Communiqués de presse - novembre 9, 2004
La septième Conférence des Parties de la Convention de Bâle vient de confirmer que les navires bons pour la casse peuvent dorénavant être considérés comme des déchets; et que les pays signataires doivent veiller à ce que l'exportation de ces bateaux se fasse conformément aux dispositions de cette Convention. Pour Greenpeace, les efforts des Pays-Bas, qui assurent la présidence de l'Union européenne, ont été déterminants pour parvenir à cette avancée majeure pour l'homme et l'environnement.
Bon nombre de bateaux mis au rebut par les armateurs occidentaux
sont démantelés dans des pays du sud-est asiatique comme l'Inde et
le Bangladesh. Sur ces chantiers de démolition, où il n'y a aucune
règle de sécurité, des explosions de gaz, la présence massive
d'amiante et autres substances toxiques sont la règle. On ne compte
plus le nombre de morts et de personnes gravement blessées. Sans
oublier que des plages hier magnifiques sont devenues de vrais
chancres. Grâce à la Convention de Bâle qui considère ces bateaux
comme des déchets, de tels transferts de bateaux devraient faire
partie du passé.
Autorisation obligatoire
L'autre point positif confirmé lors de la réunion de la
convention de Bâle est qu'un pays comme l'Inde peut décider de ne
pas accepter sur son territoire un bateau non décontaminé. En
effet, la Convention de Bâle interdit l'exportation de déchets
dangereux des pays riches vers les pays en développement. Un navire
bon pour la casse ne peut désormais plus quitter son port d'attache
sans l'autorisation préalable du pays importateur. Enfin, les 163
pays signataires de la Convention de Bâle doivent veiller à ce que
la démolition s'opère d'une manière respectueuse de
l'environnement.
2.200 pétroliers
Pendant des années, la toute puissante industrie maritime s'est
opposée à toute mesure contraignante. Mais suite au désastre du
"Prestige", l'Union européenne, la France et l'Espagne en tête, a
décidé d'oeuvrer en faveur d'une réglementation internationale
forte et d'interdire notamment les pétroliers monocoques. 2.200
pétroliers de ce type sont prêts à être mis hors service et devront
être démantelés. Grâce aux nouvelles décisions prises dans le cadre
de la Convention de Bâle, leur démolition devrait se faire de
manière respectueuse de l'environnement et des ouvriers travaillant
sur les chantiers.
«Pour garantir que les décisions prises dans le cadre de la
Convention de Bâle seront appliquées, certaines réglementations
européennes doivent encore être finalisées début de l'année
prochaine sous la présidence luxembourgeoise. Greenpeace espère que
le gouvernement luxembourgeois fera de cette problématique une
priorité afin de garantir une mise en oeuvre rapide des décisions
politiques», déclare Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg.
Le cas Euronav: Greenpeace désigne des pratiques frauduleuses au Luxembourg
Début 2002, Greenpeace dénonce la société luxembourgeoise
Euronav Luxembourg s.a. qui a l'intention de vendre son vieux
pétrolier «Flandre» au chantier de démantèlement de Chittagong, au
Bangladesh. Auparavant, cette société avait déjà envoyé 3 vieux
pétroliers en Chine et au Bangladesh. Greenpeace a alors
immédiatement contacté la société navale pour lui demander de
procéder à la décontamination du bateau avant son envoi au
Bangladesh ainsi que les autorités compétentes pour que les accords
signés par le Luxembourg soient respectés.
Suite à l'absence de réaction de la
société Euronav s.a. et des autorités luxembourgeoises, Greenpeace
a porté plainte contre Euronav Luxembourg s.a. pour violation de la
convention de Bâle. Au courant de l'année 2003, une enquête fût
menée par un inspecteur du service de la police spéciale et le
rapport a été envoyé au Procureur d'Etat. Depuis, plus rien! Le
Procureur d'Etat n'a toujours pas rendu ses conclusions après
dix-huit mois et Greenpeace commence à trouver le temps long. "Nous
commençons à nous demander pourquoi ce dossier n'est pas traité en
temps et en heure par le Procureur, serait-il si dérangeant que
ça?" s'interroge Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg.