Suite à l’affaire révélée par le journal Américain Nature du 22 mars 2005, la compagnie Syngenta a été obligée d’admettre publiquement qu’elle avait vendu, entre autres à la Communauté européenne des semences de maïs OGM non autorisées depuis 4 ans. Le maïs OGM incriminé, appelé Bt 10, autorisé dans aucun pays du monde, est un maïs porteur d’un gène insecticide. Il a été mélangé par erreur à un maïs analogue, le Bt 11, autorisé, lui, dans un certain nombre de pays, dont la Communauté européenne.

Paris (France) Suite à l’affaire
révélée par le journal Américain Nature du 22 mars 2005, la
compagnie Syngenta a été obligée d’admettre publiquement qu’elle
avait vendu, entre autres à la Communauté européenne des semences
de maïs OGM non autorisées depuis 4 ans. Le maïs OGM incriminé,
appelé Bt 10, autorisé dans aucun pays du monde, est un maïs
porteur d’un gène insecticide. Il a été mélangé par erreur à un
maïs analogue, le Bt 11, autorisé, lui, dans un certain nombre de
pays, dont la Communauté européenne.

«Cet épisode malheureux montre à quel point les cultures
transgéniques sont incontrôlables, même par les compagnies qui les
développent,» a déclaré Arnaud Apoteker, responsable de la campagne
OGM à Greenpeace France. «Et en plus du manque de contrôle, on peut
s’inquiéter des manœuvres dilatoires des compagnies qui
commercialisent ces OGM.»

Il a fallu plus de trois mois après la découverte de la
contamination pour que Syngenta et le gouvernement américain
informent la Communauté européenne des exportations de ce maïs
illégal. De plus, la compagnie a tenté de cacher que ce maïs OGM
portait un gène marqueur de résistance à un antibiotique, que la
Communauté a interdit dans les OGM en raison des risques de
développement de résistance aux antibiotiques dans la population.
Malgré cela, la compagnie a refusé de publier l’information
nécessaire pour tester les importations de gluten feed (pour
l’alimentation animale).

Syngenta aurait vendu quelques centaines de tonnes de semences
de Bt 10 aux agriculteurs américains et on estime qu’environ 1000
tonnes de ce maïs illégal auraient pénétré la chaîne alimentaire
européenne et auraient été plantées sur des sites expérimentaux en
France et en Espagne. Selon le gouvernement français, les récoltes
de ces champs expérimentaux auraient été détruits. «Plutôt que de
présenter publi-reportage lénifiant en faveur des OGM afin de
tenter de rassurer le public français, nous aurions aimé que la
mission parlementaire se rende compte de la perméabilité des
systèmes de contrôle de l’UE et en conclue à la nécessité d’un
moratoire sur les cultures d’OGM,» a ajouté Arnaud Apoteker.

Devant l’illégalité des importations de maïs potentiellement
contaminé par un OGM non autorisé, l’UE vient d’introduire des
mesures d’urgence sur les importations de gluten feed des
Etats-Unis. Les Etats-membres ont voté le 15 avril à la quasi
unanimité une proposition de n’autoriser que les importations
américaines certifiées sans maïs OGM illégal. Sans moyen de
vérifier la contamination et sans ségrégation aux Etats-Unis, ces
mesures risquent de résulter en un embargo de fait des produits
d’alimentation animale à base de maïs américains.

Greenpeace se réjouit de cette décision, mais note qu’à défaut
d’une action vigoureuse et concertée de l’UE, ce cas de
contamination ne sera pas le dernier de la sorte. Les contrôles
laxistes aux USA et ailleurs signifient que l’Europe reste exposée
à des importations risquées d’OGM illégaux de blé, de riz, de soja
et de colza, en plus du maïs. «L’Europe est désarmée contre la
contamination potentielle par des OGM éventuellement dangereux pour
l’environnement ou la santé, y compris des OGM produisant des
produits pharmaceutiques. Tant qu’elle n’a pas les moyens de tester
tous les OGM disséminés aux Etats-Unis et dans le monde, elle doit
refuser les importations d’alimentation humaine ou animale qui
pourraient être contaminées par des OGM non autorisés,» a déclaré
Christoph Then, de l’unité européenne de Greenpeace.