Communiqués de presse - mars 24, 2009
Lors d´une conférence de presse ce matin, le Ministre de l´Environnement a présenté les chiffres provisoires des émissions de gaz à effet de serre du Luxembourg pour l´année 2008. D´après cette prévision, les émissions pour 2008 semblent avoir diminué de 5,2% par rapport à 1990, l´année de base du protocole de Kyoto. Bien que ces derniers chiffres prétendent que le Luxembourg soit sur le bon chemin, Greenpeace met en garde contre la politique climatique du gouvernement luxembourgeois: la réduction des gaz à effet de serre est notamment liée à la crise conjoncturelle et aux prix de combustibles fossiles fortement en hausse au cours des deux dernières années – une tendance qui peut s´inverser à tout moment.
L´organisation de protection de l´environnement est d´avis que
les quelques mesures - aussi louables qu'elles soient - qui ont été
prises par le Ministre de l´Environnement pour promouvoir la
protection du climat sont loin d´être suffisantes pour atteindre
les objectifs de protection du climat.
"Les émissions de CO2 au Luxembourg ont diminué en 2007 et 2008
notamment à cause des facteurs externes comme la crise économique
et des prix de combustibles fossiles en hausse. L´impact de ces
quelques mesures domestiques comme la prime sur les automobiles à
basse consommation ne nous semble pas si évident", déclare Roger
Spautz, chargé de campagne climat et énergie de Greenpeace
Luxembourg. "Force est de constater que le Luxembourg se trouve
toujours loin de son objectif de Kyoto et nous ne voyons pas de
stratégie cohérente comment notre pays puisse atteindre cet
objectif sans avoir recours aux mécanismes flexibles comme l´achat
de crédits d´émissions douteux dans les pays en voie de
développement."
D´après son objectif de Kyoto, le Luxembourg doit réduire ses
émissions à 9,48 millions de tonnes de gaz à effet de serre d´ici
2012. Actuellement, les émissions s´élèvent à 12,5 millions de
tonnes. Pour atteindre l´objectif de Kyoto, le gouvernement a prévu
d´acheter des droits d´émissions à l´étranger à hauteur de 250
millions d´Euro.
"Dans les prochaines années, le Luxembourg sera obligé de
changer sa politique climatique et énergétique. A partir de 2012,
les possibilités pour le Luxembourg d´acheter les droits
d´émissions à l´étranger seront fortement réduites," explique
Martina Holbach, chargée de campagne climat et énergie de
Greenpeace Luxembourg. "Pour atteindre nos futurs objectifs de
protection de climat, il ne suffira pas de limiter nos actions à
quelques mesures ponctuelles surtout visées aux ménages privés. Il
est indispensable que le gouvernement s´attaque avec des mesures
structurelles dans les secteurs qui contribuent le plus à notre
mauvais bilan climatique."
Le gouvernement devrait développer des pistes pour sortir de la
dépendance du "tourisme à la pompe", pour soutenir les industries à
devenir des secteurs "low carbon", pour favoriser la production
décentralisée d´électricité et pour renforcer les transports
publics. Pour y arriver, la décharge de la responsabilité pour la
protection du climat dans les mains d´un seul ministère qui doit se
battre sur ce dossier sans support et surtout sans cohérence avec
les politiques des autres ministères ne suffit pas. Greenpeace
pense que la protection du climat doit absolument devenir une
priorité pour le futur gouvernement - il est donc indispensable
d´établir une politique de protection du climat cohérente entre
tous les ministères, ensemble avec tous les acteurs nationaux.
Other contacts:
Martina Holbach, tel: 54625224 ou 621233362, e-mail:
Roger Spautz, tel: 54625227 ou 621233361, e-mail: