Les premières galettes de pétrole ont atteint les côtes de Port Eads, à l’extrême pointe sud de la Louisiane. Des fragments d’hydrocarbure ont notamment été repérés à l’intérieur des marécages, près de l’embouchure du Mississipi, ce qui est de très mauvais augure pour les espèces animales et végétales vivant dans le delta.


La compagnie pétrolière BP peut communiquer autant qu’elle veut, nous ne pourrons pas réparer cette catastrophe. ©Greenpeace/Beltra

Chaque jour, 800’000 litres de brut s’échappent
de la plate-forme pétrolière de British Petroleum (BP), qui a
explosé le 22 avril dernier dans le Golfe du Mexique. Jusqu’ici,
toutes les tentatives mises en place par BP pour maîtriser la
catastrophe ont échoué. Brûler la nappe ajoute une pollution
atmosphérique à la contamination maritime. Les dispersants, en plus
de ne faire que diluer l’hydrocarbure sans le faire disparaître,
provoque une pollution chimique. Les barrages flottants installés
sont inefficaces: à certains endroits, les vagues ont projeté le
pétrole par-dessus les bouées. Le « couvercle » placé sur le puits
pour juguler la fuite a dû être retiré aussitôt après avoir été
installé.

« Le mal est fait, et la compagnie pétrolière peut communiquer
autant qu’elle veut, nous ne pourrons pas réparer cette
catastrophe, déclare Anne Valette, chargée de campagne Climat. En
revanche, nous pouvons prendre définitivement acte des dangers liés
à l’extraction du pétrole off-shore. Ces marées noires sont la
conséquence de notre dépendance aux fossiles. »

Le XXIe siècle ne peut et ne doit pas être celui du pétrole. En
plus d’être synonyme de pollutions colossales, le pétrole est une
énergie fortement émettrice de CO2. Or afin d’éviter les pires
conséquences du dérèglement climatique, nous devons inverser la
courbe des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à
2015. En un seul jour, les rayons du soleil qui frappent la Terre
génèrent assez d’énergie pour satisfaire le niveau actuel de la
demande mondiale pendant huit ans…

« Les gouvernements du monde entier sont aujourd’hui à la croisée
des chemins: ils doivent choisir entre la recherche de pétrole à
tout prix – off-shore en Louisiane, sables bitumineux en Alberta,
forage en Arctique – et le développement massif des économies
d’énergie et des filières renouvelables, permettant un avenir sûr
aux générations futures », conclut Anne Valette.

Greenpeace demande un moratoire sur l’extraction pétrolière
off-shore, et plus largement l’abandon du recours aux énergies
fossiles.

Vidéo « Greenpeace fait un état des
lieux »