Pourquoi le Ministre délégué au développement durable, Marco Schank, refuse-t-il de protéger la zone Natura 2000?

Communiqués de presse - septembre 3, 2010
Depuis le début de la semaine dernière, la société Sotel a repris les travaux dans la zone Natura 2000 Differdange Est–Prenzebierg/Anciennes mines et Carrières, la société du Groupe Arcelor-Mittal envisage de placer une ligne haute tension en vue d’approvisionner les aciéries du Sud du pays avec de l’électricité nucléaire française.

Des militants de Greenpeace ont pris position dans la zone Natura 2000 Differdange Est Prenzebierg/Anciennes mines et Carriéres. Ils protestent contre l'inaction du ministre délégué du Développement durable, Marco Schank, qui laisse en toute impunité dégrader une foret classée zone de conservation spéciale.

Leur premier acte a été de défricher en toute illégalité les arbres de la zone spéciale de conservation qui se trouvaient sur leur chemin, alors que l'autorisation ministérielle qui leur a été accordée, spécifie à son article 7 que l'abattage des arbres, haies et buissons est strictement limité à la période comprise entre le 1 novembre et le 28 février.

Prévenu par les soins de Greenpeace, Marco Schank a fait répondre à l'organisation de protection de l'environnement que: «Tout est en ordre, il n'y a pas de problème avec l'autorisation».

Greenpeace a par ailleurs demandé à la police de venir constater les faits en vue de porter plainte, mais ces derniers ne se sont jamais présentés sur les lieux du crime écologique.

En dernier ressort, Greenpeace a alors déposé un référé auprès du tribunal administratif en début de semaine, qui ne sera cependant analysé que mardi prochain.

Vu le peu d'intérêt manifesté jusqu'à présent par les autorités, les militants de Greenpeace ont décidé de rester présent dans la zone naturelle jusqu'à la décision concernant le référé, pour sauver ce qui peut encore l'être et de rappeler le ministre délégué, Marco Schank , à ses obligations.

«Tout comme le bourgmestre de Sanem, Monsieur Engel, qui a fait immédiatement interrompre les travaux qui avaient aussi repris illégalement sur le territoire de sa commune, Marco Schank a le devoir de faire appliquer les termes de l'autorisation ministérielles. Il doit donc, comme le prévoit la loi[1], procéder à la fermeture du chantier» déclare Roger Spautz de Greenpeace.

Greenpeace reproche ouvertement au ministère du Développement durable et des Infrastructures, au Chef de l'arrondissement Sud de la conservation de la nature et au préposé forestier de la commune de Differdange de fermer les yeux sur toutes les irrégularités et les infractions commises par Sotel dans la réalisation de ce chantier.

«Lorsqu' un Ministre laisse les intérêts économiques et financiers d'un groupe multinational prendre le pas sur le respect des lois et des règlements en vigueur, nous devons très sérieusement nous poser des questions sur sa probité et sur ses capacités a assumer toute l'ampleur de sa tâche» ajoute Paul Delaunois, directeur de Greenpeace.


[1] Art. 57 de la loi modifiée du 19 janvier 2004 concernant la protection de la nature et des ressources naturelles

UPDATE

12h00, zone Natura 2000 Differdange Est-Prenzebierg/Anciennes mines et Carrières

Sotel et Arcelor-Mittal ont ordonné l'évacuation de la camionnette et des militants de Greenpeace. Après plus de cinq heures de présence sur les lieux, les forces de l'ordre ont mis fin à l'activité de Greenpeace, une dépanneuse affrètée par Arcelor-Mittal est intervenue pour enlever la camionnette de l'organisation.

La police a pu constater le défrichement réalisé en toute illégalité par Sotel la semaine dernière et a enregistré la nouvelle plainte de Greenpeace. Elle devrait vérifier si ce chantier a été déclaré d'utilité publique ou non. Auquel cas, les autorisations délivrées par M. Claude Meisch, bourgmestre de Differdange seraient contraire au PAG de la commune.

«Il est particulièrement dérangeant et injuste de constater que Sotel et Arcelor peuvent poursuivre en toute impunité des travaux illégaux, alors que les militants de Greenpeace, certes se trouvant sur un terrain privé, étaient eux empêchés de poursuivre leur action» précise Paul Delaunois directeur de Greenpeace, avant d'ajouter «Si Marco Schank avait le courage de prendre ses responsabilités, nous n'aurions pas besoin d'intervenir».

Greenpeace annonce de nouvelles actions avant mardi, date à laquelle doit être débattue la demande en référé adressée au Président du Tribunal administratif par en vue de geler la poursuite des travaux jusqu'au jugement sur le fond sur la légalité du chantier.

Other contacts:

Paul Delaunois, directeur Greenpeace Luxembourg : 621493014
Roger Spautz : 621233361
Daniela Pichler : 621252199