Greenpeace poursuit le gouvernement en justice

Communiqué de presse - 17 mai, 2013
Le gouvernement Di Rupo rejette toute responsabilité en suivant aveuglément l’avis de l’AFCN. Au lieu de protéger la population, il opte pour la remise en service de Doel 3 et Tihange 2 et ce, sans disposer de plan d’urgence nucléaire adéquat. Greenpeace traduit le gouvernement en justice pour cause de négligence coupable.

De nouveau, les choses sont claires : ce n’est pas le gouvernement qui régit ce pays, mais l’industrie nucléaire. Sous la pression du lobby nucléaire, le gouvernement opte une nouvelle fois pour un système énergétique dépassé. Il rejette par ailleurs toute responsabilité en suivant aveuglément l’avis de l’AFCN. Et ce, alors qu’il n’y a aucun consensus au niveau des experts et que le rapport de l’AFCN même est basé sur des suppositions.

En justice

Le 5 avril dernier, Greenpeace mettait le gouvernement en demeure. Motif ? Absence de plans d’urgence nucléaire valables. Vu l’impact immense d’une grave catastrophe nucléaire dans un pays densément peuplé comme la Belgique, et vu aussi l’absence de plans adéquats, il est essentiel de réduire le risque à zéro. Aujourd’hui, le gouvernement fait précisément l’inverse. C’est pourquoi Greenpeace poursuit le gouvernement en justice pour cause de négligence coupable.

« Le gouvernement a pour mission de protéger la population, mais néglige depuis des années déjà de mettre en place un plan d’urgence nucléaire valable », déclare Eloi Glorieux, responsable de la campagne Nucléaire pour Greenpeace. « Et plutôt que de rectifier le tir, il opte pour la remise en service de deux réacteurs nucléaires défaillants. Cela ne fait qu’augmenter le risque de catastrophe nucléaire… »

Aucune certitude

Il ne s’agit pas simplement d’une poignée de fissures microscopiques, mais de plus de 8.000 fissures à Doel 3 et de plus de 2.000 à Tihange 2. Il n’existe aucune certitude quant à l’origine précise de ces fissures, tout au plus des suppositions. On parle de microfissures, mais certaines ont jusqu’à 2,4 cm de long, ce qui dépasse de loin le niveau « micro ». La cuve est une partie cruciale d’un réacteur nucléaire. Des manquements graves au niveau de la cuve pourraient conduire au pire.

Différents experts et agences de contrôle ont mis en doute la sécurité de Doel 3 et Tihange 2, parmi lesquels l’ancien directeur de l’AFCN, Willy De Roovere, l’ASN, l’Autorité de sécurité nucléaire française et Dieter Majer, l’ancien directeur de l’agence de contrôle nucléaire allemande. Si différentes équipes d’experts et de scientifiques indépendants ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur la sécurité de ces réacteurs après presqu’un an d’études, de recherches et de tests complémentaires, alors le gouvernement doit exclure tout risque et fermer définitivement Doel 3 et Tihange 2.