30 millions de FCFA ! Me suis-je exclamée à la lecture de la notification des autorités sénégalaises au Directeur de la Compagnie Oversea Express,  affréteur du navire russe «Oleg Naydenov » dans les eaux sénégalaises.

Cette décision fait suite à l’action menée, le 24 février dernier, au large des eaux sénégalo-gambiennes,  par les activistes de Greenpeace à bord de l’Arctic Sunrise.  Action à la suite de laquelle des preuves tangibles ont été fournies aux autorités de la Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP).  

C’est déjà un pas en avant d’avoir sommé ce bateau, mais….

Apres un rapide calcul, l’amende fixée pour ce délit ne représente même pas la valeur journalière de pêche d’un navire comme Oleg. Sachant qu’un kilo de « Yaboye » coûte au minimum 200FCFA sur le marché local, Oleg gagnerait 50millions/jour pour ses 250 tonnes de poissons pêchés.

L’heure n’est pas bien indiquée pour réclamer si peu à un bateau pirate comme «Oleg Naydenov». Il doit purement et simplement quitter les eaux sénégalaises et être mis sur la liste noire des bateaux pirates. C’est là-bas sa vraie place !

Les scientifiques sont unanimes : les stocks de petits pélagiques comme la sardinelle et le chinchard sont surexploités au Sénégal. Les armateurs nationaux, les pêcheurs artisans, les mareyeurs et les transformatrices crient leurs désarrois face  à la raréfaction de la ressource. Des navires comme Oleg Naydenov ne devrait pas exercer dans des eaux déjà mal en point du fait de la surpêche par les chalutiers étrangers. 

Leur recommandations sont claires : il faut diminuer l'effort de pêche sur les petits pélagiques.

Pourquoi faire fi des avis scientifiques ? Pourquoi ignorer le cri de détresse du pêcheur sénégalais ? Pourquoi hypothéquer l’avenir de tout un peuple qui vit et se nourrit de la pêche artisanale ?

Les futurs dirigeants du Sénégal devront tenir en compte les avis scientifiques avant d’octroyer des autorisations de pêche à ces bateaux qui viennent piller nos ressources, en ignorant les lois et textes en vigueur.

30 millions c’est certes un gain de plus pour la trésorerie publique, mais permettre à plus de 600 mille Sénégalais de vivre pleinement de leur activité est un défit encore plus énorme à relever.