Communiqués de presse - avril 25, 2007
Les émissions réelles de CO2 de l’année 2006 des industries luxembourgeoises qui tombent sous le champ du système d’échange de droits d’émissions et qui vont être publiées au courant du mois de mai par la Commission européenne, confirment que le gouvernement a été très généreux avec ces industries en leur allouant gratuitement plus de droits de pollution que nécessaire.
Voir notre tableau: Emissions réelles et quantités allouées dans le cadre du PNAQ 1 et du PNAQ 2
Dans le cadre du premier Plan National d'Allocation de Quotas
(PNAQ) qui couvre la période de 2005 - 2007, le gouvernement avait
alloué annuellement près de 3,2 millions de tonnes de CO2 aux
industries couvertes par la directive européenne. En 2005 les
émissions réelles n'ont été que de 2,6 millions de tonnes de CO2.
Ce dépassement de 20% des quotas alloués a été le plus important
des Etats membres de l'Union Européenne.
Les données de l'année 2006 confirment la générosité du
gouvernement: les émissions réelles des industries étaient de 2,7
millions de tonnes de CO2. Les quotas alloués dépassent les
émissions réelles de 19%. Les plus fortes augmentations des
émissions par rapport à l'année 2005 ont eu lieu dans les
installations de Profil Arbed à Differdange et à Esch Belval, dans
l'installation de Ares à Esch/Schifflange, ainsi que dans la
turbine gaz vapeur de Twinerg. Les émissions de l'installation Ares
à Esch/Schifflange et de la centrale Luxénergie Kirchberg ont
dépassé les quotas alloués dans le cadre du PNAQ. Par contre les
émissions de Ciments Intermoselle et de DuPont Powerhouse ont
diminué par rapport à l'année 2005.
Les résultats des émissions de 2006 ne donnent malheureusement
pas d'orientation précise sur le développement des différentes
entreprises. Des clarifications de la part du Ministre de
l'environnement sur les raisons des réductions ou augmentations des
émissions de ces industries s'avèrent nécessaires. Greenpeace
demande également toute la transparence sur le potentiel de
réduction de la consommation d'énergie des industries couvertes par
le système d'échange de quotas.
Greenpeace avait critiqué le gouvernement qui avait alloué trop
de droits d'émissions aux différentes industries dans le cadre du
premier PNAQ, ainsi que dans le cadre du deuxième PNAQ qui couvre
la période 2008 à 2012.
«Notre critique est confirmée par les émissions réelles de
l'année 2006», a déclaré Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg. «Le
gouvernement a toujours déclaré que l'année 2005 était une année de
test ou une année atypique. Les données de l'année dernière
confirment que ceci n'est pas le cas».
La Commission européenne devrait publier dans les semaines
prochaines un deuxième avis sur le PNAQ qui couvre la période de
2008 à 2012. La première proposition du PNAQ du gouvernement
luxembourgeois, dans laquelle il avait alloué 3,17 millions de
tonnes de CO2 par an aux différentes industries, avait été rejetée
par la Commission européenne parce que le Luxembourg ne respectait
pas l'esprit de la directive en allouant des quotas
particulièrement généreux à ses sites industriels alors que
l'objectif est de réduire les émissions de CO2 y compris dans le
secteur industriel et donc de n'accorder en aucun cas des quotas
supérieurs à ce qui est nécessaire.
Les PNAQ s'accompagnent de la mise en place d'un marché côtier
du CO2, qui permet aux entreprises qui ont fait des efforts de
réduction de leurs émissions de CO2 de revendre leur surplus de
quotas aux entreprises les plus polluantes. Cependant, ce marché ne
peut devenir fonctionnel que si les quantités allouées aux
industries sont réglées proportionnellement sur les objectifs de
Kyoto. Il s'agit aussi de créer dans le cadre de l'application de
cette législation des mécanismes favorisant les industries plus
propres.
Other contacts:
Roger Spautz; tel: 54625227 ou 621233361