Greenpeace condamne de graves violations de droits de l’homme, liées à l’exploitation forestière de la SIFORCO à Bumba en RDC

Communiqué de presse - juin 16, 2011
Kinshasa, 16 juin 2011. Greenpeace International condamne les violences dont la communauté forestière de Yalisika (territoire de Bumba, province de l’Equateur) a été victime au mois de mai dernier, dans la zone d’exploitation de la SIFORCO et exige que toute la lumière soit faite sur ces exactions. Toutes les responsabilités doivent être officiellement établies, y compris le rôle de la SIFORCO, les coupables sanctionnés et les victimes indemnisées.

Dans le cadre d’un conflit social impliquant la société d’exploitation du bois SIFORCO avec  cette communauté, Greenpeace a été informée de la violence excessive utilisée par la police et les forces navales contre les membres du groupement Yalisika. En collaboration avec le Réseau Ressources Naturelles (RRN),Greenpeace   a dépêché une équipe pour s’enquérir des réalités sur le terrain.

Le constat a été  amer. D’après les informations recueillies, la communauté a été victime de lourdes représailles, le 2 mai, comptant le viol de plusieurs femmes dont des mineures, le tabassage de plusieurs personnes, la  destruction de biens et l’arrestation de 16 membres du groupement. Dans la nuit du 2 au 3 mai, une des victimes, Monsieur MOLOMA TUKA Frédéric est  décédé.  

« Tous ces faits démontrent que l’exploitation forestière industrielle, en République Démocratique du Congo ne contribue pas au développement, elle génère de multiples conflits récurrents avec les communautés locales,qui aboutissent trop souvent à de violentes représailles » déclare Juvin AKIAK, Chargé de campagne forêtGreenpeace.

Ces  évènements questionnent une nouvelle fois le rôle des exploitants industriels du bois en RDC. Les témoignages récoltés à Bumba et dans les environs concordent pour dénoncer l’implication  de la SIFORCO dans ces violents incidents, notamment par la mise à disposition directe de moyens logistiques pour ce que l’on peut appeler une expédition punitive.

 La SIFORCO a une nouvelle fois privilégié le recours à la force (en faisant appel aux forces de l’ordre). Pourtant  les responsables de cette société  et de sa maison mère, DANZER, basée en Suisse, s’étaient engagés à tout mettre en œuvre pour honorer les promesses faites aux communautés affectées par l’exploitation de leurs forêts, mais aussi pour assurer des médiations pacifiques en cas de conflit, à l’occasion d’un forum organisé à Bumba en Novembre 2009 par Greenpeace et la société civile.

« La SIFORCO  prétend évoluer vers la gestion durable des forêts  notamment à travers la certification mais on est très loin du compte. Cette société étrangère se comporte comme en terrain conquis» conclut Juvin AKIAK.

Greenpeace exige une enquête indépendante sur ces faits, afin que tous les acteurs impliqués dans ces gravesexactions soient identifiés et sanctionnés.

                                     

Pour plus d'informations:

Augustine Kasambule    (Chargée de Communication)                        : +243998230896

René Ngongo (Chargé de Campagne Forêts Senior)                 : +243998334500

Juvin  AKIAK (Chargé de campagne Forêts)                           : +243995900459

 

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