Tous les ordinateurs vendus par Samsung contiennent des substances chimiques dangereuses comme du PVC et des retardateurs de flamme bromés et ce, malgré des promesses répétées d’assainissement de sa production. Dans toute la gamme de téléphones portables, seuls deux modèles sont exempts de ces substances problématiques pour la santé et l’environnement. C’est pourquoi des militants Greenpeace ont déployé une banderole géante sur la façade du siège du géant coréen à Vilvorde (Belgique).


Action au siège du géant coréen à Vilvorde en Belgique. ©Greenpeace/Reynaers

Tous les nouveaux modèles de téléphones
produits par Apple, Nokia et Sony Ericsson sont fabriqués sans PVC
et sans retardateurs de flamme au brome et ce, depuis plus d’un an.
Second producteur de GSM au monde, Samsung ne fabrique que deux
modèles sans ces substances. En juin 2004, Samsung était le premier
fabricant d’électronique à s’engager publiquement à éliminer le PVC
et les retardateurs de flamme au brome (RFB) des nouveaux modèles
et ce, pour l’ensemble de sa gamme. Samsung s’est engagé à ne plus
utiliser de retardateurs de flamme au brome pour le début de
l’année 2010. En 2006, Samsung programmait l’élimination
progressive du PVC pour la fin 2010. Ces engagements successifs lui
ont permis d’engranger beaucoup de points et de bien se classer
dans le Guide pour une électronique responsable de Greenpeace.

Les promesses de Samsung n’ont finalement pas plus d’épaisseur
que l’écran de leurs téléviseurs, estime Martin Besieux de la
campagne Toxique de Greenpeace International. Ses concurrents
Apple, HP, Nokia et Sony Ericsson fabriquent depuis longtemps des
produits où l’on ne trouve plus ces substances toxiques, démontrant
ainsi que cet assainissement est parfaitement réalisable. En
reportant toujours ses promesses aux calendes grecques, Samsung
finit par trahir la confiance des consommateurs. Tout report dans
l’élimination des substances toxiques devrait être clairement
communiqué et motivé. C’est ce qui a été pratiqué par les autres
fabricants du classement de Greenpeace, parfois un an avant les
échéances. Samsung n’a admis que quelques semaines avant la date
butoir qu’il ne pourrait pas produire plus vert et qu’il ne
tiendrait pas ses promesses. Ces manœuvres dilatoires ne visaient
sans doute qu’à maintenir son score dans le guide publié par
Greenpeace.

Les RFB sont peu biodégradables une fois dans l’environnement et
peuvent être bioaccumulables – capables de se concentrer dans les
tissus des organismes vivants. Lors de leur utilisation, ils
peuvent se dégager des produits qui les contiennent. Ils peuvent
également former des dioxines pendant la combustion. C’est le cas
notamment pendant leur recyclage sommaire qu’ils connaissent en
Asie ou en Afrique. Les consommateurs accordent de plus en plus
d’importance à l’impact environnemental de leurs achats. Samsung
devrait comprendre que ce qui est bon pour la santé et
l’environnement est valorisant pour le fabricant.

Mise à jour

L’action de Greenpeace semble porter ses fruits puisque Samsung
vient de s’engager à fournir, pour le 19 avril prochain, un
scénario détaillé pour éliminer PVC et RFB de ses nouveaux
produits. Greenpeace rencontrera prochainement la direction du
groupe. Des propositions concrètes sont attendues pour tous les
nouveaux ordinateurs et téléphones portables du fabricant coréen.
Ce qu’on peut lire sur la banderole déployée ce matin, résume bien
la situation: «Samsung: broken promises» (Samsung: des promesses
non tenues).

Article «Pour une
électronique responsable»