La “Fédération brésilienne des oléagineux” s’est engagée hier à ne plus acheter de soja provenant de zones fraîchement défrichées de l’Amazonie et ce, pendant une durée de deux ans. Cet accord résulte clairement de la campagne menée par Greenpeace autour de la problématique du soja.

Manaus (Brésil) La « Fédération
brésilienne des oléagineux » s’est engagée hier à ne plus acheter de
soja provenant de zones fraîchement défrichées de l’Amazonie et ce,
pendant une durée de deux ans. Cet accord résulte clairement de la
campagne menée par Greenpeace autour de la problématique du
soja.

Pour l’association de défense de l’environnement, il s’agit d’un
pas dans la bonne direction mais d’autres mesures sont nécessaires
pour pouvoir parler d’une véritable solution. C’est pourquoi
Greenpeace insiste auprès des entreprises concernées pour mettre en
œuvre le moratoire jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.

L’accord a été signé par des entreprises comme Cargill. Il fait
suite à la demande de livrer du soja cultivé durablement. Des
critères pour un soja ne contribuant pas à la déforestation ont été
définis en concertation avec Greenpeace et ce, dans l’attente de
l’élaboration et de la mise en œuvre d’un meilleur plan
d’affectation des sols. Cette demande formulée par des grandes
chaînes de supermarchés et des groupes comme Mc Donald a été
adressée aux traders de soja.

Ces derniers ont demandé plus de temps pour discuter de ces
critères et ont envisagé dans l’intervalle, l’option d’un moratoire
de deux ans. Ce qui permettra de poursuivre la réflexion sur les
critères et d’œuvrer à un accord avec les autorités brésiliennes
concernant un affinement de la législation et la création d’aires
protégées en Amazonie.

Le soja est la denrée alimentaire la plus lucrative cultivée au
Brésil et sa culture industrielle – très largement illégale –
constitue actuellement un des principaux moteurs de la
déforestation. En peu d’années, cette culture a occupé un million
d’hectares, entraînant dans son sillage des conflits violents:
défrichage et obtention illégale de terres. La majorité du soja est
destinée à être exportée vers l’Europe pour nourrir nos poules,
cochons et notre bétail.

« Cet accord est un pas en avant mais les paroles ne suffiront
pas », commente Wendel Trio, directeur des campagnes de Greenpeace.
« On ne pourra parler de résultat que lorsqu’un changement se
concrétisera sur le terrain. Des négociations supplémentaires
seront nécessaires et Greenpeace poursuivra certainement sa
campagne.

L’impact sur l’environnement de la production de soja, hors
Amazonie, pose par ailleurs problème. Il est donc essentiel de
placer les progrès enregistrés en Amazonie dans le cadre plus large
de la production mondiale et de mettre sur pied une initiative qui
permettra de cultiver le soja en portant moins atteinte à l’homme
et à son environnement. »

Pour Greenpeace, le combat ne s’arrête pas avec la signature de
cet accord. Elle maintient fermement sa revendication pour
l’éviction du soja OGM des rations des animaux d’élevage.