Le maïs GM MON863: une expérience dangereuse
L'étude, qui sera publiée dans les prochains jours par le
journal américain "Archives of Environmental Contamination and
Toxicology", a analysé les résultats des tests toxicologiques menés
par Monsanto elle-même et transmis à la Commission européenne lors
de sa demande d'autorisation de mise sur le marché du maïs OGM
MON863 (2). Les résultats des tests toxicologiques montrent que des
risques significatifs pour la santé animale et humaine pourraient
être associés au MON863.
Ces résultats n'ont d'ailleurs pu être obtenus par Greenpeace
qu'à la faveur d'un procès (3) et ont ensuite été réexaminés par
une équipe de scientifiques indépendants avec à leur tête le
Professeur Gilles-Eric Séralini, un expert en biotechnologie du
gouvernement français venant de l'Université de Caen (4). Ce
dernier a énoncé lors d'une conférence de presse commune avec
Greenpeace à Berlin: "Les analyses menées par Monsanto ne tiennent
pas la route lorsqu'on les examine à la loupe - les analyses
statistiques sont notamment hautement questionnables. Encore pire,
la multinationale n'a pas jugé nécessaire d'étudier plus en détail
une différence significative entre le poids des animaux nourris aux
OGM et ceux qui ne l'ont pas été. Enfin, des données cruciales
provenant de tests d'urine ont été dissimulées par Monsanto dans
ses propres publications".
Le maïs transgénique MON863 a déjà fait l'objet de débats en
2003 lorsque des changements importants avaient été identifiés dans
le sang de rats nourris avec ce maïs. Pourtant, cela n'a pas
empêché la Commission européenne d'autoriser cet OGM en 2005 et
2006 pour l'importation et la transformation en alimentation
animale et humaine, alors même que la majorité des Etats-membres y
étaient opposés et avaient émis des doutes quant à l'innocuité de
celui-ci. L'analyse menée par le Professeur Séralini ne fait que
confirmer scientifiquement ces doutes. "Cette découverte enlève au
système d'autorisation des OGM européen tout reste de crédibilité.
Maintenant qu'il a clairement été démontré qu'un OGM
potentiellement dangereux a été autorisé en dépit de signes
apparents, il ne reste plus qu'à l'UE de repasser au crible toutes
les analyses des risques sanitaires menées sur les OGM déjà
autorisés et de retirer immédiatement le maïs MON863 du marché",
explique Christoph Then de Greenpeace International.
Au-delà de l'Europe, le maïs MON863 est également autorisé à la
commercialisation en Australie, au Canada, en Chine, au Japon, au
Mexique, aux Philippines, en Corée, à Taiwan et aux Etats-Unis.
"Il s'agit ici d'une alerte mondiale à laquelle une réponse
globale doit être apportée par l'Union européenne et les différents
Etats impliqués. En attendant, nous encourageons fortement le
gouvernement luxembourgeois à interdire immédiatement la
commercialisation du maïs MON863 et de ses dérivés et à s'engager
auprès de la Commission européenne afin que la procédure
d'autorisation des OGM soit enfin révisée", conclut Anne Thomas de
Greenpeace Luxembourg.
Vidéo: "Les OGM sont-ils dangereux pour la santé? - L'étude qui accuse"
Other contacts:
Christoph Then, Greenpeace International: +49 171 878 08 32
Anne Thomas, Greenpeace Luxembourg: +352 621 19 46 21
Prof. Gilles-Eric Séralini, CRIIGEN: +33 231 56 56 84
Notes:
1. L'article sera publié en ligne (http://www.springerlink.com/content/1432-0703) par le Journal américain "Archives of Environmental Contamination and Toxicology" dans les prochains jours. Il sera publié en mai. Un briefing de Greenpeace (en anglais) sur l'article est">http://www.greenpeace.org/international/press/reports/gp_briefing_seralini_study">est disponible ici.
2. Le maïs transgénique MON863 produit un nouvel insecticide appelé "Cry3Bb1 modifié", capable de tuer un insecte nuisible du sol (Diabrotica virgifera). Ce maïs contient également un gène de résistance à un antibiotique.
3. Plus">http://www.greenpeace.org/international/press/reports/mon863_chronicle_of_deception">Plus d'informations (en anglais).
4. L'équipe de recherche a été dirigée par Gilles Eric Séralini, Professeur à l'Université de Caen, et a inclus des experts appartenant au CRIIGEN, une organisation française regroupant des scientifiques indépendants (http://www.criigen.org).