Le mérou blanc, communément appelé "thiof" en wolof, ce poisson délicieux et élégant, ne sera t'il qu'un lointain souvenir de notre plat national, le "Thieboudieune"? En tout cas, tout laisse à le croire.

La situation critique de ce poisson emblématique qui faisait le bonheur de tous les foyers sénégalais à midi, est à nos jours connue de tous. De Dakar au Cap Skiring en passant par St Louis, Mbour, Joal et même les villages les plus reculés du pays, c'est le même son de cloche, le "Thiof" a disparu des plats quotidiens.

Aucune trace, même pas sur les étals des marchés encore moins au niveau des quais de pêche. Le peu qu'on en trouve chez quelques pêcheurs artisans, coûte excessivement cher et est inaccessible au Sénégalais moyen. Le "thiof" est devenu par conséquent un poisson destiné aux riches et à l'exportation.

La surpêche est à l'origine du déclin de l'espèce. Il s'y ajoute les pratiques illégales  de pêche qui accentuent la pression sur les stocks.

Malgré la situation critique de ses stocks, le thiof continue d’être pêché et exporté  à un rythme inquiétant. En 2011, 1.649 tonnes de thiof ont quitté le Sénégal vers les marchés d’Europe, d’Asie, du Moyen Orient, d’Amérique du Nord et d’Afrique. A elle seule, l’Union Européenne (UE) a reçu près de 70% de cette quantité.     

Il est donc temps de mettre en place des mesures concrètes de préservation du "thiof", notamment un moratoire sur son exportation et la création de réserves marines dans  la Zone Economique Exclusive (EEZ) sénégalaise.

Des supermarchés comme Casino font partie de ceux qui favorisent cette destruction en continuant de vendre cette espèce, aujourd’hui menacée. Casino doit cesser la vente du  "Thiof" jusqu'à ce que les stocks atteignent des niveaux durables conformément à son engagement (Engagement N°8) en faveur de la biodiversité tel que rappelé dans sa charte éthique.

Un "thieuboudieune" au "thiof" est toujours possible.

Agissons maintenant pour sauver le "thiof"!