Par Greg Norman, Coordinateur de communication, Campagne Forêts

Le 14ème congrès mondial de la forêt s’est tenu cette semaine à Durban. Rassemblant politiques, scientifiques, acteurs de la société civiles et experts, cet événement financé par les Nations Unies s’est efforcé de rester positif sur la manière dont nous gérons et protégeons nos forêts.

Le thème officiel du congrès “Les Forêts et les gens : Investir dans un future durable” a été soutenu par la parution simultanée d’un rapport de la FAO proclamant que le taux de déforestation avait baissé de moitié durant les 25 dernières années.

Selon le Dr Janet Cotter du département scientifique de Greenpeace International, le rapport s’appuie sur le concept de déforestation “net” - à savoir le nombre de surfaces forestières totales, sans tenir compte de la différence entre forêts primaires et plantations ou forêts réhabilitées.
Toutefois, si on regarde les chiffres bruts, toutefois, on est plutôt sur un rythme de déforestation de 8.8 millions d’hectares par an, soit deux fois les 3.3 millions annoncés.

Nous avons saisi l’opportunité de la cérémonie d’ouverture pour lancer un message fort aux délégués, les incitant à joindre les actes à la parole.

Malgré ce que l’on dit, nous sommes, à Greenpeace, fortement en faveur de messages positifs. Toutefois, si l’on veut avoir une chance de protéger nos forêts, le climat et les millions de personnes qui en dépendent, nous avons besoin d’une forte dose de réalisme sur l’étendue des problèmes qui demeurent.

Greenpeace Afrique expose de manière récurrente comment le bois illégal provenant du bassin du Congo quitte les ports africains à destination de l’Europe, de la Chine et des Etats-Unis. Ce traffic continue malgré les lois existantes. 

Lors d’une séance en plénière, Kumi Naidoo a rappelé aux délégués du WFC que malgré la déclaration de New York, gouvernements et sociétés privées avaient très peu agi pour atteindre les objectifs ambitieux inclus dans cet accord. Répondant aux applaudissements du public, Kumi a ajouté que notre planète survivrait sans doute, mais que nous, humains, souffrirons le plus si nous échouons à contrôler le changement climatique.

Les délégués du WFC ont beaucoup insisté sur le rôle crucial que jouent les communautés locales pour une “exploitation forestière durable”. Toutefois, combien de représentants desdites communautés étaient présents au congrès ? 

Un représentant venu d’Iran a qualifié un des ateliers auquel il a été convié à participer au WFC de “pure perte de temps”. Le décalage entre ce que les officiels présentent et la société civile est bien là.

En parallèle du très officiel WFC, Greenpeace Afrique a pris une part active à la conférence alternative pour les forêts organisées par des ONG. Au Civil Society Alternative Programme, de nombreux représentants des communautés locales et peuple indigènes étaient présents pour raconter leur histoire.

Comme Kumi Naidoo l’a souligné lors de son discours d’ouverture, nous avons besoin de courage. Le courage non seulement de faire face aux dangers du changement climatique, mais le courage aussi de se mettre de debout, de devenir un activiste et d’agir.