Les paysages de forêts intactes: Pourquoi il est essentiel de protéger ces forêts de toute exploitation industrielle

Etude de cas: le bassin du Congo

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Feature Story - novembre 25, 2011
Greenpeace a publié récemment un rapport synthétisant les dernières connaissances scientifiques sur le concept de “Paysages de forêts intactes » (Intacts Forest Landscapes), leur importance pour les populations, la biodiversité et le climat, et les conséquences de leur fragmentation (en particulier par l’exploitation industrielle et la construction de routes qui y est associée), Greenpeace publie un nouveau briefing plus spécifiquement consacré aux forêts du bassin du Congo. A elle seule, la République Démocratique du Congo abrite 63 millions d’hectares de « paysages de forêts intactes », ce qui représente environ 70% du total pour le bassin du Congo en 2010. Ce briefing identifie les menaces majeures qui pèsent sur ces forêts intactes en RDC et recommande d’explorer de nouvelles approches afin de les protéger efficacement, passant notamment par la réalisation d’un plan participatif d’utilisation des sols et le soutien à la mise en œuvre de projets de valorisation non destructive des forêts et de leurs ressources.

Les « paysages de forêts intactes » constituent des écosystèmes irremplaçables, caractérisés par de très grands massifs forestiers non fragmentés s’étendant sur plusieurs de centaines de kilomètres carrés encore épargnés par l’industrie forestière ou l’expansion des surfaces agricoles. Ces espaces forestiers intacts sont essentiels dans la perspective des dérèglements climatiques en cours, le maintien de la diversité biologique animale et végétale, ainsi que pour les communautés et peuples qui en dépendent pour leur vie quotidienne, voire leur survie. 

Ces forêts intactes, et les services incommensurables rendus par leurs écosystèmes, sont pourtant menacées en leur sein par la pénétration de routes ou larges pistes forestières, destinées au premier chef à l’extraction et à l’exportation des ressources naturelles, notamment le bois d’oeuvre. 

La fragmentation des forêts intactes fragilise les écosystèmes et entraîne une perte de biodiversité à travers la disparition de certaines essences ou espèces animales endémiques. La fragmentation correspond à la phase initiale d’ouverture des forêts à toujours plus de dégradation forestière et finalement à la déforestation. 

L’un des facteurs majeurs de cette fragmentation et dégradation forestière est l’industrie du bois, qui cible prioritairement la forêt intacte pour la valeur commerciale de ses arbres centenaires ; cette industrie a beau prétendre évoluer vers la « durabilité » et sélectionner ses prélèvements, il n’en reste pas moins que les arbres centenaires prélevés ne seront pas renouvelés avant des siècles, sans parler des dégâts « collatéraux » occasionnés, perturbant l’équilibre de l’écosystème de façon brutale et irrémédiable. 

Afin d’éviter la disparition progressive des derniers grands massifs de forêts intactes, il est nécessaire que l’expansion de l’industrie forestière, comme des autres activités économiques à grande échelle et fort impact, n’intervienne plus au détriment des paysages de forêts intactes.

Telechargez le rapport.

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