Pas de brevets sur le vivant!

Communiqués de presse - janvier 17, 2006
Ce matin, des représentants des fédérations agricoles du pays ainsi que plusieurs organisations de développement et de protection de l'environnement (1) ont remis au Président de la Chambre des Députés, Lucien Weiler, une pétition contre la transposition imminente de la Directive européenne sur la Brevetabilité du Vivant. Les signataires exigent que le projet de loi actuel soit refaçonné de manière à ce que le principe de la brevetabilité des plantes et des animaux en soit totalement exclu. Participez à notre cyberaction Envoyez une e-carte à vos amis et connaissances

Environ 30 activistes de Greenpeace venant d'Allemagne, du Luxembourg, de France et de Suisse protestent contre la brevetabilité du vivant devant l'Office Européen des Brevets.

Le Ministre de l'économie Jeannot Krecké et la Commission d'économie du Parlement ont pour l'instant été sourds à toutes critiques et entendent transposer cette dernière coûte que coûte et le plus rapidement possible.

Les organisations signataires mettent en garde contre le principe de la brevetabilité des plantes et des animaux. Celui-ci en effet ne fait que créer de nouvelles dépendances des agriculteurs et des consommateurs envers les multinationales et conduit à une monopolisation croissante de l'agriculture. La brevetabilité ne touche en effet pas seulement les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) mais également la reproduction végétale et animalière ainsi que les générations à venir.

La Directive sur la Brevetabilité du Vivant accorde des droits de propriété intellectuelle quasi absolus sur les plantes et les animaux lors de la reproduction végétale et de la recherche de nouvelles variétés de plantes. Des brevets pourraient ainsi être accordés autant sur les semences que, lors de la culture et la répartition de la récolte, sur les matières fourragères et les plantes destinées à l'alimentation humaine. La même chose vaut pour le domaine de la reproduction animale. Les brevets sur les plantes et les animaux vont considérablement changer les conditions économiques des agriculteurs et des reproducteurs. Ceux-ci tomberont directement, au travers de licences d'exploitation, sous la dépendance des grandes entreprises privées. Pour les reproducteurs, la libre utilisation des variétés de plantes et des races d'animaux sera considérablement restreinte.

De plus, la brevetabilité des semences accélérera sans conteste le processus mondial de la concentration du domaine de la reproduction végétale. La dépendance des agriculteurs sera étendue, les possibilités de choix restreintes, les multinationales pourront systématiquement bloquer l'accès aux semences. Celles-ci deviendront trop onéreuses, notamment pour les pays en voie de développement. Des institutions comme la Fondation Rockefeller et les Nations Unies voient d'ailleurs dans ces brevets une mise en danger sérieuse de la sécurité alimentaire au niveau mondial.

La Commission d'économie du Parlement va se réunir jeudi prochain afin de probablement clôturer la session. Les fédérations demandent instamment au Président du Parlement Lucient Weiler, au Président de la Commission d'économie Alex Bodry et au Ministre de l'économie Jeannot Krecké, de ne pas dédaigner leurs craintes concernant la Directive et de proposer un projet de loi qui ne représente pas une offense à l'agriculture luxembourgeoise. Les organisations exigent par conséquent du gouvernement qu'il s'engage, au niveau européen, à demander une renégociation de la Directive sur la Brevetabilité du Vivant.

Other contacts:

Martina Holbach, Greenpeace Luxembourg, Tel. 54 62 52 1

Notes:

(1) Centrale Paysanne, Fräie Lëtzebuerger Baureverband, Bauerenallianz, Lëtzebuerger Jongbauer Jongwënzer Landjugend, CONVIS Herdbuch Service Elevage et Génétique, Veräin fir biologesch-dynamesch Landwirtschaft Lëtzebuerg, Verénégung fir biologesche Landbau Lëtzebuerg, Cercle de Coopération des ONG de Développement, Action Solidarité Tiers Monde, Transfair Minka, Aide à l´Enfance de l´Inde, Frères des Hommes, Service Jeunesse de la Centrale Paysanne, Greenpeace Luxembourg