Aujourd’hui, le match de Coupe du monde de football entre l’Afrique du Sud et l’Uruguay représentera un événement tout particulier pour les habitants de Jericho. Ils pourront en effet suivre les prouesses de leur équipe nationale grâce à une projection sur écran géant dont l’énergie sera fournie par du courant solaire. Cette installation photovoltaïque a été construite par des jeunes dirigés par un spécialiste suisse du solaire dans le cadre du projet Greenpeace « Solar Kick Off ». Le but de ce projet est de sensibiliser la population sud-africaine sur les potentiels des énergies renouvelables dans l’approvisionnement énergétique de leur pays.


En Afrique du Sud, les jeunes représentent 40% de la population, c’est sur eux que repose l’espoir d’un avenir énergétique pauvre en CO2. ©Greenpeace/Fotju

Ce projet de Greenpeace Afrique se nomme «
Thangkollo ya Solar » (Solar Kick Off). Il est destiné à la commune
rurale de Jericho, qui se trouve à 2 heures de voiture de
Johannesburg. Jusqu’à présent, la population n’y avait qu’un accès
limité à l’électricité. Les matchs de la Coupe du monde de football
seront retransmis sur un écran géant dans la salle polyvalente de
la commune. L’installation photovoltaïque qui fournit l’électricité
nécessaire est montée sur le toit de la salle. Elle a été
construite par des jeunes et des adultes de la commune qui ont été
instruits à ce travail lors d’un atelier organisé par Greenpeace
Afrique.

Michael Götz s’engage depuis plusieurs années pour le
ProjetSolaireJeunesse de Greenpeace Suisse. Il a dirigé cet atelier
et en retient qu’ « en Afrique du Sud, gigantesque pays, les jeunes
représentent l’espoir de mettre en place un avenir énergétique
pauvre en émissions de CO2. Le transfert de savoir-faire dans le
domaine des technologies solaires sensibilise aux énergies
renouvelables et ouvre des perspectives professionnelles. » Amos
Nkotsi, journaliste de la commune de Jericho, a visité l’atelier
solaire et trouve que « sans Greenpeace, cette grande fête du
football aurait sans doute eu lieu sans laisser la moindre trace
chez nous. Mais le solaire nous a permis de vivre la cérémonie
d’ouverture en direct et de regarder les matchs de notre équipe
nationale, en faisant simultanément de la publicité pour l’énergie
solaire! »

En Afrique du Sud, les investissements dans l’énergie solaire et
les énergies renouvelables sont un moyen essentiel pour réduire les
émissions de CO2; ce pays dispose en effet d’un grand potentiel
dans ce domaine. Le gouvernement sud-africain a reconnu
publiquement devoir réduire les émissions de CO2 du pays, mais
continue de miser sur les centrales au charbon pour produire de
l’électricité et compte faire face à l’augmentation de la
consommation avec du courant nucléaire.

De son côté, Greenpeace est convaincue qu’en s’engageant dans la
[R]évolution énergétique (voir encadré), l’Afrique du Sud pourrait
non seulement réduire drastiquement ses émissions de CO2, mais
aussi créer 78’000 emplois dans le secteur des énergies
renouvelables d’ici 2030. Pour cela, il faut toutefois renoncer
clairement à la dépendance aux combustibles fossiles. Si en plus,
d’autres gouvernements africains investissaient aussi dans un
avenir énergétique écologique, cela permettrait de créer 1.8
million d’emplois dans toute l’Afrique d’ici 2030. Et d’ici 2050,
78 % de l’énergie produite en Afrique proviendrait ainsi de sources
renouvelables.

Plus
d’informations