Allemagne, du Luxembourg, de France et de Suisse protestent contre la brevetabilité du vivant devant l'Office Européen des Brevets.
Le Ministre de l'économie Jeannot Krecké et la Commission
d'économie du Parlement ont pour l'instant été sourds à toutes
critiques et entendent transposer cette dernière coûte que coûte et
le plus rapidement possible.
Les organisations signataires mettent en garde contre le
principe de la brevetabilité des plantes et des animaux. Celui-ci
en effet ne fait que créer de nouvelles dépendances des
agriculteurs et des consommateurs envers les multinationales et
conduit à une monopolisation croissante de l'agriculture. La
brevetabilité ne touche en effet pas seulement les Organismes
Génétiquement Modifiés (OGM) mais également la reproduction
végétale et animalière ainsi que les générations à venir.
La Directive sur la Brevetabilité du Vivant accorde des droits
de propriété intellectuelle quasi absolus sur les plantes et les
animaux lors de la reproduction végétale et de la recherche de
nouvelles variétés de plantes. Des brevets pourraient ainsi être
accordés autant sur les semences que, lors de la culture et la
répartition de la récolte, sur les matières fourragères et les
plantes destinées à l'alimentation humaine. La même chose vaut pour
le domaine de la reproduction animale. Les brevets sur les plantes
et les animaux vont considérablement changer les conditions
économiques des agriculteurs et des reproducteurs. Ceux-ci
tomberont directement, au travers de licences d'exploitation, sous
la dépendance des grandes entreprises privées. Pour les
reproducteurs, la libre utilisation des variétés de plantes et des
races d'animaux sera considérablement restreinte.
De plus, la brevetabilité des semences accélérera sans conteste
le processus mondial de la concentration du domaine de la
reproduction végétale. La dépendance des agriculteurs sera étendue,
les possibilités de choix restreintes, les multinationales pourront
systématiquement bloquer l'accès aux semences. Celles-ci
deviendront trop onéreuses, notamment pour les pays en voie de
développement. Des institutions comme la Fondation Rockefeller et
les Nations Unies voient d'ailleurs dans ces brevets une mise en
danger sérieuse de la sécurité alimentaire au niveau mondial.
La Commission d'économie du Parlement va se réunir jeudi
prochain afin de probablement clôturer la session. Les fédérations
demandent instamment au Président du Parlement Lucient Weiler, au
Président de la Commission d'économie Alex Bodry et au Ministre de
l'économie Jeannot Krecké, de ne pas dédaigner leurs craintes
concernant la Directive et de proposer un projet de loi qui ne
représente pas une offense à l'agriculture luxembourgeoise. Les
organisations exigent par conséquent du gouvernement qu'il
s'engage, au niveau européen, à demander une renégociation de la
Directive sur la Brevetabilité du Vivant.
Other contacts:
Martina Holbach, Greenpeace Luxembourg, Tel. 54 62 52 1
Notes:
(1) Centrale Paysanne, Fräie Lëtzebuerger Baureverband, Bauerenallianz, Lëtzebuerger Jongbauer Jongwënzer Landjugend, CONVIS Herdbuch Service Elevage et Génétique, Veräin fir biologesch-dynamesch Landwirtschaft Lëtzebuerg, Verénégung fir biologesche Landbau Lëtzebuerg, Cercle de Coopération des ONG de Développement, Action Solidarité Tiers Monde, Transfair Minka, Aide à l´Enfance de l´Inde, Frères des Hommes, Service Jeunesse de la Centrale Paysanne, Greenpeace Luxembourg