Un rappel à l’ordre nécessaire

Communiqués de presse - décembre 6, 2006
Ce matin, Greenpeace a tenu, à son tour, à commenter dans le détail la décision de la Commission européenne de rejeter le plan national d’allocation des quotas (PNAQ II) proposé par le ministre de l’Environnement. D’après l’organisation de protection de l’environnement, le gouvernement a tort de s’enfermer dans une position sans issue. Après dix ans d’inaction, il est temps de prendre enfin conscience qu’il faudra dans un avenir très proche réduire de toute façon nos émissions de CO2 et si ce n’est pas de façon volontaire, le Luxembourg y sera contraint. Lire le briefing détaillé (pdf)

Après dix ans d’inaction, il est temps de prendre enfin conscience qu’il faudra dans un avenir très proche réduire de toute façon nos émissions de CO2 et si ce n’est pas de façon volontaire, le Luxembourg y sera contraint.

Le climat va mal et il y a urgence. De conférence en conférence, de Montréal à Nairobi, tous les experts et la plupart des responsables politiques, y compris les membres du gouvernement  luxembourgeois, sont d'accord. Il faut faire quelque chose.  

En 1997, les états membres de l'Union européenne se sont engagés, en ratifiant le protocole de Kyoto, à réduire leurs  émissions de gaz à effet de serre. Pour y parvenir les Etats membres se sont dotés de différents instruments - dont la  participation aux mécanismes mis en place par le protocole de  Kyoto, les Plans nationaux d'allocation des quotas pour les sites industriels les plus polluants, les plans nationaux de réduction des émissions de CO2 -. La Commission européenne doit veiller à ce que les décisions soient bien mises en pratique par chaque Etat.

En remettant la semaine dernière son rapport sur le PNAQ II, la Commission européenne a fait trois constats affligeants pour le Luxembourg:

  1. Le Luxembourg n'est pas sur la voie d'atteindre son objectif contraignant fixé dans le cadre du Protocole de Kyoto, car ses émissions de gaz à effets de serre continuent de croître de manière conséquente.
  2. Le Luxembourg ne se conforme pas aux règles établies par la Directive, notamment en ne procédant pas aux évaluations indépendantes du potentiel de réduction d'énergie des différentes installations ainsi qu'en négligeant avant 2005, de faire réaliser par un organisme indépendant une comptabilisation systématique des émissions de gaz à effet de serre dans les différents secteurs industriels.
  3. Le Luxembourg ne respecte pas l'esprit de la Directive en allouant des quotas particulièrement généreux à ses sites industriels alors que l'objectif est de réduire les émissions de CO2 dans le secteur de l'industrie et donc de n'accorder en aucun cas des quotas supérieurs à ce qui est nécessaire.

Greenpeace en revenant sur ces constats enfonce le clou. "Il n'est pas normal que le gouvernement ne se rende pas aux conclusions de la Commission européenne, de la Deusche Bank ou encore du rapport Stern, car il faudra de toute façon réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Plus tôt on affrontera les réalités, plus tôt on se préparera aux défis climatiques, aux mieux le Luxembourg et  son industrie pourront retirer leurs épingles du jeu. L'inaction n'est jamais payante", s'est exprimé Paul Delaunois, directeur de Greenpeace Luxembourg.

Greenpeace a par ailleurs adressé de vives critiques sur les droits d'émission trop élevés accordés à différents sites industriels, dont la centrale turbine gaz vapeur, qui, selon Roger Spautz de  Greenpeace Luxembourg, n'est pas conforme avec les valeurs de référence spécifiques définies par la Commission européenne. D'autre part cette surallocation de quotas constitue une subvention étatique indirecte illégale, car la société revendra ses excédents d'émission sur le marché international du CO2.

"Il y aurait une erreur grave du gouvernement à vouloir promouvoir le développement industriel en contournant les contraintes environnementales liées à la lutte contre les changements climatiques" a ajouté Roger Spautz.

Greenpeace suggère que le ministre de l'Environnement revoie au plus vite son plan d'action en vue de la réduction des émissions de CO2, notamment en utilisant l'énorme potentiel de réduction des  émissions de gaz à effet de serre que constitue les carburants routiers, afin de préserver des marges de manœuvre pour le secteur industriel.

"Si le gouvernement concède qu'il y a urgence à agir, son action ne laisse pourtant pas entrevoir de modifications perceptibles. Il est temps que ce gouvernement prenne enfin ses responsabilités" a  conclu Roger Spautz.

Other contacts:

Roger Spautz, tel: 54 62 52 27 ou 621 23 33 61
Paul Delaunois, tel: 54 62 52 22 ou 621 49 30 14