Un maïs OGM suspect toujours en circulation au Luxembourg!

Communiqués de presse - juin 25, 2007
Greenpeace a invité ce matin deux membres de l'équipe scientifique du CRII-GEN (1) à venir témoigner de l'«affaire du MON863», un maïs OGM produit et commercialisé en Europe par Monsanto. En mars dernier, une revue scientifique américaine avait publié les résultats alarmants de la contre-expertise, réalisée par le CRII-GEN, de l'étude réglementaire menée par la firme sur des rats de laboratoire (2). Des «signes de toxicité» avaient notamment été relevés chez les rongeurs nourris au MON863.

Le maïs GM MON863: une expérience dangereuse

Alors que le cas de ce maïs transgénique remet en cause l'efficacité du système d'évaluation des risques liés aux OGM et que le dossier a été placé sur l'agenda du prochain Conseil européen des ministres de l'environnement, son importation n'a toujours pas été interdite au Luxembourg malgré les demandes répétées de Greenpeace. L'association exige des ministres Mars di Bartolomeo et Lucien Lux, qu'ils agissent immédiatement au niveau national comme européen afin de stopper la commercialisation du MON863.

Le MON 863 est autorisé en Europe pour l'alimentation animale (août 2005) et humaine (janvier 2006). Le CRII-GEN a analysé les tests toxicologiques réalisés par Monsanto et fournis par la firme aux autorités européennes lors de sa demande d'autorisation. Outre le fait que les données brutes des tests n'ont pu être obtenues que par voie judiciaire, les scientifiques français ont été indignés de la pauvreté du contenu de ceux-ci. Monsanto a notamment qualifié des signes de toxicité relevés dans les foies et les reins des rongeurs nourris avec cet OGM comme étant «sans importance biologique». «Au-delà des anomalies hépato-rénale observées, Monsanto a omis de prendre en compte d'autres différences importantes apparues au niveau de la chimie urinaire et du poids des organes des rats notamment», constatent Dominique Cellier et Joël Spiroux du CRII-GEN.

L'Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA), organe en charge de l'évaluation des risques liés aux OGM et qui avait donné son feu vert au MON863 en 2004, a décidé de revoir sa copie. Elle a même invité les chercheurs français à venir lui présenter les résultats de leur étude. Le nouvel avis de l'EFSA prévu pour la semaine dernière, se fait attendre. «Même si la Commission européenne a, l'année passée, ouvertement critiqué le fonctionnement de l'EFSA, il est peut probable que l'agence revienne sur son premier avis positif concernant le MON863. C'est pour cette raison que nous estimons qu'il est du devoir des Etats-membres de prendre les devants sans attendre.» explique Anne Thomas de Greenpeace Luxembourg.

Au mois de mai dernier, le Docteur D. Cellier était déjà venu au Luxembourg expliquer le cas du MON863 à M. Mars di Bartolomeo, ministre de la santé. Même si celui-ci soutient officiellement l'Autriche, qui a demandé expressément à mettre ce dossier à l'ordre du jour du prochain Conseil européen des ministres de l'environnement, il n'a toutefois pas réagi  activement sur le plan national. «Les Etats-membres peuvent prendre des mesures nationales d'interdiction concernant l'importation de certains OGM s'ils les jugent trop risqués pour la santé ou l'environnement. L'historique du MON863 montre qu'il remplit parfaitement ces critères. Les ministres luxembourgeois compétents devraient maintenant arrêter de tergiverser et agir à l'unisson afin de protéger leurs citoyens et consommateurs», conclut Anne Thomas.

Other contacts:

Anne Thomas, chargée de campagne OGM, Greenpeace Luxembourg, 621 19 46 21 (gsm).
Dr. Dominique Cellier, portable: + 33 (0)6 73 86 98 49
Dr. Jöel Spiroux de Vendômois: + 33 (0)6 10 81 00 36

Notes:

(1) Le CRII-GEN est le Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique. Le Dr. Dominique Cellier (Université de Rouen), biostatisticien et le Dr. Joël Spiroux de Vendômois, médecin généraliste, sont membres du Conseil scientifique du CRII-GEN.

(2) L'article est disponible sous le lien suivant: http://www.springerlink.com/content/02648wu132m07804/fulltext.html