Les pressions provenant de partout dans le monde ont forcé Monsanto d’annoncer qu’elle se retirait de la fabrication de l’hormone somatotrophine bovine recombinante (STbr), une substance génétiquement modifiée destinée à rendre les vaches laitières plus productives.


La multinationale agrochimique Monsanto est le principal producteur d’organismes génétiquement modifiés (OGM), responsable de plus de 90% des cultures transgéniques dans le monde. ©Greenpeace/Reynaers (Archives)

La décision de Monsanto d’abandonner l’hormone
STbr aux États-Unis survient après que les consommateurs de
nombreux pays et les marchés internationaux eurent exprimé leur
opposition au lait produit avec une hormone de croissance
génétiquement modifiée. Des entreprises comme Safeway, Starbucks et
Kraft ont récemment annoncé qu’elles retiraient le lait produit
avec l’hormone STbr aux États-Unis. Le lait et les fromages faits
avec l’hormone SBbr ont été interdits au Canada et en Europe depuis
une dizaine d’années. Cette décision par Monsanto réduira les
importations d’aliments transformés contenant des produits laitiers
STbr, comme la crème glacée et les aliments pour bébé que les
consommateurs d’ici achètent.

«C’est une grande victoire pour les
consommateurs des États-Unis, du Canada et au Québec», constate
Éric Darier, le directeur de Greenpeace Canada. «Le rejet soutenu
et massif du lait à la STbr souligne encore davantage la nécessité
d’instaurer l’étiquetage pour tous les aliments OGM.»

C’est une deuxième défaite de Monsanto sur
l’hormone STbr cette année. L’entreprise n’a pas réussi à
contrecarrer le rejet des consommateurs et a perdu la bataille dans
plusieurs États américains qui ont approuvé l’étiquetage du lait
sans hormone STbr.

La STbr a été bannie au Canada en 1998 après que des
scientifiques eurent publiquement fait part des inquiétudes que
soulevait l’hormone concernant la santé publique et la sécurité
alimentaire. Parmi les préoccupations sanitaires soulevées,
mentionnons: l’apparition de phénomènes de toxicité chez les vaches
comme la mastite, une contamination accrue du lait par le pus et
les antibiotiques, et des concentrations plus élevées d’un agent
cancérigène, l’IGF-1. Les autorités américaines ont autorisé la
STbr en 1993.

«Si ce genre d’aliments était sécuritaire,
Monsanto poserait des étiquettes « fait avec des OGM » sur chacun de
ses produits. Au lieu de cela, l’entreprise fait tout ce qu’elle
peut pour empêcher le consommateur de savoir ce qu’il mange. Mais
la stratégie de Monsanto va finir par se retourner contre elle
lorsque les consommateurs commenceront à mettre en doute
l’innocuité des aliments OGM pour la santé et l’environnement»
soutient Éric Darier.