Ce matin, Greenpeace a tenu, à son tour, à commenter dans le détail la décision de la Commission européenne de rejeter le plan national d’allocation des quotas (PNAQ II) proposé par le ministre de l’Environnement. D’après l’organisation de protection de l’environnement, le gouvernement a tort de s’enfermer dans une position sans issue. Après dix ans d’inaction, il est temps de prendre enfin conscience qu’il faudra dans un avenir très proche réduire de toute façon nos émissions de CO2 et si ce n’est pas de façon volontaire, le Luxembourg y sera contraint.
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Après dix ans d’inaction, il est temps de prendre enfin conscience qu’il faudra dans un avenir très proche réduire de toute façon nos émissions de CO2 et si ce n’est pas de façon volontaire, le Luxembourg y sera contraint.
Le climat va mal et il y a urgence. De conférence en conférence,
de Montréal à Nairobi, tous les experts et la plupart des
responsables politiques, y compris les membres du gouvernement
luxembourgeois, sont d'accord. Il faut faire quelque chose.
En 1997, les états membres de l'Union européenne se sont
engagés, en ratifiant le protocole de Kyoto, à réduire leurs
émissions de gaz à effet de serre. Pour y parvenir les Etats
membres se sont dotés de différents instruments - dont la
participation aux mécanismes mis en place par le protocole de
Kyoto, les Plans nationaux d'allocation des quotas pour les sites
industriels les plus polluants, les plans nationaux de réduction
des émissions de CO2 -. La Commission européenne doit veiller à ce
que les décisions soient bien mises en pratique par chaque
Etat.
En remettant la semaine dernière son rapport sur le PNAQ II, la
Commission européenne a fait trois constats affligeants pour le
Luxembourg:
- Le Luxembourg n'est pas sur la voie d'atteindre son objectif
contraignant fixé dans le cadre du Protocole de Kyoto, car ses
émissions de gaz à effets de serre continuent de croître de manière
conséquente.
- Le Luxembourg ne se conforme pas aux règles établies par la
Directive, notamment en ne procédant pas aux évaluations
indépendantes du potentiel de réduction d'énergie des différentes
installations ainsi qu'en négligeant avant 2005, de faire réaliser
par un organisme indépendant une comptabilisation systématique des
émissions de gaz à effet de serre dans les différents secteurs
industriels.
- Le Luxembourg ne respecte pas l'esprit de la Directive en
allouant des quotas particulièrement généreux à ses sites
industriels alors que l'objectif est de réduire les émissions de
CO2 dans le secteur de l'industrie et donc de n'accorder en aucun
cas des quotas supérieurs à ce qui est nécessaire.
Greenpeace en revenant sur ces constats enfonce le clou. "Il
n'est pas normal que le gouvernement ne se rende pas aux
conclusions de la Commission européenne, de la Deusche Bank ou
encore du rapport Stern, car il faudra de toute façon réduire nos
émissions de gaz à effet de serre. Plus tôt on affrontera les
réalités, plus tôt on se préparera aux défis climatiques, aux mieux
le Luxembourg et son industrie pourront retirer leurs épingles du
jeu. L'inaction n'est jamais payante", s'est exprimé Paul
Delaunois, directeur de Greenpeace Luxembourg.
Greenpeace a par ailleurs adressé de vives critiques sur les
droits d'émission trop élevés accordés à différents sites
industriels, dont la centrale turbine gaz vapeur, qui, selon Roger
Spautz de Greenpeace Luxembourg, n'est pas conforme avec les
valeurs de référence spécifiques définies par la Commission
européenne. D'autre part cette surallocation de quotas constitue
une subvention étatique indirecte illégale, car la société revendra
ses excédents d'émission sur le marché international du CO2.
"Il y aurait une erreur grave du gouvernement à vouloir
promouvoir le développement industriel en contournant les
contraintes environnementales liées à la lutte contre les
changements climatiques" a ajouté Roger Spautz.
Greenpeace suggère que le ministre de l'Environnement revoie au
plus vite son plan d'action en vue de la réduction des émissions de
CO2, notamment en utilisant l'énorme potentiel de réduction des
émissions de gaz à effet de serre que constitue les carburants
routiers, afin de préserver des marges de manœuvre pour le secteur
industriel.
"Si le gouvernement concède qu'il y a urgence à agir, son action
ne laisse pourtant pas entrevoir de modifications perceptibles. Il
est temps que ce gouvernement prenne enfin ses responsabilités" a
conclu Roger Spautz.
Other contacts:
Roger Spautz, tel: 54 62 52 27 ou 621 23 33 61
Paul Delaunois, tel: 54 62 52 22 ou 621 49 30 14