La roue de l’action climatique tourne doucement, mais, à Paris, elle a tourné. Cet accord met les énergies fossiles du mauvais côté de l’histoire.

 Kumi Naidoo à la COP21 devant l'ours géante Aurora

De nombreux points ont été dilués et pollués par ceux qui dépouillent notre planète, mais il contient une nouvelle limite impérative de hausse des températures à 1.5°C. Ce chiffre, ainsi que l’objectif de zéro émissions d’ici la deuxième moitié du 21e siècle, va causer bien des émois dans les sièges sociaux des compagnies pétrolières et dans les palaces des pays exportateurs de pétrole. C’est une très bonne chose. Cela montre que le mouvement vers la fin des énergies fossiles est inévitable.

 Maintenant débute la prochaine étape importante pour notre siècle. Comment remplissons-nous cet objectif ? Les mesures mentionnées par l’accord de Paris ne nous permettent pas d’y arriver. Ces accords peinent à mettre en place des mécanismes assurant une action réelle et décisive. Nous avons un mur de 1.5°C à gravir, mais l’échelle est trop courte. Les objectifs d’émissions sur la table ne sont pas assez ambitieux, et l’accord ne met rien en place pour changer cela.

 Cet accord ne contient pas assez de mesures pour les pays et peuples qui sont aux avant-gardes du changement climatique. Cela constitue une injustice inhérente et profonde. Les pays qui sont à l’origine du changement climatique n’ont pas promis assez aux populations qui perdent déjà leurs moyens de subsistance – voire leurs vies.

 Cet accord seul ne nous sortira de l’impasse dans laquelle nous sommes, mais il peut nous aider à trouver le chemin. Pour nous sortir des énergies renouvelables nous allons devoir mobiliser encore un plus grand nombre de personnes. Cette année, le mouvement environnemental a mis fin au projet de pipeline Keystone, a buté Shell en-dehors de l’Arctique et mis le charbon sur la voie de la fin. Nous nous battons pour un futur éclairé par les énergies renouvelables, et c’est un futur que nous allons gagner.

 La Place de l'Etoile transformée en Soleil lors de la COP21

 C’est pourquoi nos efforts ne se sont jamais limités aux enceintes de ces centres de conférence. Nous continuerons longtemps après la fin de ces discussions de porter notre message de justice, d’équité, de protection environnementale, et de nous faire l’écho de la demande collective pour accélérer la fin des énergies renouvelables.

 Nous sommes venus à la COP avec espoir. Pas avec l’espoir que nos gouvernements prendraient les mesures nécessaires, mais un espoir basé sur un mouvement que nous avons construits avec de nombreux partenaires. Ensemble nous tenons tête à l’oligarchie des énergies fossiles, nous mettons en avant des solutions, et nous faisons évoluer l’échiquier politique.

Alors que les leaders politiques marchent, notre mouvement court, et nous devons continuer à courir.

De l’Arctique au Brésil, des sables bitumineux de l’Alberta aux tourbières indonésiennes, du Golfe du Mexique à la Méditerranée, nous ferons face à ces sociétés sans visage et gouvernements régressifs qui mettent en danger le futur de nos enfants.

Nous soutiendrons nos solutions, si belles et si simples, contre le changement climatique, 100% d’énergie renouvelable pour tous, et nous ferons en sorte que ce message soit entendu et accepté. Des cours d’école en Grèce aux lampadaires indiens, jusqu’aux petites communautés arctiques comme Clyde river au Canada, nous mettrons en évidence les solutions propres, renouvelables, qui sont déjà là. Nous ferons pression sur les gouvernements pour que ces solutions soient disponibles pour tous, rapidement.

 Enfin, nous serons aux côtés des communautés aux avant-gardes du changement climatique. Ils sont les moteurs de ce mouvement. Ce sont eux qui affrontent la montée des mers, les tempêtes géantes, et les effets directs de la non-action collective de nos gouvernements. Nous amplifierons leurs voix afin que le monde soit forcé d’entendre notre appel au changement.

En 2016, le mouvement climatique dans son ensemble va intenisifer le combat. Ensemble, nous montrerons à nos gouvernements que s’ils n’agissent pas pour stopper la tyrannie des énergies fossiles, nous le ferons.

L’Histoire nous attend.

 

Traduction du blog original publié par Greenpeace International.