Je m’appelle Maya KUSZNIER, je suis mariée et maman d’un petit Ozzie de 5 ans qui rêve de devenir « sauveur d’animaux ». Nous sommes une famille de bivouaqueurs-voyageurs amoureux des espaces sauvages, en recherche d’une vie simple, riche en relations humaines et respectueuse de la Nature.

Adhérents à Greenpeace depuis une dizaine d’années, mon mari et moi nous étions plus directement engagés aux côtés de Greenpeace lors du Festival de La Paix à Biscarosse en 2006 et nous avons participé à d’autres actions locales.

Maya à la marche pour le climat

En juillet 2015, je l’ai suivi à St Louis, Sénégal. Lorsque je suis arrivée ici, j’ai été atterrée par le drame écologique dans lequel se trouve cette ville pourtant classée au Patrimoine Mondiale de l’Humanité. Les déchets sont les premiers à nous accueillir, ils défigurent les paysages pourtant paradisiaques, ils contaminent notre fleuve duquel est extrait l’eau que nous buvons, ils ulcèrent les espèces terrestres qui nous nourrissent, ils font le foyer de maladies graves pour ceux qui n’ont pas accès à la salubrité, ils contaminent les sols pour les décennies à venir, ils étouffent les espèces terrestres et marines protégées qui viennent ici nicher…

Il m’est apparu que vivre ici sans tenter d’essayer de bouger les choses revenait à fermer les yeux et avec quelques récentes connaissances (50% sénégalaise, 50% expat de toutes origines, c’est important de le dire !!!!), autour d’un thé, nous avons décidé en septembre 2015 de nous constituer en groupe local pour agir sur la pollution marine et infléchir politiquement la gestion municipale des déchets. Lors du troisième thé sénégalais, nous nous engagions dans le Greenpop Festival, une journée d’actions et de sensibilisation des populations locales dans le cadre des évènements précédents la COP21 le 29 Novembre 2015 à Pikine. 2 mois donc pour monter un événement qui débuterait par une Marche pour le Climat, se poursuivrait par une après-midi d’activités pour les enfants et enfin un grand concert de Hip-Hop pour interpeller les adultes du quartier.

Sur la préparation, nous sommes allées de surprises en surprises, mais il est un sentiment magique qui nous a porté dès les premières démarches et qui ne nous a pas quitté depuis, c’est l’enthousiasme avec lequel était accueillies nos convictions, que ce soit par les partenaires, les acteurs locaux ou encore les publics, comme si nous ouvrions une brèche dans laquelle nombreux pourraient désormais se glisser.

préparation pour la marche pour le climat à Saint Louis

Je pense que nous étions une soixantaine de personnes sur la Marche, à majorité sénégalaise et de toutes tranches d’âge et ça c’est une vraie victoire ! Scandant sur 1 km «Changer le système, pas le climat », nous avons directement interpellé Macky Sall sur l’urgence de trouver des accords contraignants car « il n’y a pas de planète B » : le lendemain dans Libération, notre président reprenait cette idée d’absence de Plan B à l’ouverture du Sommet au Bourget, et nous nous plaisons à croire que ce n’est peut-être pas une coïncidence…

Dans l’après-midi, nous avions prévu un thé offert à la population, qui donnait l’occasion d’une démonstration du four solaire produit par l’association Ecoprotect ; les gobelets ont été recyclés en godet de plantation de bissap par les enfants qui les ont emportés chez eux ! Une centaine d’enfants sont montés sur scène pour « breacker » et quelques jeunes voix féminines ont faire retenir un slam clair et engagé. Les étudiants d’Ecoprotect ont accroché une trentaine de poubelles de proximité dans le quartier, pour inciter le passant à ne plus jeter par terre ; Kromagnon, graffeur saint-louisien, a fait trace de cet événement en posant collectivement sur le mur principal de la place le blazz du Greenpop Festival. A la nuit tombée, c’est un public d’environ 400 personnes s’est relayé jusqu’au Grand Battle qui est venu clôturer magistralement la journée : rappeurs, slameurs, danseurs, breakers, tous avaient préparé une intervention de 2 minutes à propos d’une problématique environnementale sur un beat créé spécialement pour l’occasion. Un grand moment de Hip-hop et de solidarité autour de la cause qui a définitivement rapproché les artistes et les volontaires de l’évènement.

danse devant le graph - marche pour le climat a saint louis

Voici maintenant 2 semaines presque que le Festival est dans les cartons et nous travaillons déjà à de nouvelles actions. Au programme, renvoyer la pareille aux artistes Saint-Louisiens en les soutenant dans la coordination de l’Opération For Mbalit, une Marche de ramassage de déchets pour sensibiliser les populations de Pikine le mardi 29 décembre 2015 dans le cadre du Festival Béccegù Ndar Kham.  A suivre aussi, la projection dans un autre quartier, d’un film produit par Greenpeace sur les plastiques. Aussi, la continuité du projet « Un potager à l’école » qui consiste à développer dans les écoles sénégalaises un intérêt pour l’agriculture familiale. En parallèle, nous travaillons sur la réalisation d’une pétition qui a plus long terme sera déposée auprès des autorités locales pour une véritable politique de gestion des déchets. Enfin, il s’agit d’ores et déjà pour moi de travailler à la transmission de compétences en gestion de projets auprès d’Alioune Fall, et lui donner les outils ainsi que les meilleures clés pour inscrire cette aventure saint-louisienne dans la pérennité.

Et à l’avenir ? Et bien, pourquoi ne pas demain, ailleurs, recommencer ?!

 

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